Partie 10 🎆

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Mon père s'est évanoui. Mes jambes refusent de porter mon poids, j'ai l'impression que le temps s'est arrêté et que la terre ne tourne plus. Mes yeux se remplissent de larmes sans que je ne le veuille, les cris de ma sœur ont alerté ma mère.

TAXI, TAXI, VITE, VITE
C'est tout ce que j'entendais. Je marchais, pleurais sans m'en rendre compte comme si mon corps était possédé, mes réactions étaient involontaires, c'était plus fort que moi.
À l'hôpital, << Docteur, sauvez le >> entendais je.

Tant de questions dont j'ignore les réponses envahissent mon cerveau.
- Fatigue mentale
- Panique
- Déception
- Angoisse

Mon cœur se serre, mes larmes coulent à flot. Va t_il s'en sortir ? Qu'est ce qu'il a ? Seul le médecin peut répondre à cette question. Et d'un pas hésitant, je me dirige vers le docteur qui sortait de la salle où était mon père.

- Qu'est ce qu'il a ?

Il ne réponds pas, je cherche la réponse dans ses yeux mais en vain. Ma mère lui repose la même question.

- Il a une insuffisance rénal, et la maladie est très avancée. Il semble qu'il a fait un greffe de son rein.

Je pose ma main sur ma bouche pour retenir un cri.

- Et ça fait longtemps, et il n'a pas suivi les traitements. Du coup, il.. il lui serait difficile de s'en sortir parce que l'autre rein ne peut plus effectuer le travail des deux. Je suis vraiment désolé. Vous pouvez aller le voir.

Ma mère tombe, elle est perdue. On pleure toutes les trois. Mon père est l'homme de notre vie. S'il ne s'en sort pas, je ne saurais comment faire, comment vivre sans cet homme ? Cet homme au visage d'ange, notre héros, notre fierté, notre guide, notre bonheur, notre force, notre amour....

On se dirige vers la salle. Il est couché sur un lit blanc, le regard faible, le visage pâle. Un sourire triste se dessine sur ses lèvres quand nos yeux se rencontrent. C'est la première fois que je le vois ainsi, même s'il ne montre pas sa douleur, moi, je peux le lire dans ses yeux. On s'assoit près de lui. Je prends sa main.

- Tu es mon héros papa, tu vas t'en sortir n'est ce pas ?

Une larme s'échappe du coin de son œil. Il ne répond pas à ma question et serre ma main.

- J'aurais aimé voir mes fils avant de partir.
- Tu ne vas aller nulle part Massamba. Dit ma mère en pleurant.

Il prend la main de ma mère, cette dernière refuse de le regarder dans les yeux.

- Tu vas continuer à te battre, pour nos enfants. Tu me le promets ?

Ma mère pleure de plus belle.
Quant à Fatoumata et moi, nous pleurons comme des enfants.

- Promets le moi, guidelam.

Ma mère le regarde.

- Je... Te... Le... Promet 😭😭
- Fatoumata, Marame, prenez soin de vous et de votre mère. Mon amour pour vous est plus fort que tout. Votre bonheur est pour moi la chose la plus importante. C'est triste, le fait de savoir que je n'assisterai pas à cela. Mais je préfère partir et vous laisser heureux que de rester avec vous et ne jamais voir votre bonheur. Dans tous les deux cas, je dois partir, j'ai donc j'ai préféré laisser derrière moi une famille heureuse. Oulimata, je sais que depuis notre union, je n'ai pas réussi à te rendre heureuse comme tu le mérites. Je m'en excuse. Tu as abandonné tes parents pour moi, pour notre amour, moi aussi j'ai fait de même. Tu t'es comporté comme il se devait. 22 ans de mariage, mon amour pour toi ne cesse d'augmenter. J'ai vendu mon rein à un riche homme qui en avait besoin, tu trouveras le chèque dans la poche de mon pantalon noir, tu y trouveras également une grosse somme d'argent. J'ai travaillé pendant des années pour cet argent. Mes enfants, j'ai fait tout ça pour vous, ne m'en voulez pas. Arrêtez de me pleurer. C'est mon heure. Que Dieu vous protège, qu'il veille sur vous et qu'il guide vos pas. Quant à moi, j'ai déjà fait ce qu'il fallait pour vos protéger des esprits maléfiques.

EXCEPTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant