𝙰𝙿𝙾𝙳𝙸𝚂: 𝚊𝚗𝚊𝚕𝚘𝚐𝚘𝚞𝚜 | 𝐽𝑖𝐾𝑜𝑜𝑘

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 En une fraction de seconde Jimin avait déboulé dans la petite chambre qu'il avait assigné, plutôt secrètement, au jeune humain. La première chose qu'il avait remarqué était l'absence de ce dernier dans son champ de vision. Ses sourcils s'étaient froncés, créant des plis presque naturels sur son visage bien trop lisse et parfait, et puis ses yeux, semblables à des billes de jais, s'étaient activés à la recherche du jeune homme. Il ne leur avaient pas fallu longtemps pour localiser l'être humain, il s'était retranché dans un coin de la pièce, à l'ombre de la grande armoire grise qui y trônait. Le jeune Jimin s'était approché de quelques pas, au moins pour lui signifier sa présence, mais directement il avait dû en faire un de plus en arrière. Effectivement, le jeune homme, apeuré, tenait dans sa main un large morceau de verre qui, Jimin le présumait, appartenait initialement au flacon explosé au sol, qui venait de tinter au mouvement de recul de l'humanoïde. L'humain avait sursauté et s'était crispé davantage avant de brandir sa pseudo arme blanche, ses lèvres s'étaient même entre-ouvertes comme s'il allait hurler à Jimin de foutre le camp avant qu'il ne le tue. Mais rien, aucun son n'était parvenu à sortir de sa bouche légèrement asséchée, ça avait même eu l'air de le surprendre lui-même. Il était affreusement adorable mais fragile, et l'humanoïde savait qu'il en était responsable, c'était lui qui l'avait mit dans un tel état alors s'il ne s'occupait pas de lui, tous deux risquaient leurs vies.

« Ton corps ne doit pas encore être très bien éveillé, évites de te fatiguer. Tu as longtemps dormis alors laisse-toi un peu de temps, avait-il énoncé le plus calmement possible, et puis... tu es entre de bonnes mains, je ne vais pas te faire de mal, donnes moi ça, tu veux ? »

Jimin n'avait pas l'habitude d'être attentionné ou même doux, mais il faisait de son mieux pour ne pas l'effrayer. S'il voulait en apprendre plus sur son état, et ce que sa communauté lui avait fait subir, ils devaient au moins sympathiser ensemble. Il s'était donc abaissé à la hauteur de son interlocuteur, de manière à ne pas paraître trop impressionnant, et puis il avait précautionneusement ramassé les bouts de verre qui jonchaient au sol. Une fois chose faite, il avait tendu la main en direction de l'humain, réclamant ainsi le morceau qui lui restait entre les mains. Il avait dû être patient, mais au bout de quelques minutes, ils en étaient tous les deux débarrassés. Depuis les mots de Jimin, aucun autre n'avait résonné dans la pièce, ils s'étaient contentés de regards furtifs, de sourires hésitants pour l'un et de méfiance pour l'autre. Malheureusement, le jeune humanoïde avait laissé du monde en pagaille et il se devait bien d'aller les retrouver. Il se dirigeait donc vers la sortie après s'être assuré que rien dans cette pièce, non plus, ne ruinerai ses plans. Il avait jeté un dernier regard au jeune homme qui avait tant bien que mal regagné la couchette sur laquelle il s'était réveillé plus tôt. Il avait l'air toujours aussi craintif, distant, et Jimin se doutait que le mettre en confiance ne serait pas une mince affaire.

« Ecoutes, tu ne peux pas sortir, d'accord ? Mais tu es en sécurité, tu n'as pas à t'en faire. Passes une bonne nuit. » avait-il lancé tout en refermant la porte en métal derrière lui.

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A son retour chez lui il n'avait pas dit un mot à ses tuteurs, ses derniers lui avaient autorisé de s'absenter au travail mais il avait refusé. Il avait tant à y faire, comment pourrait-il manquer ne serait-ce qu'une journée ? C'était ce pourquoi il s'était levé encore plus tôt en cette nouvelle journée qui démarrait. Comme la journée qui avait précédé, Jimin se sentait un peu fatigué, plus sur les nerfs, mais rien de très inquiétant selon lui. Il avait quitté son domicile le plus vite possible, et avait directement rejoint le bâtiment de ressources sans faire de détours. C'était à peine s'il avait prit le temps de saluer la vieille automate de l'accueil, ses pas ne s'étaient arrêté que lorsqu'il avait enfin atteint son poste de contrôle. Avec son accolyte, Sooyeon, ils s'étaient organisés de manière à ce que personne ne remarque vraiment leurs absences, et effectuaient donc un roulement. C'était Sooyeon qui était chargée de leur petite affaire ce matin, mais Jimin trépignait d'impatience. Il avait dû attendre sa première pause aux alentours de 11h13 pour recevoir la visite de sa très chère amie. Il n'allait sûrement jamais lui avouer mais il n'avait jamais été aussi heureux de la voir ce jour-là.