Chapitre 2

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Une jeune fille aux longs cheveux argentés apparut derrière un arbre.

- Tu n'es pas resté pour la fête, dit-elle avec malice. Elle l'affirmait, ce n'était pas une question.

Mais il lui dit tout de même:

- Quelle observatrice.

Son ton moqueur n'eut pas l'air de la troubler plus que ça, si bien qu'elle s'avança.

- Ça sent le loup, le jeune loup. Mais attends! Qu'as-tu là?

Son ton n'avait rien d'un reproche. Il était curieux. Trop curieux pour Ulrik, qui détestait qu'on s'occupe de lui. Si bien qu'il l'envoya balader. Mais Slavica avait plus de caractère qu'il n'y paraissait au premier coup d'œil.

- Très bien, alors si cela ne me regarde pas et que ce n'est pas important, tu ne verras pas d'inconvénients à ce que j'en parle à Egill.

- Egill n'a plus rien à me dire. Cependant, puisque tu y tiens je vais te montrer, lui dit-il avec un ton renfrogné.

Elle ne dit rien, de peur qu'il change d'avis et savoura sa victoire intérieurement.

- Mais efface moi ce sourire satisfait, ajouta Ulrik.

Peut-être pas si intérieurement que ça.

Il lui fit signe de s'approcher. Ce qu'elle fit avec un entrain enfantin, car elle se doutait de ce qu'elle allait découvrir. Ulrik ouvrit sa fourrure. Et les trois petits louveteaux sortirent leur tête adorable. Pendant que Slavica les caressait en poussant des petits gémissements devant leur mignonitude. Ulrik découpa la chair du campagnol avec sa lame. Il enleva les os et hacha les parties les plus tendres.

- Tu vas en faire quoi? lui demanda Slavica.

Ulrik ne sut quoi répondre. Il fit comme s'il ne l'avait pas entendue. Il prit le petit sombre sur ses genoux et commença à le nourrir.

- Il leur faudrait du lait, dit-elle.

- Oui, mais comme tu peux le deviner je n'en ai pas, fit sarcastiquement Ulrik et la regardant. Il plongea dans ses yeux verts. Elle soutint son regard en battant des cils et en inclinant sa tête de côté. Elle caressa le louveteau noir et lui frôla la main. Il recula et détourna le regard. Ses joues étaient rosées et ce n'était pas le froid.

Slavica coupa le silence:

- Ulrik.

- Slavica.

- Je t'ai déjà dit de m'appeler Slavi.

- Tu voulais me demander quelque chose? répondit-il sèchement. Alors qu'il prenait la petite boule grise sur ses genoux.

- Oui. Tu ne m'as pas répondu. Que vas-tu en faire, je sais que ça ne me regarde pas... commença-t-elle craignant qu'il ne l'envoie encore balader. Mais...

- C'est bon, coupa Ulrik. C'est bon... La vérité c'est que j'en sais rien. La vérité c'est que je ne peux pas les tuer et que j'aimerais les garder. Je réagis comme un novice qui commence son apprentissage et si je me pointe au village avec ces louveteaux...

- Tu as peur qu'on te rejette et qu'on ne te considère pas comme un Guerrier.

- Pas du tout! s'exclama Ulrik avec colère. Il ne voulait pas l'admettre mais Slavica avait raison.

- Je pense que tu as raison, dit-elle en prenant un bout de chaire pour nourrir la petite blanche qui était sur ses genoux.

Ulrik la dévisagea sans comprendre. Il ne s'attendait pas à ça.

- Je vais t'aider, ajouta-t-elle.

- Je... Merci, articula-t-il timidement.

La petite grise s'était endormie tandis que son frère jouait avec la neige. Slavica rigola et Ulrik ne put s'empêcher de sourire face à ce spectacle adorable et particulièrement drôle ; le petit loup avait à présent de la neige sur le museau et ne voyait plus où il allait si bien qu'il manqua de tomber à plusieurs reprises. Il se secoua et la neige arriva sur Ulrik ce qui fit redoubler les rires de la jeune fille. Elle rejeta ses cheveux tressés en arrière.

Le petit loup noir revint se lover contre le ventre d'Ulrik.

- Il t'a adopté, on dirait.

- Parle pour toi! répliqua-t-il en désignant la louve blanche qui dormait paisiblement sur les genoux de la guerrière.

- Je dois aller chercher la dépouille de leur mère. Je l'avais enfoui plus loin. Mais je peux pas laisser les louveteaux ici...

- T'inquiète je m'en occupe, dit-elle en le regardant de ses yeux opalines. Elle souleva le petit noir et le déposa à côté de sa sœur et elle fit de même avec la boule grise.

Ulrik se leva. Il gelait sans son gilet et se réjouissait de rentrer. Il la remercia et s'en alla. Mais il sentit un contact sur son épaule découverte.

Il se tourna. Slavica était très proche. Et elle lui murmura :

- Tu ne m'as pas dit comment ils s'appellent.

Les trois petits étaient dans sa fourrure dans la neige à quelques pas d'eux.

- Euh je... balbutia-t-il leur proximité le troublait. Il recula d'un pas et dit d'une voix rauque :

- Je n'y avais pas pensé. Mais je pense que Myrkr lui irait bien, dit Ulrik en désignant le loup sombre.

- Oui. Moi j'avais pensé à Kynda pour la blanche. Et puis la grise, pourquoi pas Sveida ?

- Ça marche. J'ai vraiment froid. On se voit tout à l'heure, dit Ulrik en faisant un pas.

La jeune guerrière prit la fourrure qui contenait les jeunes loups et s'en alla en direction du village.

~Umi

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Hello, voilà la suite de mon histoire...

J'espère que ça t'a plu ?

N'oublie pas la petite 🌟 merci !

UlfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant