1 ère place // GAKUSHÛ - [TERMINÉ]

25. «Pourquoi ?»

Cela faisait déjà quelques semaines que ce cinéma durait. Le matin, je me réveillais et m'apprêtais pour faire croire à mes parents que j'allais en cours, puis je me dirigeais vers la bibliothèque pour travailler les cours que m'apportait Gakushu.

Je ne rentrais chez moi qu'à l'heure de la sortie des classes, pour y attendre Gakushu.

Cette situation me peinait, mais il paraissait que je n'étais pas la seule élève sur qui pesaient des rumeurs infondées, et que monsieur Asano était sur le point de trouver la personne qui les lançait. Selon Gakushu, après ça, tout rentrerait plus en moins dans l'ordre.

A part les cours, Gakushu ne parlait pas beaucoup, je ne savais même pas ce qu'il se passait de nouveau à l'école... Il fallait dire que ce n'était pas du genre de Gakushu d'écouter les ragots et les histoires.

 Toute la proximité qui s'était installé entre  nous depuis le début de l'année semblait être mise en péril. Elle ne s'était pas détérioré, mais n'avait fait que de stagner. Je ne savais si c'était par impatience ou parce que j'avais besoin  de nouveauté dans mes journées monotones, mais je voulais tout faire pour que les choses changent.

-Gakushuu ?

-Mhh ?

-Pourquoi tu es si gentil avec moi?

Il leva les yeux, l'air las.

-Parce que tu as subi une injustice, et que mon père y est pour quelque chose, alors je me sens coupable. Et puis, on est amis.

-C'est tout ?

-Bah oui, qu'est ce que tu espères entendre ? Que je fais ça juste pour te voir car je suis secrètement amoureux de toi ?

Il rit jaune. L'espace d'un instant, je retrouvais le Gakushû froid et méchant du début. Je savais bien que cette phrase se voulait sarcastique, pourtant, je m'entendis lui demander:

-Et ce n'est pas le cas ?

Je ne savais pourquoi cette question m'était entrée en tête, et surtout ce qui m'avait pris de la poser, cependant, le mal était fait.

De la même manière je ne savais pour quelle raison j'attendais sa réponse avec impatiente.  A mon grand étonnement, Gakushu  n'eut aucune réaction. Il ne nia pas, mais ne reconnut rien non plus. Après quelques instants, il se contenta de murmurer:

-Je n'ai pas le temps pour ça, et puis mon père n'accepterais jamais que j'aime quelqu'un.

-Mais, tu...

-... j'ai répondu à ta question, maintenant je ne veux plus en parler.

-Non tu n'as pas répondu.

-Mes sentiments ne te regardent pas Etsuko.

Sur ces mots, il rassembla ses affaires en silence, m'indiqua les exercices à faire et s'en alla.

Il croisa ma mère dans l'entrée, a qui il se contenta de faire un bref signe avant de partir, comme si de rien n'était.