Aimer - verbe du premier groupe : Avoir pour quelqu'un, quelque chose de l'affection, de la tendresse, de l'amitié ou de la passion
Passion - nom féminin : état affectif intense et irraisonné qui domine quelqu'un
Emma se croyait à l'abri. Jusque là...
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Mon cœur loupe un battement. Puis un deuxième. Bordel de merde. Qu'est-ce que Bill Kaulitz fait ici ? Dans son jean noir et sa chemise entre-ouverte, laissant entrevoir les tatouages de son torse. Je pense que ma bouche a dû s'ouvrir, faire trois kilomètres de long. Sous le choc, je cligne des yeux à plusieurs reprises mais non je ne rêve pas. Il est bien là.
- Bill, murmuré-je
Parce que c'est tout ce que je parviens à dire. Le fantôme d'un sourire se répand sur ses lèvres alors que les mots quittent ma bouche et une lueur amusée brille dans son regard. Comme s'il se délectait d'une blague que seul lui peut entendre.
- Quel plaisir de te revoir. Je passais dans le coin et j'espérais justement tomber sur toi.
Me dit-il comme explication. Sa voix est chaude et rauque, comme du chocolat fondu... ou quelque chose dans le genre. Bouche bée, je secoue la tête pour essayer de rassembler mes esprits mais en vain. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et, pour une raison quelconque, je rougis violemment sous son regard constant. Mes souvenirs de lui ne lui rendaient pas justice. Il n'est pas juste beau – il est ce mélange de mystère vibrant qui me propulse tout droit contre le mur. Et il est là devant moi. A nouveau. Dans le bar.
- Que fais-tu ici ? soufflé-je. Enfin je veux dire, n'es-tu pas censé être en Pologne ?
Les mots sortent d'eux même, sans que je ne les maîtrise. Je le regrette instantanément. Il sourit, arquant le sourcil et à nouveau, il semble apprécier quelque chose que lui seul peut comprendre. C'est si déconcertant. Inspirant profondément, j'enfile le masque de la fille professionnelle, neutre et impassible. Je peux le faire. Je peux ne pas buguer. En espérant que sa présence ici ne soit due qu'au hasard.
- Comment sais-tu pour la Pologne ? demande-t-il, agréablement surpris.
Je ne répondrai pas à cette question.
- Enfin, la Pologne c'était hier. Notre prochain arrêt est en Russie. On a quelques jours de repos entre-deux, j'en ai profité pour revenir ici et te voir. - Me... me voir ? balbutié-je.
Je cligne à nouveau des yeux, ahurie par ce que j'entends. Tout semble se passer au ralenti. Sans me demander l'autorisation, il prend place sur le seul siège vide face à moi et ancre son regard intense dans le mien. Je dois m'efforcer de lever les yeux pour ne pas me perdre entre les lignes sombres de son torse.
- Oui, tu n'as pas répondu à mon message et comme je voulais te revoir... - Je croyais pourtant avoir été claire. - Je suis du genre insistant.
Un rictus amusé traverse son visage et je me mords discrètement la lèvre inférieure, ne sachant si je dois prendre peur ou à la place... je dois être flattée. Mais non Emma, on avait dit qu'on ne répondait pas et qu'on ne voulait pas le voir... Tu devrais plutôt prendre peur.
