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Je me réveillai, lourde, la tête qui tourne avec un mal de crâne insoutenable et la vue trouble. La douleur vivace y persistait encore comme si on avait gelé ma tête. Je me relevai difficilement, et clignai plusieurs fois les yeux afin de voir nettement. Ma vue s'améliora de mieux en mieux. La douleur s'envola doucement. Je constatai que je n'étais pas morte. Je m'interrogeai, dubitative. Le ciel était toujours aussi radieux, tout semblait normal, rien ne paraissait inhabituel. Je m'examinai de plus près, j'étais encore en plein morceau ! Je scrutai les environs minutieusement. Je me tournai derrière et aperçus, mon père. Je sursautai, stupéfaite.

«P-papa !»

Je m'accourus vers lui, joyeuse de le revoir.

«Comment ça se fait que tu sois là ?

-Je t'ai entendue crier. Alors je suis venu. En outre, tu avais disparue. Puis j'ai chassé l'ennemi. Tu dois rester avec moi, tu ne m'écoutes pas.

-Merci !»

Je m'illuminai de joie tandis que mon père avait l'air un peu mécontent que je ne l'avais pas écouté. C'était une preuve qu'il s'inquiétait pour moi, mon bien. J'en étais soulagée, s'il n'était pas arrivé à temps... Je pense que je ne serai déjà plus là... Même si bien je n'écoute pas, l'importance c'est qu'il soit venu me tirer de cet impasse! Subséquemment, quelque chose me pertubait, comme si j'avais oublié une chose importante et me tracassait. Oh non ! Petit Rêvasseur ! Quel sot j'étais ! Comment pouvais-je l'oublier ? Cela me revenait dorénavant à l'esprit. Où était-il ? Les sentiments mêlés de froids et de noires émotions ressurgissent, mon coeur et esprit désemparés hurlant à l'aide. Anxieuse, paniquée, je fouillais du regard et le trouvai rapidement. Il était toujours à la même place, il était là, allongé, le ventre déchiqueté, éventré, les boyaux dilacérés, en charpie, les parties du corps dépenses. Et ce sang abondant absorbé par la grande couche de neige dont il était déjà coagulé, le blanc absolu se transformant en rouge vif. Tout se montrait apparant. Je baissai vite du regard, dégoûtée et effrayée de ce spectacle. Cela me répugnait, l'odeur pestilentielle demeurait plus vive, les émanations fortes me rendit écœurée. Soudain, j'entendis une voix sourde m'appeler, prononcer mon nom, une voix faible. Je relevai mes yeux malaisément. Oh miracle ! Il était encore vivant ! Sous le choc, je me précipitai vers lui. Je glissai sur le sang, me salissant, me baignant dedans. Mais je m'en moquais ! J'étais cependant si contente de le voir vivant ! Mes dégoûts disparaissaient vitement. Il me fixa, d'un sourire sincère en coin et dit d'une voix apathique :

«Finalement c'est moi qui n'ai pas survécu...»

Je fus à la fois contente de le revoir, en contrepartie, je fus affligée, rongée par la douleur, submergée de tristesse quand je songe que ses minutes sont comptés. Néanmoins je ne me permettais pas d'être triste, enfin j'essayais...

«Pourquoi il faut qu'un tel sort te frappe ainsi?..
-Parce que... Je sais pas... J'ai été faible je pense... Et peut-être que toi tu as été forte... Toi aussi, tu as failli passée.»

Le chagrin m'altérait. Je me rapprochai auprès de Petit Rêvasseur.

«Non, tu ne peux pas partir ! Je t'en supplie ne pars pas ! Implorai-je, désespérée.

-C'est impossible désolé. Écoute-moi s'il te plaît, arrête d'être triste, ne pense pas à moi, je ne veux pas que tu finisses comme moi.

Rappelle-Moi Ton NomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant