Second chapitre, la Boîte.

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Newt. Alors tel était son prénom. Newt. Une simple banalité, un vague terme qui ne pouvait le définir pour l'être qu'il était véritablement. Peu de temps après que cette unique information parvienne jusque son esprit, le garçon s'était engouffré dans un sommeil profond, enfoui dans sa propre rage et sa haine vicérale. Il aurait souhaité que tout soit différent. Il aurait voulu tout se souvenir, tout connaître de lui-même. Pourtant, il n'en était rien. Les rêves ne faisait plus partie de son esprit, de sa propre vie. Ces derniers avaient fini par se métamorphoser comme des mythes, des facettes inconnues qu'il ne reviendraient, probablement, jamais. Et s'en était là l'aspect terrifiant du monde obscure du sommeil. Celui de, constamment, savoir que rien ne nous attends, que rien ne nous surprends, que rien ne nous divertis. Un peu comme la mort, tout simplement comme la mort.

Un bruit sourd retentit. Ses pupilles s'ouvrent, alors, dévoilant l'univers qui se déroule autour de lui. Il n'aperçoit rien, rien d'autre que le vide et le néant. Quelques respirations marquent ce dernier. En vérité, alors qu'il détourne la tête aux alentours de lui, quelques souffles se marquent derrière sa nuque, s'en suivant même de coups de pieds. Une alerte retentit partout autour d'eux. Il ne se serait trouvé apte de délivrer aux autres la vérité sur cette alarme, ni même depuis combien de temps cette dernière détonnait contre leurs tympans. Toutefois, il était bien sûr d'une seule chose. L'alarme servait de prévention et, ce, non pas à quelqu'un, mais à quelque chose. Un second bruit jaillit du noir, quelque peu différent du premier. Ce dernier ne sonne, désormais, plus comme une prévention pour l'extérieur mais bien plus pour l'intérieur. Un filet de lumière les traverse, subitement, pour s'affaler sur le sol, dévoilant les pieds de diverses autres personnes. Tous des garçons.

« -        Mais c'est quoi ce bordel ? » gémit un jeune garçon dont le visage jaillit, quelque peu, de l'ombre afin de se déposer face au regard brun du prénommé Newt. « Pourquoi ? » qu'il s'empressa, immédiatement, de répéter avec une once de désespoir et de haine dans le fond de ses paroles. Sa voix se mit à trembler, la seconde fois, puis, finalement, à s'écorcher. De loin, le visage du jeune garçon semblait être marqué par un énorme bleu sur la machoire, preuve qu'il avait du résister à ce qu'on leur avait subi ou que, dans le passé, sa vie n'avait point été toujours toute rose. « M-mais... J-je... » Il s'arrêta quelques instants puis reprit la seconde d'après et, ce, cette fois, avec bien plus de force de conviction. « Je ne me souviens plus de rien ! »

Newt avait eu de la peine pour lui, une immense et plus intense peine, d'instant en instant. Depuis l'ombre, il observait le jeune pleurnichard qui avait, entre temps, attrapé sa tête, l'enfonçant entre ses mains. L'adolescent tenta alors de se lever et, cela, avec peine. Ce n'est qu'une fois debout, se tenant aux barreaux composant les murs, qu'il se rendit compte que tous se trouvaient en mouvements. Les murs apparaissaient et, cela, peu à peu, dévoilant la boîte, faite de grille, dans laquelle ils voyageaient, enfermés comme des bêtes. Ses yeux se posèrent, par inadvertance, sur l'un des murs qui défilaient de par les côtés de la boîte. Chaque mètre, des parcelles de mots, de lettres finissaient par apparaître. Tout d'abord, le garçon se mit à plisser les yeux afin d'y voir un peu mieux. Il manqua alors de trébucher sur un gamin qui s'était, lui aussi, mit à pleurer, probablement d'épuisement ou de haine contre lui-même. À vrai dire, Newt ne pouvait en venir à le lui reprocher. Le garnement se trouvait, aussi, dans ce même état. Toutefois, il avait favorisé son image et son courage face aux autres au lieu de prouver sa faiblesse. Ô seul lui pouvait bien savoir que tout cela l'effrayait. Qui était bien capable de vouloir enfermer une bande de gamins dans une boîte pour les amener dans un lien sans même les prévenir  ? Du genre, Hey oh, on vous enlève mais n'ayez pas peur, ce sera meilleur. Newt avait eu envie de rire et, comme si cela provenait de la nature qui lui était sienne, de cogner contre le grillage. Cependant, de lourdes lettres apparurent face à lui, comme si là était la clé de tout ce mystère. Six banales et vulgaires lettres qui n'en dévoilaient que trop peu. W.I.C.K.E.D. Méchant. Cela n'en annonçait que trop mal pour la suite et, pourtant, le garçon sentait une vague d'espoir monter en lui, comme si cette fameuse organisation lui permettrait, finalement, d'en revenir, un jour, sous un toit. En s'avançant, peu à peu, vers les grillages, le garçon sentit, d'avantage, les quelques êtres s'écrouler sous lui, leur marchant, de ce même fait, dessus, essuyant un bon nombre d'insultes. Il en venu à s'avancer puis à lever la tête en direction du petite porte électronique mais un garçon lui donna un virulent coup et il s'effondra sur le sol. Sa jambe. Étonnement, cette dernière s'était trouvée être la partie la plus faible de son tout son être.

Subject A5, the glue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant