Chapitre 2 Skull

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Etre totalement aveuglée par la rage ne m’était arrivé qu’une fois avant aujourd’hui. Quand ça m’arrive, je perds totalement pied avec la réalité. Je ne vois plus ce qui m’entoure, seul cet écran qui me nargue capte mon attention. Je ne peux pas détourner mon regard des mains de cet homme qui caresse le corps de LA Savy. Elle n’est pas consciente de ce qui se passe mais ce fils de pute… Et là je sais que les fils ont éclatés et que rien ne retiendra cette rage qui grandit en moi.

J’essaie de l’extérioriser en poussant un cri qui se répercute sur les murs de cette pièce close, rien y fait. Je hurle encore et encore, toujours rien. Alors je mets un coup de poing sur cet écran de malheur et je brise en mille morceaux. Les éclats pénètrent dans ma peau mais je ne ressens aucune douleur. Je pète littéralement un câble. Je détruis tout sur mon passage, du bureau au ordinateurs, des deux chaises au claviers.

J’entends crier mais aveuglé par ce putain de boule rouge, je ne décrypte pas les mots jusqu’à ce que je me sentes ceinture par plusieurs bras. On me retient et on me met au sol. Je me débats furieusement distribuant des coups à l’aveuglette, ils réussissent a me canaliser et a faire en sorte que je sois incapable de faire le moindre mouvement.

La respiration saccadée, le cœur qui bat la chamade, je m’apaise peu à peu et sens les larmes me monter sur yeux. Incapable de les retenir, elles commencent à se déverser sur mes joues. Je pleure pour elle, pour ce qu’elle a enduré et je pleure de honte, de ne pas l’avoir sauvé. J’entends la voix de Connor me parler doucement et peu a peu mes larmes se tarissent. Je souffle à plusieurs reprises pour calmer la respiration.

- C’est bon, je vais mieux, lui dis-je.

- T’es sûr ?

- Ouais, je suis calmé.

Il se lève et m’aide à faire de même, je capte dans son regard ses questions mais aussi de la compassion. Je crois ne plus avoir d’autre choix que de tout lui raconter. Mes autres frères présents dans cette pièce devenu un bordel monstre hochent la tête et sortent, je reste seul avec Venom et mon président.

- Je rembourserai la case, promis-je.

- Non, laisse ça de côté, on s’en chargera, par contre j’aimerais que tu m’expliques ce qui a déclenché tout cela, me dit Connor.

Je soupire longuement avant de lui répondre.

- Pas ce soir, va célébrer comme il se doit ton union avec Blaire, je vous raconterai tout, absolument tout demain mais là j’ai besoin de… J’ai besoin de souffler…

- Très bien, je ne t’ai jamais posé de question auparavant quant à ton passé mais demain, tu n’y couperas pas.
Je croise son regard et opine en une promesse silencieuse. Il pose sa main sur mon épaule.

- Va sur le ring, tu as besoin de te défouler, me dit-il.

- Ouais, je vais y faire un tour, retourne auprès de ta régulière, je suis désolé pour tout ça…

- C’est du matériel, on s’en tape de cette merde, nous sommes une famille, tu peux compter sur nous, tu le sais. Je te retrouve dans mon bureau demain à 11h, ça te va ? Me demande-t-il.

- Ouais, j’y serais, désolé Venom, je sais que tu tenais beaucoup à tes bébés, ajouté-je en parlant des ordinateurs.

Il hausse les épaules, l’air détaché.

- Pas grave, je les ferais changer demain, allez viens, on va sur le ring que je te mette une petite raclée !  Répond-il.

Un petit rire m’échappe.

- La dernière fois que nous nous sommes retrouvés à nous battre, je t’ai pété la moitié d’une dent, lui rappelé-je.

Connor éclate de rire et nous souhaite une bonne fin de soirée avant de quitter la pièce. Nous sortons à sa suite laissons les prospects passer pour nettoyer mon bordel. Trixie, la jumelle que j’ai laissé en plan tente de me bloquer le passage, je la fais reculer d’un seul regard. Je ne lève pas la main sur les femmes, jamais, plutôt crever ! Mais elle sait que si elle me faut chier maintenant elle ayez une sanction. Betina, sa jumelle l’attrape par le bras et la fait asseoir. Elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau, mais leur caractère ne pouvaient être plus différent. Trixie peut s’avérer être une sacrée garce mais elle baise bien alors je la tolère. Betina est plus modéré, plus calme. C’est souvent cette dernière qui raisonne sa sœur.

Toutes les brebis savent que je ne ferais jamais de l’une d’entre elles ma régulière mais cela je signifie pas que certaines l’espèrent. C’est un peu le but à atteindre pour ces cas particuliers. Une régulière est précieuse dans notre monde. Tous les membres lui doivent le respect et surtout, ils prendront tous soin d’elle. Elles ne tournent pas entre-nous, elle est intouchable. C’est d’ailleurs l’une de nos règles principales, on ne touche pas à la régulière d’un frère.

Venom et moi entrons dans le bâtiment où vivent mes frères. Il est fait comme le notre sauf que une grande salle de sport occupe l’arrière du rez-de-chaussé.  Nous nous entraînons beaucoup pour être au mieux de notre forme et c’est ici que ça se passe. Nous avons tout à disposition, des altères au ring de boxe, avec tout le fric que nous encaissons, nous pouvons nous permettre d’avoir du matériel de professionnel. Il fût un temps où j’étais un ado rachitique, dégingandé.  J’ai beaucoup changé, cette époque est révolue depuis bien longtemps. En fait, quand j’ai intégré le club en tant que prospect, je me suis mis au sport pour compenser son absence. Au fil des deux années de prospect, Warren a vu du potentiel en moi et à pris sérieusement en charge ma formation .

Il m'a entraîné au combat, a me servir de toute arme qu’on commercialise. Je ne suis pas passé par l’étape «  sale boulot ». Il a vu en moi son futur sergent d’arme et c’est ce que je suis devenu depuis maintenant cinq ans. Pour faire simple, le sergent d’arme est le bras armé du club. Dès qu’un mec refuse de payer ou nous cherche des noises, j’entre en action. Sans regret, sans remord. Le club m’a sauvé la vie, c’est la moindre des choses que de ressentir de la reconnaissance pour chacun des membres.

- Allez, enfile tes gants et viens te battre minette ! Me raille Venom.

Je retire mon tee-shirt, enfile mes gants de boxe et le rejoins. Nous faisons quatre combats qui me permettent d’expulser toute ma rage, toute ma colère. Au dernier combat, Venom reste affalé sur le sol, la respiration haletante. Je l’ai mis k.o.

- Stop ! On arrête je n’en peux plus ! Me dit-il.

Je retire mes gants et l’aide a se relever.

- Merci, lui dis-je reconnaissant.

- Pas de ça entre nous, je suis là pour toi comme tu l'as toujours été pour moi, m’assure-t-il.

- Tu sais… Demain, je ceux que tu sois présent, je vous raconterai tout mais j’aurai également un service à vous demander…

- Tu peux compter sur moi.

Nous retournons au clubhouse et montons au premier où chacun rejoint sa chambre. Je me précipite sous la douche pour me laver, je le sèche et regagne enfin mon lit. Mais quand je le retrouve là, allongé, le souvenir de ma blonde revient au galop et je sais que, quoi qu’il m’en coûte, je ferais tout pour le retrouver. J’ai vécu trop longtemps loin d’elle, persuadé qu’elle n’était plus en vie. Maintenant, je sais qu’elle a échappé à mon père pour vivre des choses encore pire, entre les mains de trafiquants. Peut-être a-t-elle vendu, peut-être est-elle vraiment morte maintenant, mais je ne lâcherai rien jusqu’à ce que je sache ce qu’il est advenu d’elle.








Savage's MC : SKULL ( Sous Contrat d'édition, Elsie Édition ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant