6. It must have been the wind

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6.

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Wish I could tell you 'bout the noise

But I didn't hear a thing

You said it must have been the wind.

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J'aimerais changer la donne, Silas.

Un peu, refermer les plaies que j'ai jamais vu s'ouvrir. Les semaines et les mois ont beau avoir passé, j'ai toujours l'impression que t'as laissé un morceau de toi dans les flammes, sous cette cendre, dans tes larmes.

Je te vois dans les couloirs, dans la cour, à la bibliothèque, sur la route pour rentrer chez toi.

Mais je te vois plus sur le sycomore.

« C'est normal, il est mort. »

Et tu ris de ta rime. Les yeux hilares, les lèvres étirées. On dirait presque que t'y crois, au nouveau jour qui doit se lever.

Et pourtant, même dans ces moments où t'essaies, j'entends clairement ton cœur hurler.

C'était peut-être juste le vent.

***

Il entend sa mère gueuler dans la maison, voit sa silhouette empressée passer d'une pièce à l'autre. La chevelure brune et brillante est visible depuis les fenêtres, il y a un ouragan dans le foyer. Juste derrière, il voit son beau-père la suivre d'un air las, attraper les couverts qu'elle balance sur son chemin.

Elle cherche quelque chose qu'elle a perdu. Non, ce n'est pas sa raison, ni son instinct maternel, ni son fils. C'est juste une babiole qu'elle a paumée et dont elle a besoin pour se sentir jolie.

Ça ressemble à un vieux film cliché, sans originalité, sans profondeur. Une famille cassée, qui néglige, qui a abdiqué. Assis sur la balançoire de son jardin, d'avant en arrière Silas frappe l'air de son corps. Et derrière ça crie et ça crie. Puis ça se tait. Et même, il y a un ouragan dans le foyer.

« Et ton gosse ? »

« Laisse-le vivre sa vie. »

« Il peut pas la vivre ailleurs ? »

Silas renverse la tête, les mains tenant fermement les cordes, les bras tendus. Il voit le monde à l'envers, le soleil haut dans le ciel, les maisons qui se ressemblent toutes, des réplicas de réplicas de réplicas. Et la maison dans laquelle il dort, mange, existe est un réplica aussi.

Qu'est-ce qui est vrai ici ?

Le beau-père de Silas n'est pas un connard de première, il serait plutôt un connard de seconde. C'est déjà mieux. Il n'est pas violent, il traite bien sa mère. Mais il a les mots crus, les mots pas très jolis et pas très gentils. Les mots qui n'aiment pas beaucoup Silas.

Let Me Down SlowlyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant