Une Princesse Incognito

Chapitre 4

J'essayai d'attraper la main de Joseph mais en vain. Je n'arrivai pas à le retrouver parmi la foule. Je voulus l'appeler mais avec le bruit et l'agitation qui régnait, personne ne me répondit. Toutes les voix se confondaient dans la salle. Je commençais sérieusement à paniquer. La salle était toujours plongée dans le noir.

Soudain je sentis une main agripper la mienne. Un court instant, je fus rassurée. Ce devait être Joseph qui avait dû me retrouver. Mais la peur reprit rapidement le dessus, la main me tenait fermement, bien trop fermement pour que ce soit Joseph ou bien quelqu'un de gentil. J'essayai de me dégager de sa poigne mais en vain. Nous sortîmes enfin de la salle et je pus voir le visage de la personne qui me tenait si fermement. Il se dirigea vers une deuxième personne, qui avait l'air tout aussi mal intentionnée. Ce dernier me plaqua sa main sur ma bouche pour m'empêcher d'hurler. L'autre m'avait mis une arme dans le dos pour me faire avancer. Ils étaient seulement deux. Ils m'emmenèrent derrière la salle, j'essayai de me dégager mais en vain. Ils avaient beaucoup trop de force pour que je puisse m'en défaire seule. Et je ne voulais prendre aucun risque avec l'arme pointée sur moi. L'électricité devait être revenue, car je n'entendais plus aucuns cris dans la salle. Ils me plaquèrent au mur sans ménagement.

« Alors Princesse, comment on se retrouve !

-          Qu'est-ce que vous voulez encore ? Vous n'en avez pas marre de me suivre comme ça à la trace ? Vous n'avez rien de mieux à faire ?

-          Oh non, on s'amuse beaucoup trop ! Et tu as bien fait de quitter ton pays, c'est beaucoup plus facile de t'atteindre comme ça !

-          Et maintenant, tu vas venir avec nous. Et si tu dis quoi se soit, on fait un véritable massacre ! Tu ne voudrais pas qu'on fasse du mal à tes nouveaux amis, n'est-ce pas ?

-          ... »

Ils m'agrippèrent fermement les bras, chacun d'un côté et toujours une arme dans mon dos. Ils commencèrent à m'emmener vers une voiture garée un peu plus loin. Je n'arrivai pas à me défaire de leur poigne. J'arrêtais alors de lutter, je savais qu'il n'y avait plus aucun espoir pour moi. Je n'avais plus de force. Et je ne voulais pas qu'ils s'en prennent à mes amis, ni même aux personnes de mon lycée... Ils n'avaient rien demandé, et rien fait de mal. Je ne voulais pas les mettre en danger par ma faute. Je voyais dans les yeux de mes agresseurs la satisfaction d'avoir rempli leur mission. Ils avaient gagné. Et ils le savaient. Et ils le montraient.

« Allez, dépêche-toi, sinon, on retourne s'occuper de tes nouveaux petits amis. »

Je ne leur répondis pas, mais je leur obéis. Ils me faisaient bien trop peur. Nous étions déjà à mi-chemin de leur voiture. Soudain, j'entendis deux voix que je connaissais bien : Éric et Pierre ! Un court instant, je repris espoir. Je ne savais pas comment j'avais fait pour les oublier. Avec la vitesse des évènements, je n'avais pas eu le temps de penser une seule seconde à eux, ni même à activer mon oreillette. Ils avaient l'air furieux tous les deux et prêts à en découdre. Mais mes agresseurs avaient l'air vraiment déterminés à ne pas me laisser m'échapper.

« Lâchez là !

-          Et pourquoi ferions-nous cela ?

-          Je crois que vous n'avez pas bien compris, ce n'était pas une question !

-          Lâchez-là ! »

Éric et Pierre se jetèrent sur eux avant qu'ils n'aient eu le temps de réagir. Je priais intérieurement pour que Pierre et Éric ne soient pas blessés. Je tenais trop à eux pour qu'ils leur arrivent quelque chose. L'un de mes agresseurs me lâcha pour faire face à mes gardes du corps pendant que l'autre essayait de m'emmener en me tenant fermement. Je luttai mais il était toujours plus fort que moi. Je réussis seulement à le ralentir, ce qui faisait gagner un peu de temps à Éric et Pierre. Il avait plaqué sa main sur ma bouche pour ne pas que je puisse alerter les autres à la soirée. Au moins, mes nouveaux amis étaient plus en sécurité.