Epilogue

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Comme après une longue nuit de sommeil reposante, il avait lentement ouvert les yeux. Ces derniers avaient donné l'impression d'être plus lourds que le plomb et ses paupières étaient légèrement gonflées. Le choc avait dû être intense. Perdre toutes ses forces en un court instant, se sentir mourir doucement devait être le pire des sentiments que l'on puisse ressentir. Mais il ne pensait pas vraiment à la mort, non, il pensait plutôt à la perte d'un être cher, de celui qu'il avait laissé derrière lui. A cette simple pensée, de chaudes larmes avaient suivis un chemin dont la destination était encore très vague. Elles glissaient de ses yeux à ses joues, arrivant parfois jusqu'à sa mâchoire finement taillée. Il ne pouvait cesser de penser à lui maintenant qu'il était bel et bien là, et tout autour de lui restait flou. Les voix des personnes qui s'affairaient autour de son corps, encore totalement immobile et inanimé, comme les visages qui se penchaient au dessus du sien pour constater de son état physique seulement, rien de tout cela n'importait vraiment. Il était effrayé, avait peur de devoir y retourner, que ces personnes qu'il n'arrivait pas à reconnaitre, soient ceux dont il devait se méfier. Et alors qu'il s'abandonnait doucement, une fois encore, trop faible pour contester leurs approches, les autres l'avaient transporté sur un brancard qu'il avait entendu approcher au loin. Les roulettes faisaient un vacarme horrible qui lui donnait mal au crâne, et faisait coller ses mèches sur son front pâle.

Il arrivait à peine à s'exprimer mais les seuls mots qui passaient la barrière de ses lèvres leurs demandaient de bien vouloir arrêter, pourtant aucun de ceux qui s'occupaient de lui n'avait l'intention distincte de prêter attention à ses « divagations ». Il avait perdu bien trop d'énergie pour être lucide alors personne ne l'écoutait. Il demandait après lui, haussait le ton de sa voix par moment pour qu'on daigne lui répondre, mais rien. On l'avait seulement emmené très loin de là où ils s'étaient quittés tous les deux, comme s'il pourrait l'oublier ainsi et comme s'il était possible de ne plus rien dire de leur grande histoire d'amour. Cette histoire qui en aura marqué bien d'autres sur son chemin et qui ne sera jamais oubliée tant que l'un d'eux vivra encore, dans le silence ou non, libre ou non. L'important n'était pas de savoir si cette histoire serait racontée mais bien s'il resterait quelqu'un pour s'en rappeler. Lui était là, alors ils avaient réussi. Ils vivraient comme autrefois, l'un en l'autre.


« Celui que nos troupes ont retrouvé, aujourd'hui, a prouvé que la seconde génération, bien plus intuitive et sensible, est un échec. C'est pourquoi je proclame la première génération de nouveau en fonctionnement. Et nos troupes nous en ramèneront toujours plus, un jour... la seconde génération, plus perfectionnée encore prendra la relève...

Là n'est pas la fin d'Apodis. Puissent-ils nous rendre meilleurs. »









Fin.

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𝙰𝙿𝙾𝙳𝙸𝚂: 𝚊𝚗𝚊𝚕𝚘𝚐𝚘𝚞𝚜 | 𝐽𝑖𝐾𝑜𝑜𝑘Où les histoires vivent. Découvrez maintenant