Chapitre 23

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PDV Lexa :

Ce matin je me réveille avec un drôle de sentiment. Premier réveil dans cette nouvelle vie, ce nouveau tournant, ce nouveau risque que je prends. J'ai comme une crainte en moi, et une excitation en même temps. Bien sûr, je suis aussi triste de mon départ. J'essaie de penser à autre chose, de me concentrer sur ces nouveautés mais je ne peux m'empêcher de penser à Clarke, Madi, cette petite famille que nous créions à nous trois. Oui j'ai sacrifié beaucoup, j'ai causé de la peine, mais je veux penser à mon futur ici, à ce que je peux être capable de créer et développer. Et la journée d'hier m'a quelque peu rassurée à ce propos : déjà parce que je sens que Bridget pourra être une alliée de taille dans ma poche, et de plus je sais qu'Anya me rejoindra bientôt. Je ne suis pas seule dans cette bataille contre moi-même, elles seront là pour me faire tourner la page et avancer. Oui, Clarke est peut-être la femme de ma vie, mais je peux me passer de cette part de bonheur dans ma vie. Du moins je peux essayer de la combler par autre chose, peut-être que mon père a raison après tout, nous n'avons pas besoin d'amour pour être épanoui dans la vie.

Je me lève et prends peu à peu mes marques avec ce qui m'entoure. Je me dirige vers mon dressing et sélectionne ma tenue avant de prendre ma douche. Ah, on m'a aussi fait un approvisionnement en produit de beauté. J'ouvre le mitigeur de la douche et alors que l'eau glisse sur mon corps et que je cherche un shampoing dans tous ces produits, je tombe sur celui qu'utilisait tout le temps Clarke, je l'empoigne et bug littéralement dessus. Je l'ouvre et sentir cette douce odeur de camomille me rappelle celle qui planait constamment dans sa chevelure blonde, cette odeur qui me manque déjà énormément. Les gouttes d'eau tombent en pluie sur le flacon, et d'autres gouttes plus fines les y rejoignent. Mes larmes qui dévalent maintenant mes joues. Eh bien ça alors, si on m'avait un jour dit que moi Lexa Woods je pleurerais sur un shampoing dans une douche, je ne l'aurai jamais cru, et pourtant me voilà bête, idiote, explosant en sanglot. Il me paraît bien loin le discours que je me portais à moi-même tout à l'heure. Déjà ça partait mal, on n'a pas idée de se faire des discours à soi-même dans un lit...

Non mais qui suis-je pour penser pouvoir oublier une femme aussi extraordinaire que Clarke Griffin ? Je suis folle, je ne vois aucune autre possibilité. Comment l'oublier ? Rien qu'une odeur me procure une réaction indescriptible. Et ces sanglots qui ne cessent pas pendant que l'eau efface les larmes au fur et à mesure qu'elles se font une place sur mon visage. Je laisse mon dos glisser contre le carrelage glacé de la douche et m'assoie faiblement en position fœtale. Pitoyable, je suis misérable. Mais c'est la dernière fois. Je m'autorise aujourd'hui, un jour. Bon, peut-être deux, mais ensuite, dès que je commencerai à travailler, je ne serai concentrée que sur le travail. Penser à elle ? Oui bien sûr, je ne peux pas cesser du jour au lendemain. Mais la pleurer, non. C'est ma décision, c'est moi qui nous ai placé dans cette position, je n'ai pas le droit de me sentir si mal.

Alors je lâche tout et je me permets d'être pitoyable et misérable un instant, pour mieux me redresser et me tenir droite comme une Wood se le doit. Je revêtirai ce masque, cet éloignement, mais pas avec tout le monde, non. J'ai besoin d'une part d'humanité et je ne veux surtout pas devenir comme mon père. Mes employés méritent d'être bien traités, mais je ne serai pas familière pour autant avec eux. Disons que je considèrerai la moitié des enseignements de mon père, en en évitant d'autres qui ne correspondent pas à mes valeurs personnelles.

Au bout d'un certain temps je me relève et finis de me laver, comme si je me lavais de mes regrets. Une fois habillée je descends ensuite dans ma cuisine et observe la pièce en me disant que dans quelques semaines tout cela deviendra une habitude alors que pour le moment je me sens à peine chez moi. Je prends doucement mes marques en découvrant chaque placard, tiroirs, appareil d'électroménager pour jauger ce que je vais pouvoir cuisiner. Oui parce que c'est bien joli mais je me suis réveillée très tôt alors que je ne travaille pas. Normalement je fais une séance de sport mais ma pièce n'est pas encore aménagée pour cela, et je ne connais pas les environs pour aller faire un footing. J'irai sûrement cette après-midi avec Lincoln, mais pour le moment ce loir ne pointe pas le bout de son nez. Je suis sûre qu'il profite parfaitement bien de son lit king size.

Un, deux, trois, l'espoir batOù les histoires vivent. Découvrez maintenant