Ma journée universitaire terminée, je rejoins rapidement ma résidence. Je suis complètement crevée ! Le cursus que je suis est très intense mais j’adore ce que je fais. Je crois que la fibre commerciale se transmet par le sang dans notre famille. Je ne me sens pas obligée d’étudier le commerce et le marketing, je ne le fais pas uniquement pour prendre la relève quand mon père se retirera, j’aime ça. C’est une vraie passion pour moi.
Je prends l’ascenseur, contrairement à d’habitude, et appuie sur la touche du cinquième étage. Il m'a été difficile de persuader mes parents de me laisser quitter le nid. J’ai passé des jours à parlementer avec eux sur mon besoin d’indépendance. Je voulais être comme tout le monde, me trouver un petit boulot, vivre sur le campus. Nous avons donc négocié. Ils acceptaient, à condition que je ne travaille pas, histoire de limiter mes sorties.
Je devais également accepter de les laisser discuter avec le conseil d’administration de l’université, ils ont réussi à les persuader d’installer de nouveaux systèmes de sécurité. Comme ce sont mes parents qui financent le projet, le conseil n'a émis aucune objection. Un système à carte magnétique a été installé sur la porte du hall, personne ne peut entrer sans pass. Un autre, à code, a été installé sur la porte de ma chambre. Toute cette aile a été financée par mon grand-père, et mes parents faisant des dons régulièrement, le conseil a tendance à céder dès qu’ils leur font une demande. Cela aurait pu me gêner, j’aurais pu me sentir étouffée si je ne comprenais pas aussi bien les raisons qui les poussent à se montrer aussi intrusifs.
L’université dans laquelle je suis inscrite est la meilleure de la région, je ne voulais pas aller ailleurs bien que j’aie été acceptée dans les plus prestigieuses. Elle se compose de deux grands bâtiments centraux où se trouvent les amphithéâtres et bureaux. Il y a également douze bâtiments abritant les chambres étudiantes. Il y a les banales, les plus abordables où il n’y a que le strict nécessaire. Et puis celle où je suis installée qui ressemble plus à un appartement. Deux chambres de bonne taille, un petit salon avec cuisine équipée ouverte. Une salle de bain et une petite terrasse sans oublier que je n’ai besoin que de trois minutes pour me rendre en cours.
Ma meilleure amie, Brooke, est venue s’installer avec moi. Je ne voulais pas rester seule. Je l’ai connue lors de ma première année de lycée. Physiquement, elle ressemble à ces cheerleaders qu’on aime tant détester. Blonde à forte poitrine, un physique de rêve, une beauté classique de l’américaine moyenne typique, de grands yeux bleus.
Il faut savoir que quand j’ai enfin pu intégrer une école, je ne connaissais personne mais tout le monde me connaissait. C’était horriblement perturbant. J’ai, dès le premier jour, été approchée par « les grosses têtes du lycée ». Au début, je pensais que leur amitié était sincère, et puis j’ai découvert au fur et à mesure à quel point certains étaient fourbes. Complètement fake ! Aucune once de sincérité ! Cela m'avait fait beaucoup de mal, mais j’ai appris à me blinder.
Mon premier petit ami, qui était à l’époque la petite star du coin, accro au basket, de bons résultats scolaires, un physique absolument envoûtant a mis des mois avant que j’accepte un rendez-vous. Idiote que j’étais, je me sentais flattée par toutes ses attentions. Nous sommes restés ensemble six mois, il a été mon premier en tout.
Brooke m'a un jour fait sécher les cours, me promettant que la révélation que j’obtiendrai méritait ce petit sacrifice. Elle m'a entraînée au parking et m’a poussée à s’accroupir entre deux voitures. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Au bout d’une dizaine de minutes, un couple s’est approché de nous, sans nous voir. J’ai immédiatement reconnu mon connard de petit copain avec une des filles qui faisaient mine de m’aimer. Il l’enlaçait tendrement et a ensuite ouvert la bouche pour la rassurer, détruisant mon petit cœur d’adolescente naïve et amoureuse. Il lui assurait que sa relation avec moi lui était nécessaire, qu’il avait besoin du soutien de mes parents pour ses projets d’avenir, qu’il ne m’aimait pas. J'encaissais leurs paroles fielleuses sans broncher, j’avais besoin de tout entendre et c’est ce que j’ai fait. Quand ils se sont arrêtés de discuter pour s’embrasser, je suis sortie de ma cachette. Je n’oublierai jamais leur visage quand ils se sont enfin aperçus de ma présence. Je n’ai pas crié, pas hurlé, je les ai remerciés pour cette belle leçon de vie. J’ai également informé mon ex qu’il allait devoir se débrouiller sans l'influence de ma famille et que son parcours allait devenir très, très compliqué. Il m'a suppliée, fait tout ce qu’un homme doit faire quand il a besoin de rattraper le coup. Rien n'y a fait. J’ai eu ma vengeance un peu plus tard quand la demoiselle est tombée enceinte de lui et qu’il l’a lâchement abandonnée en fuyant. Certes, ce n’est pas le genre de choses dont on se réjouit, mais elle s’était montrée si cruelle dans ses propos que la voir déchoir de son trône m'a fait beaucoup de bien.
Depuis, je suis extrêmement prudente en ce qui concerne mes nouvelles amitiés.
J’active le code et la porte s’ouvre. Quand je vois la gueule que tire Brooke, j’ai presque envie de rebrousser chemin. Elle a la tête de celle qui va s’apprêter à me demander quelque chose que je n’ai sûrement pas envie de faire. Elle me saute littéralement dessus, sans me laisser le temps de franchir le seuil.
- T’ai-je dit que tu es la meilleure amie de tous les temps ? S’exclame-t-elle.
Un long soupir m’échappe.
- Qu’est-ce-que tu veux ?
Son sourire factice disparaît pour laisser place à une mine sérieuse.
- J’ai besoin que tu m’accompagnes à la soirée Delta ce soir, je sais que ce n’est pas ton truc, bien que je ne comprenne pas pourquoi, mais Sam m'a juré qu’il devait aller réviser ce soir avec un groupe de soutien mais je ne le sens pas, dit-elle. Je suis certaine qu’il sera à la soirée et je veux le prendre sur le fait !
Oh seigneur ! Donnez-moi la force de supporter ces conneries ! Brooke fréquente ce garçon depuis un an, ils ne cessent de se tromper, de se disputer violemment pour ensuite se rabibocher. Au départ, je me suis investie comme toute meilleure amie le ferait. J’ai même mis une claque à Sam quand je l’ai surpris avec une autre fille. J’ai incité Brooke à rompre et l’ai soutenue, une rupture n’est jamais facile. Ça n'a duré qu’une semaine avant qu’ils se remettent ensemble. Au bout d’un moment, j’ai cessé d’intervenir. J’ai fini par comprendre qu’ils aimaient les drames et les réconciliations, ne me demandez pas pourquoi, je n’en ai aucune idée !
- C’est non ! je réponds. Je suis crevée et assister à une nouvelle scène est au-dessus de mes forces ! Je ne comprends pas pourquoi tu ne le quittes pas définitivement, tu mérites mieux que ça…
Son regard s’adoucit quand elle reprend la parole.
- Je te jure que cette fois-ci, s’il est en train de me tromper, j’y mets un terme définitif !
Comment lui dire non après ça ?
- Très bien, laisse-moi au moins prendre une douche et manger quelque chose, je lui réponds.
- Va prendre ta douche, je vais te préparer un sandwich.
Je me dirige vers ma chambre pour y poser mes affaires et m’empare d’un jean noir moulant et d’un top rouge, ainsi que de nouveaux sous-vêtements. J’envoie un courrier message à mes parents pour les rassurer et file prendre une douche.
Je ne fais aucun effort particulier lors de la préparation, je laisse mes cheveux à l’air libre, applique une très légère couche de maquillage et enfile ma tenue. Je rejoins Brooke, installée sur l’un des tabourets placés à côté de l’îlot et déguste rapidement le sandwich au fromage. Elle tape du pied, impatiente de partir. Je me sers un verre de lait, récupère mon assiette et pose le tout dans l’évier. J’enfile des bottines à talons, récupère mes clés et lui fais signe de partir.
Nous ne mettons que dix minutes à pied pour nous y rendre. Les Deltas sont connus pour leurs fêtes particulièrement délurées. Besoin d’alcool ? De drogues ? De sexe ? C’est l’endroit qu’il vous faut ! Voilà pourquoi je n’y assiste jamais, pourtant ils ne cessent de m’inviter.
Plus nous approchons, plus la musique se fait assourdissante. Plusieurs véhicules sont garés n’importe comment sur la chaussée. J’espère en finir assez vite pour rentrer me reposer devant une bonne série télé ! Enfin, cela était ce que je prévoyais de faire avant d’entrer dans l’antre de Lucifer !
La porte d’entrée est grande ouverte, il y a tellement de monde qu’il nous est difficile de passer. Nous arrivons à nous faire un chemin entre les corps dénudés et pénétrons directement sur le salon. Je cherche la crête jaune de Sam du regard, c’est ce qui le rend facilement repérable. Je mets un coup de coude à Brooke dès que je l’aperçois. Il est assis sur le canapé central, une nana en bikini sur les genoux et lui dévore la bouche. Je grimace, sentant la tempête Brooke prête à tout balayer sur son passage.
- Putain ! Je vais me le faire ce connard ! Siffle-t-elle.
Je décide de fuir cette énième dispute, je suis trop fatiguée pour y assister.
Je la laisse se diriger à grands pas vers lui et je force le passage jusqu’à la cuisine afin d’y trouver un semblant de calme.
J’aime Brooke comme une sœur, je la soutiendrais toujours quoiqu’il arrive, mais quand il est question de ce petit con, je préfère rester à l’écart.
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Savages MC : Connor Tome 1 ( Sous Contrat d'édition, Elsie Édition )
AventuraIl y a 18 ans ces enfoirés nous ont enlevés un être cher... Celui qui a orchestré cet assasinat est de retour. Le moment de la vengeance à sonné. C'est le premier tome de la saga Savage's MC ⚠️⚠️⚠️ LANGUAGE CRU ET SCÈNE MATURE ⚠️⚠️⚠️