II

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PDV Winter

Je décidais de suivre Spring. Pour être honnête, je n'avais aucune idée de ce que je fesait. En fait, j'étais en train de suivre un parfait inconnu que je venais de rencontrer, je ne savais même pas où on allait. Je regarda autour de moi. Ça fesait environ quelques minutes que nous marchions, nous étions encore dans le petit village. Soudainement, Spring tourna dans un coin de rue. Je le suivit, sans trop savoir exactement où. Puis, il s'arrêta ... devant une taverne.
- Non, mais c'est une blague?!
Il me regarda étrangement.
- De quoi..?
Je leva les yeux au ciel.
- Tu veux aller boire? Sérieusement?! Je ne savait pas que tu était... le genre de gars qui... enfin... se saoulait la geule, quoi.
Moment de silence. Il me regarda fixement, trop même, puis... éclata de rire. Littéralement.
- Qu'est-ce qu'il y a?
- Non, t'inquiètes, je ne suis pas ce... genre de gars.
Il ria de plus belle.

Malaise, Winter. Bravo.

- Alors... pourquoi on est ici, exactement?
- Pour rencontrer quelqu'un.
Il regarda sa montre à gousset.
- Et nous sommes en retard, ajoute-t-il, avant d'enter.
Je passa le cadre de porte de la taverne à mon tour. Des gens riaient et festoyaient je-ne-sais-trop-quoi. Je ne voulais vraiment pas perdre mon guide de vue. Il me mena à une table où était assis un monsieur dans la cinquantaine, avec quelques cheveux gris dans sa barbe de quelques jours et des des yeux gris perçant. En diagonale de lui se trouvait un jeune garçon d'environ mon âge avec des cheveux roux et des yeux bruns. L'adolescent me regardait (ou plutôt me fixait) d'un air étrange, et son visage me dit soudainement quelque chose, mais je n'arrivait pas à m'en souvenir.

Une impression de déjà-vu, quoi.

Spring salua l'homme puis l'autre adolescent, avant de se tourner vers moi. Puis, il se re-tourna vers le jeune garçon, qui me regardait maintenant d'une manière triste, déçu. J'entendit alors Spring murmurer à l'intention du garçon:
«Pas maintenant, Au. Je dois te parler avant que tu n'aille la voir».
De quoi est-ce qu'il parlait? «Au», c'était le nom de l'adolescent? De toute manière, je n'eue pas le temps de poser des questions, Spring me tira une chaise en face du garçon, avant de s'assir à ma gauche, en face de l'homme. Ce dernier me regarda alors, avant de se présenter.
- Bonjour, mademoiselle. Je m'appelle Auguste, content de vous rencontrer.
Il me tendit sa main, que je serra.
- Bonjour. Je m'appelle Winter, répondît-je avec un sourire.
Auguste me rendit mon sourire, avant de s'adresser à Spring, en baissant la voix.
- Es-tu sûr que c'est bien elle?
Spring se tourna vers moi, puis approcha sa main de mon cou.
Je recula immédiatement. Il comprit assez vite que je ne comprenait pas pourquoi il fesait ça. Donc, il me demanda gentiment:
- S'il te plaît Winter, est-ce que tu pourrais me montrer le collier que tu porte au cou?
J'acquiesça, puis prit moi même la chaîne argenté qui était accrochée dans mon cou, en montrant le médaillon orné d'un flocon à Auguste.
- Très bien, dit ce dernier à l'intention de Spring.
Le regard de Spring changea complètement. Il regardait maintenant l'adolescent devant moi.
- Qu'est-ce que tu fais ici? Tu était sensé rester avec...
Ce dernier le coupa:
- Je sais, mais on s'ennuyait. Elle est partie voir sa famille, elle était sensée revenir aujourd'hui. Alors, je suis finalement parti. Je vous ai suivit.
Auguste reprit la parole:
- Bien. Je propose que l'on trouve un motel pour la nuit, et nous partirons demain.
- Où ça? demandais-je.
- Tu vas voir.
Je ne comprenais pas. Partir? J'étais d'accord avec l'idée du motel, car je n'avais plus d'endroit où dormir depuis ma fugue (à part l'arbre, mais franchement!) mais si on partait, je voulais savoir où. Les trois garçons se levèrent, puis moi à mon tour, encore incrédule.
Le quatuor se mit en marche vers la sortie de la taverne, quand Spring me retînt par le bras.
- Nous partons vers un vieux temple, je t'en dirais plus au motel, ne t'inquiète pas.
J'hocha la tête, puis le suivit hors de la taverne.

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Après vingt-cinq minutes de marche (selon ma montre), nous avions trouvé un petit motel et avions réservé deux chambres. Auguste, étant le plus vieux (et de loin), avait sa propre chambre. Moi, j'allait dormir avec les deux autres garçons, donc notre chambre était un peu plus grande. C'est moi qui avait la clé de notre chambre, donc les autres était derrière moi pendant que je déverrouilla la porte. J'entra, la tête rousse sur mes talons, suivi par Spring.
La chambre comportait un lit double, une petite pièce (sûrement la salle de bain) ainsi qu'un divan. Sans hésiter, je lança mon vieux sac à dos sur le divan, avant de m'échouer sur ce dernier.
Spring comprit en premier que j'allais dormir sur le divan, et proposa à "Au" de prendre le lit. Un moment de silence.
- Bon, commençais-je. Je crois que je vais aller prendre une douche.
Je m'engouffra dans la salle de bain.
Elle était petite, mais comportait une douche, une toilette et un lavabo. Je commença a faire couler l'eau chaude, puis opta finalement pour un changement majeur de température. J'avais besoin de me "réveiller".

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Cinq minutes plus tard, je ferma l'eau, puis m'enroula dans une serviette. J'entrepris de me sécher les cheveux, quand j'entendis la voix de Spring parler -quand même assez durement- à l'autre adolescent.
- Arrête! Je te l'ai déjà dit trois fois; elle ne te vois pas comme toi tu la voie. Elle ne s'en souvient plus!
- Mais... commença l'autre. Peut être que si je lui parlais...
- Non, stop! Tu vas encore faire une gaffe! Si elle ne se souvient plus de toi, tu vas devoir faire avec! Maître m'a dit que nous allions devoir faire passer notre mission en premier, puis nos sentiment, d'accord?
- Mais...
La voix de l'ami de Spring se brisa.
- Je l'aime, finit-il, tristement. Plus que tout.

De quoi parlait-il? De moi? Bon sang!

Un silence gênant apparût. Il avait prononcé ces deux dernières phrases un peu plus fort, et j'étais sortie de la salle  de bain en même temps.

Malaise.

L'élémentarisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant