Chapitre 6

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1 an et demi plus tard...

Je regardai les différentes teintes de couleurs qui couvraient mon ventre. Je repensai à autrefois, quand je n'étais encore qu'une enfant, le violet était ma couleur préférée. Un peu plus tard, vers l'âge de 14 ans, cette préférence s 'accentuait encore plus quand je découvris qu'elle représentait le féminisme.

Maintenant j'ai 17 ans et tout a changé, dès que je regarde cette couleur sur mon ventre, elle me dégoûte. Elle fait naître en moi un sentiment d'impuissance et de résignation . Elle me rappelait à quel point j'étais faible et ce que j'avais vécu cette dernière année, ou plutôt subit. Je laissai tomber mon tee-shirt sur mon ventre et décidai de filer à la douche . Malgré l'eau qui ne cessait de couler sur mon corps, et malgré ma volonté, les bleus ne s'en allaient pas. J'avais beau frotter, ils demeuraient. J'avais beau savoir que cette haine qui me dévorait de l'intérieur devait être dirigé contre lui, j'étais sa seule destinatrice. Mes larmes vinrent rapidement se mêler à l'eau de la douche. La douleur physique n'était rien comparé aux dégâts psychiques.

Je n'avais plus de force, en un peu plus d'un an ma vie avait radicalement pris une autre tournure. Je revins m'habiller et m'assis sur mon lit pour reposer mon corps endolori. Mon téléphone qui se trouvait sous mon oreiller vibra et l'écran s'alluma.

« Allez, Ashley s'il te plaît pardonne-moi. Tu sais que je peux être vraiment con parfois»

Je soupirai à la vue de ce message, ainsi que des 25 autres appels manqués. Il continuait de m'harceler malgré ce que je pouvais lui dire. Un autre message arriva :

« Tu sais, j'ai des choses sur toi. Je ne laisserai pas partir aussi facilement une traînée comme toi »

Une larme solitaire roula sur ma joue, avant d'être essuyée par le dos de ma main. Cette personne était une des plus manipulatrices que je connaissais , et pourtant il me fallait plus que mes deux petites mains pour les compter. Je refusai de pleurer pour quelqu'un comme lui, c'est exactement ce qu'il voulait. Je ne pouvais pas me le permettre avec ce qui se passait en plus, à l'ombre des regards des autres. Je me levai et me motivai à faire un peu de rangement pour me changer les idées.

Je m'attelai à la tâche en commençant par mon bureau. Je fis du tri, jusqu'à tomber sur une clé USB, elle était rose et en piteux état. Il me semblait l'avoir acheté il y a deux ans mais je ne me souvenais plus de son contenu. Bon, le ménage pourrait attendre plus tard.

J'ouvris mon ordinateur portable et y insérai la clé USB, avant d'ouvrir les photos qu'elle contenait. La première photo montrait le visage de mon frère, il y a un an. Il me serrait fort dans ses bras, je me souviens très bien de ce jour : je venais de lui renverser mon jus d'orange dessus dans un parc et il m'avait couru après avant de me faire un câlin pour m'énerver, sachant très bien que j'étais une personne très peu tactile. Il me manquait terriblement, ça faisait maintenant plus d'un an qu'il était parti de la maison, pour faire son année de terminale dans un autre lycée, qu'il jugeait plus adapté pour sa formation de footballeur. Puis cette année il est rentrée à l'université de Californie, j'étais très fière de lui et je ne pouvais pas lui briser sa nouvelle vie en lui révélant cette chose que je cache.

La photo suivante montrait Aiden, j'éprouvais un pincement au cœur à la vue de son visage. Il était à couper le souffle, ces fossettes me faisaient toujours sourire quand je n'avais pas le moral. Aiden était mon meilleur ami désormais, malgré mon évidente attirance vers lui. Cette même attirance que j'avais ressentie un an et demi plus tôt et que j'avais, à mon plus grand regret fait taire, bien que nous nous étions rapprochés. Je pensais quand même que même si c'était dur, il en était mieux ainsi, il ne méritait pas quelqu'un comme moi, quelqu'un de détruit et portant des énormes bagages émotionnels...

La photo venant ensuite, me fit perdre toute trace de nostalgie et de joie. Le visage de ce même garçon qui me terrifiait maintenant, et en qui j'avais confié ma confiance à l'époque. Je refermai l'écran de l'ordinateur soudainement. C'était beaucoup trop dur. Je décidai d'aller me coucher, quand mon portable vibra une fois de suite. Quand on parle du loup ! Encore un de ses messages...

Beyond youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant