Chapitre 15

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       Dedans, ma vision se trouble, gênée par les stroboscopes

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       Dedans, ma vision se trouble, gênée par les stroboscopes. Je traverse rapidement de longs couloirs où gisent des couples à la recherche d'un peu d'intimité. Le pouls battant, je cherche la sortie mais en vain. A la place, j'atterris constamment dans d'autres pistes de danse. Cette boîte est immense. Tant mieux, dans un sens on ne me retrouvera pas comme ça. J'arrive dans une petite salle où il n'y a pas grand monde. En même temps, normal, vu la musique pourrie qu'ils y passent. Je soupire lourdement et me décide à traverser la pièce, à la recherche d'un coin où me poser quand une main se referme brusquement autour de mon bras, me stoppant net. Paniquée, je me retourne et découvre un visage inconnu. Un grand mec, brun, les yeux globuleux, probablement shooté, posés sur moi. Il empeste l'alcool.

- Alors on a perdu son sourire princesse ?

       Me dit-il, affichant un sourire carnassier qui me dégoute. Ses yeux, débordants de désir pervers, me dévisagent de haut en bas et sa langue passe sur ses lèvres comme si j'étais une simple petite chose. Je réprime un frisson de dégoût et essaye de me défaire de son emprise qui me fait mal mais sans succès. Ses doigts encerclent si fort mon petit bras que je ne le sens presque plus. La peur s'empare brusquement de moi quand je comprends qu'il ne compte pas me lâcher. Au lieu de s'éloigner, il se rapproche dangereusement, remontant ses doigts répugnants jusqu'à mon épaule pour venir effleurer mon visage. J'ai envie de vomir.

- Et toi tu vas perdre ta main si tu ne la lâche pas tout de suite.

       Menace une voix derrière nous. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que c'est Lui. Il m'a encore retrouvée ? Putain mais ne comprendra-t-il jamais que je ne veux pas de sa présence. Pourtant, je ferme les yeux, secrètement soulagée et les larmes que je m'efforçais de retenir s'échappent pour couler le long de mes joues. La peur s'éloigne peu à peu et quand j'ose les rouvrir, l'inconnu s'est retourné vers Bill pour le dévisager avec mépris, un sourire moqueur tracé sur les lèvres. Je n'ose pas tout de suite regarder Bill, gênée par la situation, honteuse de ce qui s'est produit juste avant et surtout, terrifiée à l'idée de ce que je pourrais lire dans son regard.

- Parce que tu comptes faire quoi gamin ? Mange déjà de la soupe et on en reparlera mon gars.

       Lâche-t-il, défiant. Son regard vitreux revient vers moi, le même sourire carnassier collé sur la bouche et il commence à tirer sur mon bras pour que je le suive.

- Je t'ai dit de la lâcher.

       Affirme Bill une nouvelle fois. Je ne le vois pas mais au ton de sa voix, emplie de haine, je comprends que quelque chose ne va pas. Mon cœur recommence à s'affoler. Je n'aime pas ça. C'est la première fois que je l'entends parler comme ça. Le visage de l'inconnu se transforme, passant d'amusé à dédaigneux. Il se détache de moi pour se tourner et faire entièrement face à Bill. Je me retourne à mon tour, paniquée par ce qu'il pourrait se produire et découvre enfin le visage du blond, fermé, les traits contractés et le regard noir. L'inconnu lui se rapproche davantage, collant limite son visage contre celui de Bill, menaçant. Bill a beau être grand, l'autre doit faire le double de son poids. Je regarde tout autour de nous, angoissée, cherchant de l'aide mais personne ne semble prête attention à ce qui se passe.

Covered in GoldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant