[ Petit Biscuit - Night Trouble ]
Je suppose que tout a commencé lorsque ma famille et moi-même avons déménagés de Bretagne à la région Centre. De ce que je peux me souvenir, j’étais heureuse en Bretagne en tant qu’enfant, alors il n'y a pas grand choses à dire la-dessus. A l’âge de 8 ans on a été obligés de déménager dans le centre. Mon père, qui me gardait la plus grande partie de mon enfance, décida de me remettre dans une école privée, comme c’était déjà le cas en Bretagne. C’était une bonne décision, j’ai aimé cette école.
Mais les problèmes ont commencé avec l’autre école de cette petite ville qui elle était public. Pour rentrer chez moi et me rendre à l’école je prenais le bus, qui lui prenais : et les enfants de l’école privé, et les enfants de l’école public, ensembles. C’est à partir de là que ces enfants ont commencé à s’en prendre à moi, surtout verbalement, mais parfois physiquement en me coupant des cheveux ou en prenant mes affaires pour les jeter par la fenêtre du bus. Tous ce manège à durer du CM1 à la 4ème, 4 ans. C’est malheureusement tellement commun de nos jours que je n’ai pas envie de m’attarder là-dessus. Evidement cette partie de m’a vie m’a beaucoup impactée mais encore aujourd’hui je n’arrive pas à identifier comment précisément. J’ai quelques idées, mais qui n’ont été confirmé par aucun psy ou autres à ce jour. Grâce à ça (je dis “grâce à ça” ironiquement) j’ai hérité d’une confiance en moi-même merdique, cela a peut-être également causé cette préférence des animaux aux humains, ou encore ce poids qui m’empêche de vivre et que je n’arrive pas à perdre, cette nourriture que je ne peux plus contrôler, cette hypersensibilité qui me bouffe...
Et je me pose beaucoup trop souvent les questions, bien que ce soit cliché : Qu’est ce qui se serait passé si on était restés en Bretagne ? Qu’est ce qui se serait passé différemment si quelqu’un avait agi ? Ou si j’avais agi moi-même ? Qu’est ce qui se serait passé si je n’avais pas pris le bus lors de cette période ? Mais bon, je n’ai jamais eu et je n’aurais jamais de réponse concrète à aucune de ces questions.
En 4ème, j’ai à la fois rencontré la personne qui allait me sortir de cette phase d’intimidation et me donner de l’espoir ; et j’ai rencontré la personne qui allait encore plus m’y plonger après ça. On va les appeler Charlie et Antoine.
Charlie était une nouvelle élève qui arrivait dans notre collège en 4ème. Elle et moi allions très vite devenir de très bonne amie, en fait, elle fût ma première meilleure amie. Elle a fait en sorte de voir autre chose en moi que ce que les autres voyait, elle les a dissuadés les élèves du collège de s’en prendre à moi, elle m’a fait rencontrer d’autres personnes comme Jaya, Victoire et Anna... Elle m’a permis de me défendre par moi-même, de me rendre compte que je pouvais, ce que personne n’avait jamais fait jusqu’ici. Et ça je ne m’en rends compte que maintenant, dans le présent, bien après toute cette merde.
Antoine était le compagnon de ma sœur, Tania. C’est de mon point de vue une très longue histoire mais du sien, il n’y a surement rien à raconter. Adulte irresponsable, immature, déscolarisé, sans permis, ni travail, voilà comment la plupart des gens de ma famille le décrirait, y compris Tania maintenant qu’elle ne le fréquente plus. D’après moi Antoine n’était gentil que pour pouvoir mieux me désintégrer par la suite, comme identique à une arme à feu en cas d’invasion de zombie ; elle nous rassure mais elle peut également nous blesser gravement, fatalement, provoquant une cicatrice probablement à vie.