Introduction

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« Ne soyez point surpris, de me voir à cette heure et dans cet équipage. C'est un motif pressant qui m'oblige à cette visite, et ce que j'ai à vous dire, ne veut point du tout de retardement. Je ne viens point ici, pleine de courroux que j'ai tantôt fait éclater, et vous me voyez bien changée de ce que j'étais ce matin, ce n'est point moi, qui faisait vœux contre vous, et dont l'âme irritée ne jetait de menaces et ne respirait que vengeance. Le Ciel a banni de mon âme, tous ces transports tumultueux d'un attachement criminel, tous ces honteux emportement, d'un amour terrestre et grossier et il n'a laissé dans mon cœur pour vous, qu'une flamme épurée de tout le commerce dessens, une tendresse toute sainte, un amour détaché de tout qui n'agit point pour soi, et ne se met en peine, que de votre intérêt. C'est ce parfait et pur amour, qui me conduit ici pour votre bien, pour vous faire part d'un avis du Ciel, et tâcher de vous retirer du précipice où vous courrez. Oui, je sais tous les dérèglements de votre vie, et ce même ciel qui m'a touché le cœur et fait jeter les yeux sur les égarements de ma conduite, m'a inspirée de vous venir trouver, et de vous dire de sa part, que vos offenses ont épuisé sa miséricorde, que sa colère redoutable est prête de tomber sur vous, qu'il est en vous de l'éviter par un prompt repentir, et que peut-être vous n'avez pas encore un jour à vous pouvoir soustraire au plus grand de tous les malheurs....

Pour moi, je ne tiens plus à vous par aucun attachement du monde, je suis revenue, grâce au Ciel, de toutes les folles pensées, ma retraire est résolue, et je ne demande qu'assez de vie pour pouvoir expier la faute que j'ai faite, et mériter par une austère pénitence, le pardon de l'aveuglement où m'ont plongée, les transports d'une passion condamnable. Mais dans cette retraite, j'aurais une douleur extrême qu'une personne que j'ai chérie tendrement, devint un exemple funeste de la justice du Ciel, et ce ne sera une joie incroyable, si je puis vous porter à détourner de dessus votre tête, l'épouvantable coup qui vous menace. De grâce, accordez-moi pour dernière faveur, cette douce consolation ; ne me refusez point votre salut, que je vous demande avec larmes, et si vous n'êtes point touché de votre intérêt, soyez-le au moins de mes prières, et m'épargnez le cruel déplaisir de vous voir condamner à des supplices éternels. Je vous ai aimé, avec une tendresse extrême, rien au monde ne m'a été si cher que vous, j'ai oublié mon devoir pour vous, j'ai fais toute chose pour vous, et toute la récompense que je vous demande c'est de corriger votre vie, et de prévenir votre perte. Sauvez-vous, je vous prie ou pour l'amour de vous, ou pour l'amour de moi. Encore une fois, je vous le demande avec larmes et si ce n'est assez des larmes d'une personne que vous avez aimé, je vous en conjure par tout ce qui est capable de vous toucher. Je m'en vais après ce discours, et voilà tout ce que j'avais à vous dire. »

Ce texte est extrait de Don Juan, l'exemple même de l'homme a qui toutes les femmes doivent appartenir, aussi beau que charmeur. Cependant, cette jeune femme a essayer de le prévenir et lui à demander de changer de comportement. Mais c'était bel et bien trop tard, les hommes ne changent pas. Un homme qui a trompé une fois, n'aura aucun scrupule a recommencer. Finalement, il faut se rendre à l'évidence, je ne suis faite pour personne.

A tous les garçons que j'ai aimé: Tome  5: Maxime: Mon premier mensongeWhere stories live. Discover now