51: Wonderwall

741 54 43
                                    

Alaric Mullins et Kenneth Segal étaient deux jeunes hommes connus de presque tous à Querencia. Tous les deux élèves en troisième année de science politiques, ils y avaient construis au fil du temps une forte réputation; le premier en tant que capitaine de l'équipe de Lacrosse et le second comme celui qui y organisait les meilleures fêtes.

À l'opposé, Isabella Haydel était un ange. Présidente de l'association des étudiants à Querencia, elle était cependant moins connue que les deux garçons. Nurys avait sa propre théorie sur le sujet; il était plus facile d'être apprécié et populaire quand l'un était athlétique ou fournissait tout simplement à ses camarades un moyen de s'évader. Et si au départ, elle avait énormément jalousé la forte connection que la brunette semblait partager avec Kasen, son animosité avait complètement disparu une fois qu'elle avait apprit que celle-ci était dans une relation avec Alaric et qu'ils comptaient se marier.

« Allez entre Nurys, tu ne vas quand même pas passer toute la soirée à attendre à l'extérieur. La chambre est assez petite mais je ne doute point qu'elle puisse tous nous accomoder. » Adossé sur des canapés, les jambes étendues et sirotant une boisson, Ken fut le premier à briser le silence.

Incapable de bouger, la concernée espérait en silence que le sol à ses pieds s'ouvre et l'engouffre de tout son long. Jamais, ne s'était-elle sentie aussi embarrassée. Sans faire exprès, elle risqua un coup d'oeil dans la direction des deux autres hôtes. Isabella qui était assise sur les genoux de Ric et qui l'examinait depuis un bon bout de temps, lui accorda un sourire sympathétique, tandis que son copain donnait l'impression qu'il voulait être n'importe où d'autre que dans cette pièce. En effet, il arborait un regard absent tout en jouant avec les doigts de sa dulcinée.

« Euh... Je... um. » Balutia Nurys, tandis qu'elle essayait péniblement d'éviter leurs regards à chacun- prioritairement celui de Kasen. Finalement, elle se mise à fixer à travers la fenêtre qu'ils avaient laissé ouverte. D'où elle était, elle pouvait y entrevoir une pleine lune qui éclairait doucement la charmante ville de Manhattan.

Le bruit d'un verre qui cognait violemment la table en bois situé en plein milieu de la pièce attira cependant son attention et quand elle se concentra à nouveau sur ce qui se passait dans la chambre, elle put voir Ken qui s'essuyait le coin de la bouche avant de se lever d'un coup. Tout en se dirigeant vers l'endroit où elle et Kasen se trouvaient, il prit la parole.

« Que tu es mignonne. Je puis t'assurer Nurys, que nous ne mordons pas... encore. Pas vrai Kasen? » Finit-il en passant sa main autour des épaules du châtain, tandis qu'il adressait un clin d'oeil à la jeune fille.

Incomfortable, Nurys risqua un coup d'oeil dans la direction de Kasen. Il avait toujours sa main sur la poignée de la porte et semblait incertain quant à ses prochaines actions.

« Kenneth, arrête de les embêter. De plus, je pense que nous devrions les laisser seuls. White a après tout beaucoup d'excuses à fournir. » Déclara Isabella tandis qu'elle essayait par la même occasion de se lever.

C'était sans doute trop demander, car suite à un signe que lui fit Ric, Ken s'empara de la main de sa copine, l'amenant par la même occasion à retomber gracieusement sur lui.

« Pour rien au monde, ne voudrions-nous manquer cette scène, Bella. »

Ce commentaire de Ken sembla réveiller Kasen, car il lança un regard sévère à celui-ci, avant de se libérer de son emprise. Il fit ensuite quelques pas vers la basanée en s'assurant que la porte se refermait derrière lui.

« Tu viens on va à la terrasse. »

❃❃❃

Cette nuit en particulier était un mélange d'erreurs et d'excuses. Nurys pouvait y ressentir une sérénité qui avait manqué de toute la journée. L'université était à présent presque vide et les nombreux élèves qui pullulaient plus tôt le parc ou ses couloirs, avaient disparus, sans doute endormis ou profitant des quelques heures restantes de ce jour de fête. Tout semblait avoir ralenti et elle pouvait finalement souffler.

Une question de raceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant