Le jouet

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23h46 

« Et maintenant, Mesdames et Messier, pour Terminer cette magnifique vente aux enchères que nous avons pu vous proposer ce soir , voici le dernier lot! »

Désintéressé par ce qui semblait être un simple Jarren aux dos remplis d'oreilles, George attendait patiemment la fin de l'enchère pour récupérer son jouet. Sa moustache, faisant partie des rares endroits de son corps n'étant pas encore mécanisée, frétillait d'impatience à l'idée de voir de plus près son achat, achat qui justifiait à lui seul la soirée entière.

Le dernier coup de marteau de la soirée résonnant dans la salle, il décida de se dépêcher ; Non pas afin de passer rapidement, après tout il n'y avait eu qu'une dizaine d'acheteurs assez riches pour se payer des produits vivants ; mais son excitation tendait vers un paroxysme qui le régalait. 

Depuis quand n'avait-t-il pas connu une telle excitation ? Sans doute depuis son premier membre devenu robotique, ou bien son premier achat humain...

Mais là, c'était différent.

Des oreilles légèrement pointues et recouvertes d'un duvet soyeux, une fine toison argentée recouvrant une grande partie de son corps, des mains aux doigts longs et fins se terminant sur des griffes, un corps dénudé ne laissant paraître à travers sa fourrure naturelle que deux globes de chair, il se trouvait définitivement en face d'un nouveau Furren (espèce mi-humaine mi-animale) créé par les Tarzebs , et celle-ci était tirée d'un lynx , un mix rare depuis la disparition de l'espèce animalière au 21ème siècle.

Mais aussi rare qu'était ce Furren, il appartenait désormais à George.

Enfin, elle, plutôt. 


 00h21

La Furren encore anesthésié, le trajet se déroula sans accroc, laissant George se gorger peu à peu d'adrénaline qu'il peinait de plus en plus à contenir.

Enfin arrivé à son manoir, il souleva d'un bras son nouveau jouet, le transportant à l'intérieur. La posant quelques instants au sol, il se connecta rapidement à la bâtisse afin de vérifier si la « chambre » de son « invitée » avait bien été préparée pendant son trajet.

Et heureux fut-il de constater que oui.

Alors, il entama son trajet final vers l'endroit qui lui permettrait d'assouvir ses désirs depuis trop de temps réfrénés par manque de jouets.

Ses pas lourds retentissent dans la batisse, chacun d'entre eux sortant presque malicieusement peu à peu celle qui se trouve sur son épaule de son sommeil artificiel.

La sentant se réveiller, il n'a même pas besoin de se retourner pour savoir ce qui se passe.Ce premier gigottement signifie le début du réveil. 

Ce gigotement brusque suivant de près le premier annonce un réveil presque total. Il ne la voit pas, mais il sait que son visage est actuellement crispé dans un rictus de peur, un rictus si magnifique, mais sublimé par le fait qu'elle ne puisse rien faire et qu'il ne la regarde pas.

Enfin arrivé devant la pièce, George est un peu déçu ... Il souhaitait une belle crise de larmes, une vraie peur, mais au Vu du peu de mouvements elle semble s'être juste évanouie.

Enfin bon, cela ne durera pas.

George entre alors dans la pièce. Celle-ci a beau être vide, elle est pourtant la plus complexe de son manoir : en effet, la pièce est intégralement connectée à la partie bionique de son système. Ce qui signifie qu'il peut contrôler chaque parcelle cachée derrière les murs et le sol par la pensée ...

Le Temps ne résoudra rien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant