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Je me perdais dans ma colère. Chaque jour, chaque nuit, je me remémorais cette gifle. J'étais tellement perturbée que ça se répercutait sur mes notes.
L'élève studieuse que j'étais empilait mauvaises notes sur mauvaises notes.
Et comme si ça ne suffisait pas , ce trimestre même j'étais sortie cinquième de la classe.

Quelle claque! Je n'en revenais pas, comment allaient réagir mes parents? Mon ego avait pris une planète en pleine figure ! J'avais tellement mal!! Rien n'était plus important pour moi que mes résultats.
Bien sur pour rajouter une couche, une fois que mon bulletin de notes arriva dans les mains de mes parents, et bien, si j'avais des mauvais résultats c'est que je m'intéressais aux "hommes". Oh mais le pire c'est quand ma mère, ( je dis bien ma mère !!! Oui cette femme avec qui j'avais passé douze années de mon existance!!! C'était elle et moi contre le monde!!! Elle savait tous de moi !!! Oui tout!!! Je dis bien tout!!!! )Pris l'initiative de m'emmener chez un génichologe.

Mais quelle humiliation, je n'avais jamais eu si honte de ma vie, jamais.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, et vu mon arrogance démesuré, j'avais tout le collège à dos. Tout le monde se permettait de dire ce qu'il voulait sur ce désastre, je ne pouvais pas me défendre, je n'étais plus la première, je n'étais plus le monstre invincible, c'est la loi du plus fort.

Vicky n'y croyait pas, elle était sidérée. Mais elle m'encourageait à travailler, selon elle l'échec n'était qu'un moyen de montrer à qu'elle point je pouvais être forte et courageuse. Pour la première fois de ma petite vie, je me sentais perdue. J'avais vécu la torture physique et psychique, mais en aucun cas je ne mettais sentie aussi déboussolée.

Un soir, après être rester tard à l'école pour des cours de soutien, Thomas vint me voir.

_ Desacramiento je dois te parler. Il était si sérieux.

_ Je suis fatiguée, ne m'oblige à te supporter en plus. Dis – je agacée.

_ c'est pour tes résultats scolaires que je viens te parler. J'ai voulu lui couper la parole mais il enchaina. J'ai remarqué, d'ailleurs tout le monde a remarqué que tu as chuté de manière incroyable. Je sais que c'est de ma faute. Je n'aurai jamais du me battre, à cause de moi tout le monde te mène la vie dure et les mecs de troisième t'emerdent encore plus. Je suis vraiment désolé.
Surprise par sa déclaration et son idiotie , j'avais éclaté de rire. J'étais prise d'un fou rire incroyable. Comment pouvait il croire que ses agissements auraient le moindre impact dans ma vie.

_ Thomas, tu n'y es pour rien. Franchement comme si.... Je m'apprêtait à le remettre à sa place mais le regard qu'il avait sur moi était déstabilisant. Il s'inquiétait vraiment pour ma personne. J'ai pris mes affaires et je suis sortie de la classe en furie.
Il m'avait désarmé sans même avoir à se défendre !! Ces yeux étaient un vil piège!! Plus jamais je ne me ferai avoir !!!

Dehors marchant sous le petit soleil couchant, et la brise fraiche, je faisais l'inventaire de mes sentiments. La tristesse que je ressentais face à l'agissement de ma mère, la colère non exprimé à mon père qui me tuait, l'hypocrisie qui avait pris le contrôle de ma vie et surtout, mes mauvaises notes. Elles m'offraient un ticket pour les enfers.

Je réfléchissais encore et encore, tellement, face à la grandeur de ma réflexion l'univers n'était rien en comparaison. Je réfléchissais tellement que je n'avais pas vu Thomas. Il marchait derrière moi.

_ je vais te tuer, j'en ai marre de toi. Dis – je au bord du cri.

_ tu es partie sans rien me dire.

_ et ça te donne le droit de me suivre !!!

_ non, mais j'en avais envie.

_ Williams, par pitié, juste parce que je suis un humain comme toi, laisse moi tranquille.

Au bord du gouffre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant