Chapitre 17 - le Nouvel Ordre

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Tout le monde savait que c'était impossible à faire. Puis un jour quelqu'un est arrivé qui ne le savait pas, et il l'a fait.

Winston Churchill

***

Guerre a fait son petit effet. Le fait de se relever après avoir pris une dizaine de balles est assez étrange pour que les coups ne pleuvent pas sur nous. Et Asbjörn profite de la surprise générale pour prendre la parole.

-        Nous ne sommes pas des survivants comme vous.

Sasha m'a déjà dit que le discours de Justice n'en est pas à son tour d'essai. À partir du moment où les Cavaliers se sont tous rejoints, ils ont rencontré beaucoup de survivants. Mais nombreux étaient trop effrayés pour leur faire confiance. La plupart du temps, les Cavaliers sont partis rapidement. Et, parfois, il y avait un carnage. Carnage qui pourrait bien se produire ici. Mon regard parcourt l'équipée derrière l'énorme tank. Des hommes et des femmes, le visage peint en noir, nous dévisagent, l'œil sombre. Le leadeur est impossible à observer, juste derrière le projecteur. Mais sa voix porte assez bien pour le reconnaitre parmi les autres.

-        Nous ne sommes pas de simples survivants, nous non plus.

Vu leur moyen de transport, ça n'a rien d'étonnant. Je sens Asbjörn se crisper un peu lorsque quatre personnes, dont deux femmes, sortent des rangs et font quelques pas dans notre direction. Des écussons sont accrochés à leur veste, mais impossibles d'en comprendre le sens. Justice, avec son passé de militaire, en sait peut-être plus. Ce qui expliquerait sa soudaine méfiance.

-        Je n'en doute pas le moins du monde. Seulement, vous avez vu cet homme se relever. Dix balles l'ont pénétré, et le voilà encore debout. Je vous assure qu'il ne mourra pas de ça. Mettez-lui-en une dans le crâne, ça ne changera rien. Il se relèvera. Comme moi. Comme nous tous. Car nous ne sommes plus vraiment humains. Car nous sommes devenus... autre chose.

-        Quoi donc ?

-        Les Cavaliers de l'Apocalypse.

Au lieu d'un énorme rire, un long silence suit la tirade du colosse. Un immense frisson me parcourt quand je me rends compte que j'aurais mille fois préféré l'hilarité à... ça. Ce silence, cette tension. J'observe brièvement mes camarades, mais personne ne semble surpris par l'absence de réponse des opposants. Jacobo sent mon attention sur lui et m'offre un coup d'œil rapide, prêt à parer à la moindre de mes envies. Le moindre de mes ordres.

-        Quelle est votre mission ? demande brusquement l'ennemi.

-        Ramener la paix sur Terre... et trouver notre rédemption.

Encore une fois, ce silence. Mais je n'ai pas besoin de m'en inquiéter. Car je sens un calme m'envahir, le même que je ressens depuis mon retour dans ce monde. Un calme bien particulier, qui ralentit les battements de mon cœur et apaise mon âme. Et le prochain mouvement de troupes ne me fait pas tressaillir. Leur leadeur se détache finalement de la lumière, avant de sauter en bas du char. Puis il s'avance en direction de Justice, nous scrutant tous un par un.

Lorsque son regard percute le mien, je découvre un homme d'une trentaine d'années, et un visage tout aussi bariolé de peinture que ses congénères. Seulement, là où tous ont la figure en noir, lui aborde un éclair rouge sang. Ses yeux sombres se figent quelques secondes de plus dans les miens, me permettant de remarquer sa carrure athlétique, dans le même genre qu'Ezéquiel... Que Zeq. L'homme s'arrête à deux mètres de nous, croise les bras et penche la tête sur le côté. Ses cheveux, noirs également, lui tombent un peu sur le front alors qu'il reprend la parole.

Si la Terre s'effondre - Tome 1 L'Antéchrist SanctifiéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant