2 février 1697, Cork, Irlande
Prétextant devoir travailler tard ce soir-là, William Cormac, procureur, se rendait à son travail en sachant pertinemment qu'il y serait infidèle. Dans son bureau, l'attendait Mary sa domestique et maîtresse. Ses écarts de conduite ne lui faisaient pas peur, à lui, le procureur qui avait le pouvoir de condamner quiconque oserait se mettre en travers de sa route. De toute façon, sa femme et lui ne se parlaient que pour faire bonne impression. Comment pourrait-elle l'apprendre ? Cependant, il y avait quelque chose que personne ne savait et qui pourrait le mener à sa perte. Il aimait Mary. Ça faisait longtemps que lui et sa femme ne s'entendaient plus, c'était souvent comme ça dans les mariages arrangés. Il en avait eu plus d'une, des maîtresses. Mais Mary était différente, il l'aimait assez pour quitter sa femme.
C'est en cherchant une solution à son dilemme qu'il entra dans son bureau, en oubliant du même coup la présence de Mary. Celle-ci, arrivant par derrière, le pris par les épaules pour le serrer fort contre elle. Tous les muscles de William se contractèrent, puis, il se retourna. En constatant le doux visage de Mary, ses muscles se détendirent. Il l'observa longuement, tentant de prendre la bonne décision. Mary, qui voyait son visage perplexe, lui demanda :
- Il y a quelque chose qui ne va pas mon amour ?
Il passa doucement sa main sur son visage et lui souleva le menton pour qu'elle la fixe droit dans les yeux.
- Voudrais-tu venir vivre avec moi en Amérique ? Je pourrais nous acheter une terre où nous cultiverions le coton et où nous pourrions vivre dans une grande villa.
- Mais, William, tu es marié et ta femme me connaît.
- Ne t'inquiète pas pour ma femme, elle ne nous suivra jamais jusqu'en Amérique, elle tient trop à sa vie de riche dame de la noblesse irlandaise. De plus, les lois ne sont pas les mêmes en Amérique, on pourrait se marier si tu veux.
Mary acquiesça et l'embrassa tendrement. Ils firent l'amour dans son bureau et restèrent enlacés jusqu'aux petites heures du matin. Il réveilla Mary et lui dit de se rendre au manoir dans une heure pour que sa femme ne se doute de rien. Il retourna chez lui afin de préparer leur départ.
Un fois sur place, il s'assit, faisant mine d'avoir passé la nuit à écrire. Il sortit du papier et sa plume et écrivit une lettre destinée au capitaine Clarke, qu'il savait partir pour la Caroline du Sud dans quelques mois à bord de l'Unsinkable. C'était un bateau militaire, jamais personne n'irai le chercher là. Il entendit les pas léger de sa femme qui venait dans sa direction. Comme tous les jours auparavant, ils n'échangèrent pas un mot et s'ignorèrent superbement. Il se dépêcha donc d'aller porter sa lettre pour ne pas avoir à endurer le silence pesant une minute de plus. Bientôt, son calvaire serait finit, bien que cela lui en coûte une partie de son immense fortune. Dans quelques mois, lui et Mary vivraient une nouvelle vie loin des tourments de la noblesse. Et peut-être pourraient-ils fonder une famille...
VOUS LISEZ
Une femme pirate
Fiksi SejarahVoici le premier d'une longue série (je l'espère) d'histoire, racontant l'histoire de femmes de toutes les époques, de toutes les ethnies. Certaines seront même dans des mondes imaginaires ou dans d'autres réalités. Mais toutes ces femmes ont quelqu...