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- Attends, c'est possible, ça ?
- On a de quoi. Qu'est-ce que tu en penses ?
- Je ne sais pas. Engager des poursuites judiciaires prend du temps. Elle part dans une semaine. Je n'y connais rien en justice. Je ne sais pas comment on fait pour attaquer quelqu'un qui est à l'étranger et qui a remis son fils à son père.
- Son père n'est pas déclaré. Je n'ai jamais reconnu l'enfant.

La pièce se remplit soudainement d'un blanc. Il devait de soulever quelque chose à laquelle nous n'avions pas pensé jusqu'à là.

- Tu penses à la même chose que moi ? finis-je par demander, mes mains toujours dans les siennes.
- Tu crois qu'elle aurait menti ?
- Je ne sais pas. Je pense qu'elle en est capable.
- Je vais l'appeler demain. On va faire un test de paternité.
- Et si il est négatif ?

Il réfléchit un instant puis m'interrogea du regard.

- Un petit garçon de trois ans ne peut pas porter le poids des erreurs de sa mère, dis-je en guise de réponse.

Un fin sourire s'installa sur son visage.

- Qu'est-ce que tu essaies de me dire ? chuchota t-il.
- Je ne sais pas ce que tu décideras de faire. Mais c'est ok pour moi. Si tu veux qu'on le garde ces trois mois ça me va et si tu veux la traîner en justice ça me ferait même plaisir. Je ne peux pas avoir d'enfant. Je refuse de laisser une femme qui ne mérite pas d'en avoir le malmener.

Il sourit de plus belle et m'embrassa.

- Je t'aime, je t'aime, je t'aime...

{...}

J'avais exposé toute l'avancée de la situation à Amber, qui m'avait promis de se charger de dire à mon frère que tout s'était arrangé pour le mariage. J'attendais la venue de James chez elle, alors que nous venions d'aller chercher nos robes pour le mariage.

- Tu crois qu'il va savoir quoi faire ?
- J'en suis sûre. James est un meilleur avocat qu'il n'y parait !
- Merci l'accueil, bande d'ingrates.

J'explosai de rire en découvrant la mine déconfite de James passer derrière la porte entrouverte de l'appartement d'Amber. 
Il s'installa à mes côtés sur le canapé tandis qu'Amber nous servait quelque chose à boire.

- Amber m'a expliqué dans les grandes lignes. Vous savez si il est le père ?
- Il attend les résultats. Il m'appelle dès qu'il les a. Qu'est-ce qu'on peut faire, à ton avis ?
- Si il n'est pas le père, vous n'aurez aucun droit sur Aiden. Vous pourrez dénoncer Alyssa mais le petit sera placé en famille d'accueil dans le meilleur des cas le temps que les autorités trouvent une solution.

Ce qu'il me décrivait ne me plaisait pas du tout.

- Et si il est le père ?
- Alors là, c'est différent.

J'attendais la suite de ses explications. Mais elles ne vinrent pas.

- C'est-à-dire-? forçai-je.

James jeta un coup d'œil à Amber qui nous apportait un verre de coca. Je n'étais pas aveugle. J'avais bien vu le regard entendu qu'ils avaient échangé.

- Dites-moi, tout de suite. Vous risquez de m'énerver très vite, je suis à cran.
- Je ne suis pas sûre que... commença Amber.

Mais alors que j'allais le faire moi-même, ma sonnerie de téléphone la coupa. Je décrochai sans tarder.

- Tu as les résultats ? m'empressai-je de demander.
- Oui. Je suis sur la route. Je vous rejoins chez Amber dans deux minutes. Mais je suis le père.

Je ne savais pas si je devais être contente ou pas. Alors je lâchai un minable « d'accord, à tout de suite » avant de raccrocher.

- Il est le père. Il arrive.

Un blanc s'installa dans la pièce. Amber finit par le briser.

- Qu'est-ce que tu en penses ?
- Je ne sais pas trop. Je veux dire, d'accord il est le père. Ça ne nous avance pas beaucoup dans notre affaire.

James et Amber se regardèrent de nouveau et cette fois, je ne laissai pas passer l'occasion.

- Arrêtez vos petits complots. Je ne suis pas complètement débile. Dites-moi ce qu'il se passe.

James soupira. Je savais que c'était signe de résignation de sa part.

- J'ai écumé toutes les possibilités.

Il ne voulait rien me dire. Il n'arrivait pas à le sortir. 

- Et ?
- Et je ne suis pas sûre que tu sois prête à affronter ce genre de choses maintenant.

C'est le moment que choisit Amber pour me saisir la main. De mieux en mieux.

- Vous êtes sensés savoir que je déteste votre comportement actuel, puisque vous êtes mes amis, lâchai-je.

Amber relâcha ma main et avant que l'un d'eux ne puisse me répondre, la porte d'entrée s'ouvrit sur Austin.

- Pile au bon moment. Je vais les assassiner.

Austin fronça les sourcils en serrant la main à James et en embrassant Amber.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Je ne sais pas. C'est bien ça, le problème. Ils ne veulent rien me dire.

Mon fiancé m'embrassa doucement et s'installa à côté de moi.

- Allez, vous pouvez y aller maintenant que je suis là. Je la retiendrai si elle essaie de vous tuer.

James prit un instant. Puis il se lança.

- Si vous la traînez en justice, tu deviens le seul responsable légal, Austin...
- D'accord, répondis-je, attendant la suite.
- Tu ne comprends pas, Kay.

Je fronçai les sourcils. James et Amber se lançaient toujours quelques petits regards. Austin quant à lui, semblait avoir compris la fameuse chose que je ne saisissais pas.

- Euh non, visiblement pas.
- Il n'y a pas un autre moyen ? demanda Austin.
- Est-ce qu'on peut m'expliquer ? le coupai-je.
- Non. Enfin si, mais ça ne se fait pas comme ça. Ça demanderait beaucoup de temps et vous n'en avez pas.
- Merde à la fin ! Expliquez-moi ! m'emportai-je.

Austin se tourna vers moi. Il avait l'air contrarié.

- Je ne crois pas que...

Cette fois, j'allais les tuer tous les trois.

- Si vous ne me dites pas tout de suite ce qu'il se passe, j'appelle un autre avocat et je cherche mes réponses moi-même. Compris ?
- A toi l'honneur, Austin, soupira Amber en se laissant tomber sur son large fauteuil.

Mon fiancé prit une grande inspiration.

-  On va en discuter, on va se mettre d'accord et on ne va pas se disputer.
- Non, non. Promis. Crache-le, maintenant.
- Si je suis le seul responsable légal, Kay', ça veut dire que la garde me revient.
- Oui, c'est ce qu'on voulait.
- Non. On voulait lui trouver une famille.
- Justement c'est super, on a tout le temps pour le faire maintenant.
- Tu ne comprends pas. Je ne peux pas abandonner mon fils si je le reconnais aux yeux de la loi. Il devient mon enfant. On le garderait pas pour trois mois, chérie. On l'élèverait. Toute sa vie, et la nôtre.

Cap ou Pas Cap ? 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant