Chapitre 6

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Samedi 1er juin 2019. 

Une semaine s’était écoulée depuis le stadium. 

Six jours s’étaient écoulés depuis que Bigflo et Oli avaient commenté ma story. 

Et comme prévu, je ne m’en étais toujours pas remise. 

Rien de bien étonnant. 

Quand j’avais reçu cette notification, je m’étais effondrée sur mon lit, tremblant de tout mon corps. J’avais directement appelé Jessica, qui s’était mise à hurler en plein milieu de la terrasse du café où elle se trouvait, telle une hystérique. Sa réaction ne m’avait guère surprise. J’avais ensuite envoyé un message à Emma, en sachant qu’elle était encore dans le train et qu’elle n’aurait pas pu décrocher. Sa réaction fût la même que celle de Jess, mais par messages, c’est-à-dire écrit en majuscules. Le bonheur était donc présent pour tout le monde. 

Mais depuis ce jour-là, la semaine s’était passée assez lentement, les cours avaient repris et m’avaient paru plutôt ennuyeux. Je commençais à me lasser d’à peu près tout, et cette histoire de notification n’était plus qu’un moyen de me redonner le sourire après avoir passé une mauvaise journée. 
A peu près toutes les personnes que je connaissais avaient remarqués que j’avais encore plus la tête dans les nuages qu’auparavant, mais tout le monde attribuait cela à la fatigue. Certes cela y contribuait, mais pas que. 

Il était donc 10h45 en ce samedi 1er juin 2019, et j’étais en train de servir les clients du café-restaurant où je travaillais pour arrondir mes fins de mois. Certains étaient des habitués, d’autres ne passaient que de temps en temps, et certains venaient pour la première fois. 
Il n’y avait généralement pas beaucoup de monde à cette heure-ci. Mais aujourd’hui, cela était particulièrement calme. Il y avait tout juste cinq personnes. Je fini de servir Monsieur Martin, un vieil homme que l’on voyait tous les matins, qu’il pleuve, qu’il vente, ou qu’il neige. 

- Et voilà pour vous ! lui dis-je en lui apportant son éternel cappuccino supplément chantilly.

- Merci ma petite, me remercia-t-il en me gratifiant de son chaleureux sourire de grand-père.

Je lui souris, retourna en cuisine et m’affala sur une chaise en poussant un long soupir. Je sortis mon téléphone et commença à traîner sur instagram, likant les photos de mes amis en enviant leurs vies palpitantes. J’entendis la sonnette d’entrée tinter, et vis mon collègue Raphaël sortir de la cuisine et se diriger vers le nouveau venu. Je les entendis distraitement échanger quelques mots, puis Raph revient avec la commande. 

- Un chocolat chaud pour la huit !

Je me levai, attrapa une tasse et prépara la commande. Je me dirigeai ensuite vers la salle principale et chercha des yeux le client. Je l’aperçus tout au fond: il me tournait le dos et avait gardé sa capuche sur la tête. Je m’avança vers lui, préparant mon sourire artificiel. 

- Un chocolat chaud pour vous, c’est bie…

Ma phrase mourut sur mes lèvres. 
Mon regard avait rencontré celui de la personne assise en face de moi. 
Et ses yeux ne m’étaient pas inconnus. 

De longues secondes s’écoulèrent. Le client me regardait, intrigué. Pour ma part, aucun son ne parvenait à sortir de ma bouche. Puis l’homme baissa son regard vers mes mains. 

- Wow, vous tremblez beaucoup ! s’étonna Florian Ordonnez.

Ses mots me paralysèrent encore plus que ce que je ne l’étais déjà. Il le remarqua, et me proposa d’une voix douce, cette voix qui avait le pouvoir de me calmer dans n’importe quelle situation: 

Secret musical - Bigflo et OliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant