Part 2: Bad feeling

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Je me hais, vraiment.

C'est sans surprise que je découvre que la fête a lieu dans un des innombrables buildings luxueux de la Goald Coast .

Littéralement, « la Côte d'Or » est un quartier huppé de Chicago qui regorge d'apparts hors de prix et de magasins dans lesquels une crème de jour est au même tarif que mon Gsm.

Mais pour couronner le tout, c'est dans un Penthouse du Grand Plaza que je vais passer la soirée.

Le rêve américain continue.

Je sais que mon enthousiasme devrait être beaucoup plus perceptible mais entre nous, même  un aveugle verrait que je n'ai pas la tête requise pour entrer dans ce genre d'établissement. Sans parler du portefeuille.

Quoi qu'il en soit, ce n'est pas ma plus grande préoccupation sur le moment puisque l'ascenseur s'apprête à atteindre le 16e étage, c'est à dire, notre destination.

Depuis que nous sommes entrées dans le bâtiment, Lucy ne cesse de texter le nez scotché à son smartphone, le visage de marbre, ce qui ne fait qu'augmenter mon niveau d'anxiété.

La sonnette de l'ascenseur retentit pour indiquer que nous sommes arrivées. Je choisis ce moment pour enfin questionner mon amie.

- Tout va bien? je demande en la suivant dans le couloir.

- Bien sur, pourquoi ça n'irait pas ?
Elle accélère le pas, toujours dos tourné  à moi.
Je rêve où elle me fuit?

Je tente désespérément de la rattraper mais mes talons en décident autrement.

Ma cheville se tord et mes genoux s'écrasent sur la moquette grise dans un bruit sourd. Je lâche mon sac à main et m'écroule sur le tapis. Manquait plus que ça.

Lucy s'interrompt brusquement dans son élan et accourt vers moi horrifiée.

- Ça va ? Qu'est ce qui t'es arrivé? Tu es blessée?

Pour toute réponse, je la regarde dans les yeux et éclate dans un fous rire. Je ris si fort que j'ai du mal à reprendre mon souffle. Pourtant, mon rire ne tarde pas à se transformer en larmes qui inondent mes yeux et s'étalent sur mes jouent en même temps que mon maquillage.

Le voilà, le moment où je réalise que je me suis tordue la cheville avant ma première soirée à Chicago, dans un couloir du Grand Plaza. Presque un euphémisme.

Je ne suis pas du genre superstitieuse mais dire que ça, ce n'est pas un signe, revient à dire que le réchauffement climatique est naturel.

La vérité c'est que je ne suis pas fan de soirées étudiantes et celle-ci ne m'inspire pas confiance plus que les précédentes. Seulement, je sais combien c'est important pour mon intégration, bla, bla, bla... Le problème c'est déjà en temps normal c'est pas glorieux, alors en sachant à peine marcher, c'est Game over d'avance.

- Allez viens, il faut que tu te relèves.

Lucy prend mes talons et me tend la main pour m'aider à me redresser.

- Ecoute, je ne peux pas y aller, j'articule entre mes larmes de douleur.

- Tu dis n'importe quoi. Tu ne vas pas revenir à la maison à cause d'une cheville mal en point maintenant qu'on est devant la porte.

Sans se soucier le moins du monde de mon avis, elle m'indique une porte reluisante au bout du couloir.

- Tu ne comprends pas.

Elle se tourne vers moi, bras croisés, regard tranchant, en attente d'explications.

C'est le moment où jamais, Nel. Je prend une grande inspiration, comme si l'air allait me procurer plus de courage.

- Ok très bien. Pour commencer, c'est quoi cette soirée à le veille de la rentrée ? Qui fait ça sérieusement, à moins d'être totalement inconscient? Et puis, je ne sais rien sur cette fille... euh...Millie, qui organise tout ça et il y a aussi le fait que tu agisses si bizarrement avec moi. D'abord tu refuses de répondre à toutes mes questions cette après-midi, ensuite tu me pousses presque par force à venir à cette fête à laquelle je n'ai en aucun cas prétendu vouloir me rendre, mais ohh, j'oubliais : « Tout le monde y sera », « Cette soirée est super importante », « J'ai promis à tout le monde que tu viendrais » ...Par contre, ce que je veux moi, tu ne comptais pas me le demander, n'est ce pas?

Lorsque je finis mon monologue, je suis à bout de souffle. Instantanément, je regrette d'avoir été aussi agressive. Avec cette chute et la douleur, tout le stress et l'énervement que je retenais en moi viennent de déferler comme une vague incontrôlable .

Au même instant, de nouvelles larmes viennent orner mes joues humides à la naissance d'un nouveau sentiment. Du soulagement?

Elle m'épie attentivement. Son expression est un mélange de culpabilité et de contrariété.

- J'appelle Fletcher, il va te porter à l'intérieur. On va te trouver de le glace et on va parler.

Sur ces mots, elle se tourne dos à moi et compose un numéro sur son Gsm me laissant seule, les joues trempées, spectatrice de ce qui s'apprête à devenir; une très longue soirée.

Yo tt le monde, ce chapitret est plus court mais le suivant arrive très vite. Faites moi savoir votre avis, ça me fait tjrs plaisir!

XOXO -M

Youngblood//DébutanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant