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Il serrait ses bras très fort autour de moi, comme s'il avait peur que je puisse partir à n'importe quel instant. À vrai dire, je ne savais pas vraiment où j'en étais, mais je savais que je ne voulais pas quitter la chaleur de ses bras. Il m'entraîna contre lui dans le canapé et je me blottis un peu plus sur lui tandis qu'il caressait mes cheveux détachés.
On ne dit rien pendant un bon moment, ni lui ni moi. Je crois qu'aucun de nous ne voulait briser ce moment. Puis il finit par parler.

- Tu es revenue.

Il semblait penser à voix haute, le dire pour être sûr que c'était bien vrai.

- J'ai peur, répondis-je seulement.

Il ne répondit pas tout de suite.

    - Amber m'a parlé.
    - Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
    - Je t'aime, répéta t-il.

Je ne comprenais pas.

    - Je sais.
    - Non, tu ne le sais pas.

Je relevai la tête vers lui. Je ne comprenais toujours pas.

Il semblait si dévasté que ça me brisait le coeur un peu plus à chaque seconde. Sa main droite quitta mes cheveux pour se poser sur ma joue gauche et en essuyer les larmes.

    - Tu n'as pas le droit de penser des choses pareilles, si tu sais que je t'aime.

Il était visiblement au courant de tout. Amber était définitivement une énorme traîtresse. Je baissai la tête. Austin avait beau m'aimer de toutes ses forces, il ne pourrait jamais comprendre la situation dans laquelle j'étais. Personne ne le pouvais.

- Je ne veux pas avoir un enfant avec quelqu'un d'autre que toi. Je ne voulais pas de tout ça.
- Pourquoi tu as couché avec elle ?

Ne pas voir son visage était plus facile et j'avais besoin de savoir.

- Tu sais à quel point j'étais déçu que tu me fasses si peu confiance, quand on s'est séparés.
- Ça ne répond pas à ma question, le coupai-je.
- Je sais. Mais avant tu ne changes de sujet, j'ai besoin que tu me promettes qu'on n'est pas en train de faire marche arrière et de retourner là où on en était il y a trois ans. On devait passer à autre chose, Kay'.
    - Les choses ont changé. Tu es papa.

Je le sentis se tendre contre moi et j'attendis que l'orage ne gronde. J'avais visiblement dit une bêtise.

    - Comment est-ce que tu peux imaginer une seule seconde que j'accepterais de te quitter pour me mettre avec Alyssa simplement parce qu'elle à un enfant ? s'écria t-il en se séparant de moi pour saisir mon visage dans ses grandes mains.

Ça y est, le sujet était lancé. Il me surplombait, même assis, et je me sentais comme une enfant.

    - Je ne crois pas que tu aies les idées assez claires pour comprendre la situation.

Je restai calme. Pas lui.

    - Qu'est-ce que tu peux en dire des conneries quand tu t'y mets ! cracha t-il en se levant du canapé brusquement. On était passé au dessus de tout ça ! Je suis avec toi parce que je suis amoureux de toi et que je veux faire ma vie avec toi. Et si ça inclut de ne jamais avoir d'enfant alors très bien ! Tant que tu es avec moi, j'ai tout ce dont j'ai besoin !

Ses paroles étaient douces et me réchauffaient le coeur. Pourtant, il les criait et il ne me faisait pas face. Il était vraiment en colère contre moi. Je finis par me lever à mon tour et me placer derrière lui.

    - Tu sais que je t'aime aussi. Et si je t'aime à ce point, je ne suis pas capable de te gâcher la vie alors que tu peux avoir tout ce que tu veux.

Il se retrouva brusquement, le regard noir.

    - Tu n'as rien écouté à ce que je viens de te dire ! Tu veux bien arrêter de ne penser qu'à toi cinq petites minutes et te pencher sur ce que j'essaie de te faire comprendre ? Je ne veux que toi. Je ne veux pas d'un enfant, je ne veux pas d'Alyssa, je ne veux que toi.
    - C'est pas vrai, Austin. Tu mens. Tu veux des enfants. T'en as toujours rêvé et moi aussi.

Les larmes recommençaient à couler, son regard à s'adoucir.

    - Je voulais des enfants parce que tu m'avais donné envie d'en avoir, parce que c'est avec toi que je voulais vraiment construire quelque chose. Mais on n'a pas besoin d'enfant pour se construire une famille, chérie. On est une famille tous les deux et on ne peut pas se quitter. T'entends ?

Je pleurais toujours. Je le ne voyais pas à cause des larmes mais oui, j'entendais. Il m'attira à lui et maintint son regard dans le mien, mon cou au creux de ses mains.

    - Tu ne peux pas me quitter. Encore moins en te disant que tu fais ça pour moi. T'as pas le droit de prendre ce genre de décision pour nous deux. Tu peux me détester pour avoir couché avec Alyssa, tu peux me détester pour être un mauvais fiancé, pour avoir abandonné il y a trois ans, tu peux me détester autant que tu le veux. Mais t'as pas le droit de te détester et de me quitter pour ça. C'est pas une raison valable.

Je n'en étais pas bien sûre mais il me semblait qu'il pleurait, lui aussi. Du moins, ses yeux paraissaient très humides. Je l'écoutais avec attention, avec toute l'attention que je pouvais lui donner. Mais je ne savais toujours pas où j'en étais.

    - On avait dit qu'on affronterait tout tant qu'on était ensemble. On avait dit qu'on serait toujours cap !

C'est vrai. On l'a dit.

    - Je veux me marier avec toi et je veux finir ma vie avec toi. Et si tu penses que c'est en restant que tu vas me gâcher la vie, tu te plantes complètement.
    - Je suis désolée.

Ce fut tout ce que je pus répondre. Son regard s'intensifia un instant et il me fixa avec de grands yeux paniqués.

    - Pourquoi ? Pourquoi tu dis ça ?
    - Non, non ! me rattrapai-je. Je suis désolée d'être partie alors que tu avais besoin de moi et je suis désolée de ne pas avoir tenu ma promesse.

Il soupira de soulagement avant de déposer un doux baiser sur mes lèvres.

    - On va y arriver. Si tu restes avec moi, on va y arriver.

Cap ou Pas Cap ? 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant