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Present Day
Cela fait maintenant près de 3 heures que je suis là, planté devant ma feuille blanche, à chercher le reste de mes paroles. A chaque fois qu'une ligne me vient, elle est chassée par la douleur qui accompagne le souvenir. Je n'ai encore montré le reste des paroles à personne. Je décide donc de sortir pour m'aérer l'esprit et faire le vide. Souffler me fera le plus grand bien. Je me lève, m'empare de mon blouson et sort de chez moi. Je marche dans Toronto, au bord de mer, avec le reflet de la lune dans l'océan calme. Une légère brise souffle, me faisant frissonner. Les mains dans les poches, je tente de me vider la tête en me forçant à ne penser à rien. Pour finalement me rendre compte de l'idiotie de cet acte : en ne voulant penser à rien, je pense au fait de ne penser à rien et donc par conséquent, je pense. Mon raisonnement me fait pouffer et je continue de regarder autour de moi, les passants qui marchent. Des hommes une mallette dans une main, un téléphone collé à l'oreille dans l'autre, des femmes riant à gorges déployées, des couples se dévorant des yeux et se chamaillant. Je regarde dans les restaurants qui bordent le bord de mer : le même spectacle. Mon cœur manque de lâcher quand mon regard se pose se pose sur l'une des serveuses. C'est impossible. Qu'est-ce qu'elle ferait là ? Voulant m'en assurer je m'avance vers le restaurant et m'arrête devant la grande vitre, mais tous mes espoirs s'en vont quand je voit la serveuse de face. J'avais raison ce n'est pas elle. Je tourne les talons, me redirige vers le bord de mer et continue de marcher. Mes pensées divaguent de nouveau vers elle. Depuis que nous nous sommes quittés, je ne cesse de la voir. Partout où je vais, à chaque femme que je croise, j'espère la reconnaître. Je peint un sourire pour feindre un semblant de bonheur, un sourire qui part en fumée dès que je suis seul. Je regarde me téléphone : 9:45 PM. Mes yeux se dirigent vers la date affichée juste en dessous : 22 Juin 2019. Déjà plus d'un an. Je ne vois pas le temps passer tant les jours se ressemblent. Je ne prend plus goût à la vie, sauf quand je suis sur scène. C'est le seul endroit où je me sens un peu mieux. Même Camila n'arrive pas à me redonner le sourire, et pourtant Dieu sait tous les efforts qu'elle fait pour. Mais rien n'y fait. Je me sens bousculé et regarde à ma droite pour voir qui m'a heurté et je cesse de respirer : c'est elle. Cette fois c'est sûr.
- Excusez-moi. Me dit-elle sans même me prêter attention, trop occupée par son coup de fil.
Sa voix. Un frisson parcourt ma colonne vertébrale. Mon dieu ce qu'elle m'a manqué. Mon cerveau me dit de la suivre, de l'appeler, de la rattraper pour lui parler. Mais mon corps refuse de suivre, trop occupée à la contempler, trop choqué de la revoir, d'entendre à nouveau sa voix. Je la voit s'éloigner peu à peu de moi, je me fait bataille pour faire fonctionner mes jambes. C'est quand elle disparaît dans une rue perpendiculaire qu'elles se remettent à marcher. J'accélère la cadence et cours à toute vitesse vers elle. J'arrive devant la rue mais trop tard, elle a disparue. Je n'ai pas rêvé... Si ? Ces dernières secondes viennent de me troubler encore plus. Je rentre chez moi, le cœur lourd et je sens que les larmes menacent de couler. Je me retiens jusqu'à mon appartement et m'effondre à l'instant où la porte se referme.
2 semaines plus tard
Mon cerveau repasse en boucle la soirée. Je ne l'ai pas rêvée, elle était bien là, j'en suis sûr. Je me lève de mon lit, me dirige vers mon bureau, prend les feuilles où les paroles de la chanson et les partitions sont écrites. Camila m'attend déjà au studio pour que l'on répartisse les couplets. Lorsque j'y arrive, après une dizaine de minutes de trajet en voiture, je monte les escaliers de la Island Records vers mon studio d'enregistrement. J'entre dans la pièce où attendent déjà la plupart des membres de mon équipe. Je les salue un à un et part m'installer avec Camila pour qu'elle voit enfin les paroles. Je lui tend les feuilles et attend qu'elles lise tranquillement. Lorsqu'elle relève la tête, elle semble douteuse.
- Tu n'aimes pas ?
- Non non pas du tout, ce n'est pas ça. J'adore, la musique à l'air géniale et les paroles sont magnifiques, mais...
- Mais ?
- Shawn... C'est pas avec moi que tu devrais chanter ça...
- Avec qui d'autre voudrais-tu que je la chante ?
- Ne fais pas semblant, tu sais très bien de qui je parle.
Je détourne le regard, me sentant sur le point de lâcher. Ma gorge se serre, mes yeux me brulent, mon nez me pique, m'indiquant que les larmes menacent.
- Eh bien tu dois donc te douter que je ne peut pas. Alors ça ne sert à rien.
- Shawn, tu devrais peut être la chercher, faire quelque chose, je ne sais pas-
Mon sang ne fais qu'un tour et je lui répond, haussant un peu la voix sans même le vouloir.
- Non tu ne sais pas effectivement. Moi non plus figure-toi ! Je ne sais pas quoi faire de plus. Je l'ai cherché : sur les réseaux, j'ai cherché son numéro, je suis même retourné dans le restaurant, à sa chambre d'hôtel ! Rien. J'ai tout essayé pour la retrouver. Depuis un an ! Je fais tout ce que je peut pour la trouver, j'échoue à chaque fois. Elle m'avait promis qu'on se reverrait. Mais bon, c'est pas la seule promesse qu'elle n'a pas tenue. Elle ne m'a pas suivi, alors qu'elle me l'avait promis ! La aussi elle m'avait menti.
Je me lève et m'apprête à partir et me retourne vers Camila une dernière fois.
- Écoute, j'ai tout essayé, mais faut croire que je ne la retrouverai jamais. Alors j'essaie quelque chose de fou. Quelque chose qu'elle ne pourra pas rater. C'est ma dernière chance. Cette chanson, c'est ma dernière chance pour qu'elle sache que je l'attend encore et que je l'aime toujours. Si elle ne revient pas, je saurai qu'elle a tourné la page ou qu'elle ne veut juste pas me revoir. Je veut au moins qu'elle sache que je l'attend.
Sur ces mots je quitte le studio, les joues trempées et les yeux rougis.
Hello vous ! Ça fait longtemps que je n'avais pas touché à cette fanfic dis donc... J'avoue que l'inspiration m'a manqué, mais j'ai eu une poussée d'un coup et j'ai écrit ce chapitre de plus de 1000 mots en une heure ou deux. D'un coup ! Je l'aime plutôt bien mais sachez que c'est aussi l'avant dernier chapitre avant la fin de cette histoire. Et oui, il fallait bien que ça s'arrête un jour en même temps. En tout cas je commence déjà à écrire le dernier chapitre qui sortira donc sous peu.
Sur ce,
Bonsoir vous tous !

𝚂𝙴𝙽̃𝙾𝚁𝙸𝚃𝙰 - 𝚂.𝙼.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant