The Other World

Chapitre 11 : souvenirs

<<C'est toi le futur roi>>

Le coeur de Thomas battait fort dans sa cage thoracique. Lui, roi ? Que de sottises !

<<...Thomas ? Est-ce que tout va bien ? Demanda doucement Victoire, l'interrompant dans ses pensées.

- Tout va très bien, répondit Thomas en se redressant, je viens d'apprendre à l'instant posséder tout un peuple et en plus de cela que je devais obligatoirement devenir roi ! As-tu , pour une seconde, pensé à moi ? >>

Thomas s'était levé. Il était à présent debout, juste devant la jeune fille. Il avait les poings serrés, sa respiration accélérée. Victoire avait l'air étonné de voir Thomas autant énervé. Le jeune homme l'observa : elle semblait apeurée. il desserra ses poings en inspirant et expirant lentement. Mais soudainement, un crac se fit entendre. Puis il regarda autour de lui et remarqua que le lit s'était cassé en deux. 

<<Que s'est-il passé ? Demanda Thomas en reculant.

-Tu...tu as utilisé tes pouvoirs ! S'exclama Victoire en grimaçant.

- Mes quoi ? Répéta-t-il.

- Rien, dit-elle rapidement, tu ne dois pas le savoir pour le moment sinon nous sommes tous condamnés. Je vais alerter Pauline que nous avons malencontreusement cassé son lit. Toi reste là et ne fais rien de stupide !>>

Puis elle quitta la pièce avant que Thomas puisse dire un seul mot. Il regarda attentivement le lit : c'était vraiment lui qui avait fait autant de dégâts ? Comment avait-il réussi à faire cela ? Il s'approcha du lit et pris une des lattes entre ses mains. Soudain, il eut un souvenir. Un souvenir qu'il avait effacé de sa mémoire. Ou peut-être que quelqu'un avait effacé ce souvenir de sa tête...

FLASHBACK

Thomas venait de célébrer ses cinq ans trois jours auparavant ; il se trouvait à présent chez lui avec sa tante et deux de ses "amis". Ils jouaient avec des bâtons en bois. Etonnement, Thomas se trouvait être le meilleur, ce qui agaçait les deux autres garçons en compagnie de Thomas.

<<C'est injuste ! Pleura un des deux petits garçons, tu triches !

- Je ne triche pas, je suis juste plus fort que vous ! Riposta Thomas.

- On va voir si tu restes plus fort que nous alors ! Ricana le deuxième petit garçon avant de jeter le bâton en bois à terre.>> 

Les deux petits garçons, qui avaient jeté par terre les bâtons, se rapprochaient dangereusement de lui avec un sourire maléfique ancré sur leur visage. 

<<Que faites-vous ? Demanda Thomas, sans réponse.>>

En guise de réponse, les deux jeunes garçons commencèrent à donner des coups de poing et de pieds partout sur le corps de Thomas. Ce dernier avait mal, très mal.

Sentant la colère monter, Thomas cria <<ASSEZ !>>. Puis, soudainement, les deux garçons reculèrent d'un coup, tombant par-terre. Terrifiés, les deux petits enfants commencèrent à pleurer. La tante de Thomas, qui avait vu toute la scène, courue vers les deux enfants voir s'ils allaient bien. Elle donnèrent aux deux ensuite un bisou sur leur front avant de murmurer : "vous vous souviendrez de rien du tout de ce qui vient de se passer."

Les deux petits semblaient étourdis, se demandant ce qu'ils faisaient ici. Sa tante les chassa pour ensuite aller vers Thomas :

<<Tu n'aurais pas dû utiliser tes pouvoirs, ils pourraient découvrir où nous vivons ! 

- Qu'est-ce que j'ai fait ma tante ? Dit-il en pleurnichant.

- Ce n'est rien, répondit-elle en embrassant à son tour son front, tu ne te souviendras de rien jusqu'à qu'il soit temps que tu t'en remémore... Thomas tu dois faire attention à tes sentiments, ils peuvent conduire à ta réussite ou à une mort certaine !>>

FIN DU FLASHBACK

Thomas rouvrit les yeux : Victoire et Pauline se dressaient devant lui.

- Est-ce que tout va bien, Thomas ? Demanda Pauline en s'approchant de lui.

- Je crois, oui... dit-il, estomaqué de ce qu'il venait de voir.

- On a plus le temps, commença Victoire, inquiète. Les gardes du roi nous ont retrouvés, nous devons nous cacher d'urgence !

- J'ai une trappe sous mon lit, vous pourriez vous y cacher ! S'exclama Pauline.

- Allons-y !>> 

Des coups retentirent. C'étaient les gardes royales. 

Nos deux jeunes héros coururent à travers la maison pour se trouver enfin devant la trappe. Les gardes frappèrent une deuxième fois la porte, mais plus fort cette fois. Nous pouvions entendre un <<au nom du roi, ouvrez-nous la porte !>>

Pauline ouvrit la trappe et ils se faufilèrent dedans le plus rapidement possible. À peine Pauline avait refermé la trappe que la porte s'ouvrit. Victoire et Thomas ouvrirent grand leurs oreilles et écoutèrent attentivement.

<<Bonsoir messieurs, je doute que vous soyez venus dans ma demeure pour manger quelques biscuits fraîchement préparés ? Dit Pauline d'une voix mielleuse.

- Pourquoi vous nous avez pas ouvert la porte ? Aboya l'un des gardes. Ceci est de l'obstruction !

- Je suis sincèrement navré, commença-t-elle, mais je me trouvais dans ma cuisine, cuisinant de bons petits plats. Je n'ai donc point entendu les coups.

- Au nom du roi, je vous arrête pour obstruction ! Amenez-là ; nous nous rendons chez le roi pour un procès !>>

On entendit Pauline se débattre quelques minutes, plus le silence s'imposa. Ils étaient parti avec la cousine de Victoire !

Pendant ce temps, Victoire et Thomas se trouvaient encore dans la trappe. Cet endroit était tellement étroit que les deux étaient  collés l'un à l'autre. Thomas et la jeune fille étaient mal à l'aise. Le garçon n'avait pas l'habitude de ce genre de contact, il en rougit. Jugeant tous dangers écartés, ils ouvrirent la trappe et sortirent. 

<<Qu'allons-nous faire maintenant ? Demanda Thomas, encore rouge.

- Nous continuons notre chemin, déclara-t-elle, comme si rien ne venait de se passer.

- et ta cousine ? S'étonna-t-il.

- Elle sait ce qu'elle doit faire, dit-elle sans rien rajouter, elle sortira. Maintenant nous allons dormir quelques heures avant de partir.

- Ne restons pas quelques jours ici ?

- Changement de programme ; ils vont plus vite que je le pensais.>>

Sur-ce, Victoire le chassa dans la chambre. Il s'endormit rapidement, le sommeil trop présent en lui.

Il fut réveillé quelques heures plus tard par Victoire qui le secouait. 

<<Debout la marmotte, déclara-t-elle joyeusement, une longue route nous attend !>>

Ils prirent de quoi se nourrir et d'autres objets utiles et s'en allèrent. Les habitants du village étaient debout dans le centre du village, tentant malgré leur désespoir de vendre quelques affaires pour survivre. Thomas avait mal au coeur de les voir comme ça. 

Une trentaine de minutes plus tard, ils étaient enfin sorti de ce village. Ils étaient de nouveau dans la forêt, direction les montagnes perdue. Et Thomas espérait tout allait bien se passer...