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La sœur Amery me ramène dans ma chambre. Et dire que j'était si près de mon but, cette fois! Mais quand la mère supérieure m'a attrapée, j'étais sûre qu'elle allait me passer un savon; or, elle a uniquement demandé à une des trois sœurs présentes de me raccompagner. Étrange.
Mais la prochaine fois, je vais réussir à sortir.
A m'échapper.
A être libre.
Je m'assit sur mon matelas en piteux état, puis, dénoua ma longue tresse châtaigne, ce qui n'avait, pour moi, aucun sens; mon prénom est Winter et j'ai des yeux brun pâle et des long cheveux châtains. Tout le contraire de l'hiver, quoi. Bref, je brossa mes long cheveux, puis m'allongea sur mon matelas. Je n'arrive pourtant pas a dormir. Je ne comprends pas. Je me retourne sur mon matelas, puis, une pensée me traverse l'esprit.
Les gardiennes pensent que je dorment.
Non. Ce n'est pas le moment d'essayer une autre fugue.
A moins que...
"Et si ça marchait? Tu serais libre, Winter!"
Je sort de mon lit, puis attache mes cheveux en queue de cheval. J'enfile un manteau noir, puis attrape un vieux sac à dos brun foncé, qui est un des deux héritages de mes parents (le deuxième est un collier porte-bonheur). Je mets une grosse couverture à l'intérieur, une vielle montre à gousset argenté, quelques vêtements, ainsi que des pièces d'or et d'argent que j'ai trouvé par terre, en me promenant dans les machineries de l'orphelinat. J'enfile mes bottes noires et ouvre la petite fenêtre de ma petite chambre. Mon sac passe en premier, mais je m'arrête un instant. J'allais oublier mon porte-bonheur! Un pendentif rond en argent avec un flocon de neige gravé dessus. Très simple, mais j'y tiens beaucoup. Je l'attrape sur ma table de chevet, puis l'attache dans mon cou. Ça y est, je peux partir.
Je passe par la fenêtre.
La referme doucement.
J'enfile mon sac sur mon épaule droite, puis saute sur le toit du bâtiment voisin, à environ deux mètre de distance. Je cours sur les tuiles du toit, sans m'arrêter. J'arrive au bout. Le bâtiment sur lequel je me trouve fait un bon 7 mètres de haut. Mais j'ai presque fini. En fait, c'est la première fois que j'essaye de partir par le toit, et maintenant que je suis ici, littéralement à la frontière de ma liberté, je me demande sérieusement pourquoi je n'y avait pas pensé plus tôt. Bon. Concentres-toi, Winter. Tu peut le faire.

1...





2...




3.




Je saute en bas, en visant une pile de vieilles boîtes de carton.

~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~

Winter atterri sur une grosse pile de vieilles boîtes de cartons, qui amorti sa chute. Elle l'avait fait. Elle avait sauté, et était présentement en dehors de l'enceinte de l'orphelinat Ste-Marie-Madeleine.
Elle était libre.
Winter se releva, puis continua à courir, tournant plusieurs coins de rues. Elle ne s'arrêta qu'après une dizaine de minutes de course, complètement essoufflée. Elle fouilla dans son sac, puis en ressorti la vielle montre à gousset.
Il était 11:50 du soir.

Peut-être que je devrais dormir, se dit-elle.

Elle regarda autour d'elle. Elle se trouvait dans une petite ruelle. Des petite maison, quelques pauvres magasins, sinon rien. Winter regarda vers l'Est.
Elle vit une ruelle qui menait à une coline.

Bingo.

Winter s'engagea dans la ruelle, marchant tout droit, comme si c'était parfaitement normal de voir une jeune fille de 14 ans se promener dans une petite rue à 11:52 du soir. Elle arriva vis-à-vis la petite montagne d'herbe, puis remarqua un arbre.

Comment j'ai fait pour ne pas remarquer ça?

L'arbre étant un magnifique saule pleureur, il sera très facile pour Winter de dormir entre les feuilles. Elle arriva devant l'arbre. La jeune fille posa un pied sur la branche la plus basse, qui lui arrivait environ à la taille, puis pris de l'altitude. Elle trouva une grosse branche où elle pourrait dormir, puis sorti sa grosse couverture de son sac. Elle accrocha son sac sur une branche et se roula en boule sur la couverte. En moins d'une minute, elle avait sombré dans le sommeil.

Winter se réveilla après avoir eue une très bonne nuit de sommeil. Elle regarda autour d'elle, apercevant les branches du gros saule pleureur. Ce n'était pas un rêve. La jeune fille regarda sa montre. 9:17. Elle se leva, rangea sa couverture, puis descendit de l'arbre.
Elle entendit un craquement. Puis, aperçu une silhouette. Elle était un peu plus grande qu'elle, et avait des cheveux cours blond. Mais Winter n'arrivait pas à voir son visage.
La silhouette l'espionnait, cachée derrière le tronc de l'arbre.
Winter s'approcha du tronc elle aussi, puis demanda à la mystérieuse personne:
- Montre-toi.
Aussitôt dit aussitôt fait, la silhouette sorti de l'ombre de l'arbre.

C'était un jeune garçon, du même âge que Winter, avec des cheveux bruns pâle et de beaux yeux vert.
Elle resta bouche bée.
Les garçons la regarda, puis sourit.
- Salut, dit-il.
- S... Salut, répondît la jeune fille.
Il s'approcha d'elle, en tendant sa main:
- Je m'appelle Spring, et toi?
Les yeux de l'adolescente s'agrandirent.
Wow. Il a lui aussi un nom de saison.
Printemps.
- Je m'appelle Winter, dit-elle dans un souffle, en lui serrant la main.

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PDV Spring

Je demeura surpris lorsqu'elle se présenta.
"Winter"
Hiver, en anglais.
Un nom de saison. Comme moi.
Un tas de questions se précipitaient dans ma tête.
Et si on avait plus que notre nom en commun? Moi, j'étais déjà au courant de qui je suis; un des disciples de l'élémentia.
Le représentant du Printemps, maître élémentaire de la terre.
Je regarde Winter. De grands yeux bruns cognac ainsi que de long cheveux châtains. Elle ne ressemble pourtant pas à hiver.
"Toi non plus, au départ", me dit une voix lointaine dans ma tête.
Au départ, c'est-à-dire avant que je découvre ma vrai nature, j'étais complètement différent.
J'avais des cheveux noir, et des yeux gris perçant. Mais lorsque je suis arrivé au temple de l'élémentia, tout a changé.
Littéralement.
Mes cheveux ont pris une teinte brune très pâle, voir blonde, et mes yeux ont changés pour un magnifique vert pâle accueillant, chaleureux.
Peut-être que Winter est bel et bien hiver, et qu'elle aura une "transformation" comme moi.
Je ne perdit pas de temps.
- Quel âge as-tu, Winter?
- Quatorze ans. Et toi?
- 14 moi aussi. Je suis née le 4 avril.
Elle me regarda vraiment bizarrement, cette fois; ses yeux s'agrandirent, ses sourcils se froncèrent, pour former un mélange d'inquiétude, d'incompréhension et de je-ne-trouve-pas-ta-blague-drôle.
- T'es sérieux?! s'exclama-t-elle.
- O...oui, pourquoi?
- Moi aussi, le 4 avril.
Je remarque un petit collier qu'elle porte au cou; un flocon de neige gravé sur un petit médaillon rond en argent.
J'ai le même. Avec un arbre dessus.
Pour signifier "printemps".
Et là, je suis presque sûr que je fis la même expression faciale qu'elle un peu plus tôt.
Elle doit être hiver, rendu là.
Il y a beaucoup trop de "coïncidences".
Je demeura bouche bée.
- Est-ce que ça va? me demanda-t-elle.
Oui. Ça allait vraiment bien.
- Viens avec moi, je dois te montrer quelque chose, parvînt-je à dire.
Et elle me suivi.













Je pars donc en direction du point de rendez-vous, la taverne, pour aller dire au maître que j'ai trouvé la dernière saison, Winter sur mes talons.

L'élémentarisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant