LA brouillon (soirée)

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Comme une douleur fantôme je frissonne encore en repensant à la proximité de nos deux corps la nuit dernière. Je ressasse sans arrêt l'image de ton visage, calme paisible ; complètement déconnecté du monde autour, emporté loin par les songes. Tes cheveux qui tombaient sur tes yeux clos et parsemaient ton visage. Ton corps collé au miens sans t'en rendre compte, cherchant une chaleur sans différencier celle humaine à celle de la couverture. Le souffle chaud de ta respiration qui s'abattait doucement sur mon visage, le soulèvement régulier de ton corps sous tes inspirations.

Elle était tellement étrange cette nuit.

Je me suis réveillée encore plus confuse. Tu étais là somnolente, encore dans les bras de Morphée et j'ai préféré t'y laisser.
Je me suis éclipsée, j'avais besoin de m'éloigner après ce contact permanent et j'ai rejoins les autres en ce lendemain de soirée. Tout me paraissait surréaliste. Peut-être était-ce seulement dû aux effets secondaires de l'alcool au petit matin, et à toute cette nuit qui se repassait en boucle dans ma tête.

J'ai traversé la ville sous la pluie alors que la nuit tombait pour arriver chez toi, bravant les interdictions de mes parents et essuyant tes moqueries qui je l'avoue m'ont arrachées plus d'un sourire. On est reparti ensemble sous le crachin d'automne et l'obscurité qui s'intensifiait ; tu as retenu les portes du métro alors qu'elles se refermaient tout juste sur moi, mon parapluie s'est cassé au premier coup de vent et on est rentré dans le mauvaise immeuble.
On a fini par atteindre la fête, déjà morte sans même avoir commencée. On l'a passée presque seulement toute les deux cette soirée, et ça l'a rendue encore plus belle.
On à bu quelques verres, un peu dansé et chanté, observé les autres se faire progressivement contrôler par l'alcool. Nos têtes commençaient doucement à tourner et on est parties s'éclipser dans la petite cour en bas de l'immeuble pour prendre l'air. Ça m'a fait du bien de te parler, de tout et de rien, de quelques un de mes problèmes même si tu en sais encore si peu ; je me suis un peu confié à toi d'une façon si banale que je n'aurais pourtant pas surmontée avec d'autres.
Il était tellement agréable ce moment ; la légère brise rafraîchissait nos esprits embués, le froid faisait doucement rougir tes joues et les lumières crépitaient, faisant danser des ombres sur ton visage. Peut-être était-ce l'alcool encore une fois mais tu ne m'avais jamais paru aussi belle. Je me suis perdue dans tes yeux qui fixaient les petites marches en pierre sur lequel on était assise, cherchant ton regard. Je buvait tes paroles contemplant tes lèvres qui se mouvait délicatement à chaque mots. Le temps semblait s'être arrêté au fil de notre discussion, il ne restait que toi et moi. Jamais je n'avais été si à l'aise avec quelqu'un aussi rapidement, jamais je n'avais autant détaillé ton visage.

Je crois que c'est à ce moment là, celui où on nous a appelé depuis la fenêtre et que tu as proposé que l'on remonte, que j'ai senti mon coeur de serrer. Quelque part j'aurais aimé que ce moment dure éternellement, nous deux dans notre petite bulle. A ce moment, j'ai réalisé l'étendue de mes sentiments.

Je ne sait plus trop où j'en suis.

On a rejoint les autres, prit un autre verre et joué à un jeux de société. Puis on est descendu, toi, moi, et ces deux autres filles nous promenant dans la ville, admirant cette atmosphère si étrange de nuit. On a rit, encore, mais tout sonnait différemment ; ta voix à chaque fois me faisait rater un battement. Je n'ai pas compris sur le coup mais la chaleur de ton corps lorsqu'on est allé nous coucher m'a bien vite éclairée.

De retour au petit matin. Je t'ai raccompagné jusqu'à ton arrêt de métro, luttant contre la fatigue.
Voilà on devait se séparer. J'ai embrassé ta joue d'un côté et tu m'as fait la bise sur l'autre. J'étais déçue, espérant au moins que tu me rendes cette petite preuve d'affection mais tu es partie en agitant ta mains avec un grand sourire.

Le trajet en bus m'a fait réfléchir, cette journée m'a fait réfléchir.
Pourquoi à l'instant où j'écris je suis toujours aussi perdue ?
J'ai peur que cette proximité tout le long de la soirée n'ai été qu'éphémère, peur que mes sentiments n'aillent que dans un sens. Je n'ai jamais ressenti ça pour personne, jamais mon coeur n'a battu aussi fort, au point de m'en faire mal, au point de remettre toute ma vie en question pour quelqu'un, pour toi.
Ces sentiments m'effraient, ils sont fondés sur si peu, peuvent si facilement s'écrouler, mais ce que je ressent pour toi paraît tellement plus fort que toutes ces incertitudes. Tu me plaît, et c'est bien plus qu'une simple attirance, c'est devenu un vrai sentiment.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 25, 2021 ⏰

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