Chapitre 5 : La loi de l'attraction

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Lorsque je redescendis, ils avaient fini le diner et ils s'aidaient pour ranger. 

Je n'avais pas spécialement envie de les saluer, alors je lançai un regard à Romeo pour l'informer que je l'attendais devant sa voiture, baragouinai un bref salut et quittai l'appartement. 

Personne ne me m'arrêta et c'était mieux ainsi. 

Assise sur les marches du perron de notre bâtiment, je me mis à réfléchir sur cette fin de soirée. Je n'avais même pas envie de me rendre en cours, demain. 

J'avais gâché la soirée de ma famille, parce que je n'assumais pas mon mensonge. 

Mais cette pression, je n'en pouvais plus. Je m'en sortais bien, seule. Pas que je ne veuille pas être avec quelqu'un, parce que j'étais quand même amoureuse de l'amour, mais qu'on arrête de penser que j'étais anormale et que je n'avais pas de sentiments. 

Et même si ça avait été le cas, qu'est-ce que ça pourrait bien leur faire ? C'était ma vie après tout. 

Après une dizaine de minutes à attendre, j'entendis la porte s'ouvrir derrière moi. Je me retournai et découvris mon père, les mains dans les poches et la mine désolée. 

Je soupirai aussitôt et me levai pour éviter d'interagir avec lui. 

— Ma puce, attends s'il te plait. 

Je m'arrêtai et soufflai sans pour autant lui faire face. 

— Je sais que tu es en colère. Et sache, qu'on se sent tous profondément coupable. Tu as raison, nous avons tous beaucoup trop insisté alors que tu as raison. Ce n'est pas nécessaire d'être en couple pour ... fin, tu es qui tu es et nous t'aimons comme tu es. Dorénavant, nous ne te poserons plus de questions à ce sujet et tu fais ce que tu veux. D'accord ? 

Je tournai ma tête vers lui et l'observai. Mon père, cette beauté, me fixa, le regard tendre et protecteur. Je voyais bien qu'il s'en voulait réellement. Il s'avança vers moi et descendit les quelques marches qui nous séparaient pour me prendre dans ses bras avec force. 

— Je t'aime Ken. Sache que Papa t'aime et que Diana et toi, vous êtes mes fiertés. Tant mieux que tu n'aies pas de copain, ça serait difficile qu'il soit à ta hauteur. 

Il me relâcha et me sourit tout en prenant mon visage entre ses mains pour embrasser mes joues comme si c'était la dernière fois qu'on se voyait. 

— Le week-end prochain, on passe du temps avec toi, d'accord ? 

— Je ne pense pas venir, lui avouai-je. J'ai beaucoup de boulot et ... ne t'en fais pas. 

Ses yeux noirs s'agrafèrent aux miens et il fronça les sourcils. 

— Tu ne me crois pas ? 

— Ce n'est pas ça, Papa, répondis-je. C'est moi qui ai menti après tout, donc je suis coupable. Je pense rester sur le campus. 

— Romeo refusera de revenir sans toi. 

— Il a Eve, ici. 

— Tu veux dire que tu n'as personne ? 

Je levai les yeux et secouai la tête. Tout de suite, les grands mots !

— Bien sûr que non ! Juste que je n'ai pas besoin de venir chaque week-end et je n'ai pas envie de venir ce week-end. 

Romeo finit par arriver, accompagnée d'Eve. J'embrassai rapidement la joue de mon père. 

— Je vous appelle dans la semaine ! lançai-je en me dirigeant vers la voiture de mon meilleur ami. 

Comment se créer un faux petit-ami ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant