Chapitre 1

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- Roxane ?

Je sors de ma rêverie et lève les yeux vers ma meilleure amie assise en face de moi. En voyant sa tête, je réalisa avec un temps de retard que je ne devais plus l’écouter depuis un certain temps…

- J’y crois pas… Tu ne m’écoutais pas !

- Désolée Jess... lui dis-je avec un soupir las.

- Oulaaa, tu n’as pas l’air d’être dans ton assiette toi. Qu’est-ce qui t’arrive ? me demanda-t-elle.

- Rien, ne t’inquiètes pas, la fatigue commence juste à prendre le dessus sur le reste.

- Huuum… Roxy, il faut vraiment que tu penses à te reposer. Ça faisait trois semaines qu’on ne s’était pas vu, trois semaines que tu bosses non-stop ! Il faut que tu arrives à garder du temps pour te reposer, prendre l’air et voir tes amis ! Sinon, tu vas finir célibataire, et avec dix chats pour te tenir compagnie. C’est ce que tu veux ?

Je ris à son analyse. Elle me regarda sévèrement, puis son visage se détendit et elle finit par éclater de rire elle aussi. Les clients du café où nous étions se retournèrent vers nous et sourîmes à la vue de deux jeunes étudiantes riant ensembles.
Nous nous calmèrent petit à petit, et Jessica entama une critique sur le vendeur de fleurs arrêtant chaque passant non loin de nous. Voici ma meilleure amie dans toute sa splendeur, capable de changer de sujets en un rien de temps et de me distraire très facilement.  Je la regarde tripoter ses longs cheveux blonds et lisses, en écoutant d’une oreille distraite ce qu’elle est en train de me raconter. Elle est très belle et je l’admire beaucoup avec ses yeux marrons et rieurs, et son grand sourire.

Je regarde les gens qui passent à côté de la terrasse où nous nous sommes attablées. J’aperçois un enfant qui mange une glace avec sa mère, ce qui me fais penser à la mienne, qui est à presque quatre heures de route de mon nouveau lieu de vie puisque j’ai quitté Alès (petit bled paumé à 1h de Montpellier) pour emménager à Toulouse. J’ai réussi le concours d’entrée du Pôle Supérieur de Musique de cette ville en juin dernier. Je suis donc officiellement une étudiante. Jessica, quant à elle, est aussi à Toulouse, mais en première année de sociologie à l’université de Jean Jaurès. Nous sommes donc dans la même ville, mais nous ne nous voyons que quelques fois par mois, à cause de nos cours respectifs qui nous prennent énormément de temps.

Je me concentre à nouveau sur ma personne préférée assise face à moi, qui est soudainement silencieuse. Jessica me regarde d’un air soucieux:

- Roxy, à quoi tu penses ?

- Moi ? A rien, mentis-je.

- Est-ce que ce «rien» ne s’appelerait-il pas… Alex ? me questionna-t-elle avec hésitation.

Je rigole doucement, à moitié soulagée:

- Non, pas du tout, lui assurais-je.

- C’est vrai ? dit-elle avec un air suspicieux.

- Je t’assure que non, la rassurais-je.

- Si tu le dis… dit-elle en soupirant.

Je souris tristement. Le fait d’y penser me fait encore atrocement mal. Jessica le sait, et change donc rapidement de sujet:

- Bon, ce soir, c’est soirée films-potins-de-filles non négociable, ok ? Et ça se passera chez moi, comme ça tu sortiras encore un peu, me fit-elle avec un clin d’œil.

- Est-ce que j’ai le choix ? lui demandais-je avec un sourire en coin.

- Bien sur que NON !! cria-t-elle en se levant en plein milieu de la terrasse.

J’explosai alors de rire.

- Chuuuut ! Tout le monde nous regarde ! Rassieds-toi, la suppliais-je.

- Hors de question, tu sais bien que j’aime trop me faire remarquer pour arrêter, me dit-elle en rejetant ses longs cheveux en arrière et en me tirant la langue.

- Gamine, riais-je.

- Bon, on y va ? me dit-elle quand elle eut fini de rire. Il faut qu’on passe chez toi récupérer tes affaires pour dormir chez moi, et aller faire des courses. Ou plutôt aller faire des courses et passer chez toi, rajouta-t-elle après un temps de réflexion.

- Tu n’as plus rien à manger ? m’étonnais-je.

- Si, mais je n’ai pas assez pour nourrir ton petit ventre gourmand, me dit-elle en me prenant par le bas.

- Arrête, tu sais très bien que je n’aime pas mon corps, dis-je en rigolant doucement.

- Je le sais bien, au contraire ! Et je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi, d’ailleurs. Tu es parfaite, dit-elle en se détachant légèrement de moi et en me regardant de haut en bas.

Je me sentis rougir.

- Enfin bref, là n’est pas le sujet ! rajouta-t-elle en me souriant chaleureusement.

Et c’est ainsi que nous nous aventurions dans les rues de Toulouse, bras-dessus, bras-dessous, à la recherche d’un supermarché. 




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Secret musical - Bigflo et OliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant