Il faisait terriblement noir, cette nuit la. Comme si la lune elle même se cachait pour ne pas être témoins de cette naissance que tous regretteraient un jour, y compris l'enfant à naître.
L'eau claire d'une petite mare était troublée par l'onde que créait un nénuphar glissant doucement sur sa surface plane, portant une grande fleur de lotus close.
Un bruissement discret, et la plante s'ouvrît lentement, tendant ses beaux pétales vers le ciel ébène, comme une prière silencieuse et désespérée. En son cœur rosé, parmi les pétales délicats, gigotait un tout petit bébé, si pâle qu'il se serait confondu avec son petit nid si ses cheveux n'avaient pas été aussi noirs. Ses yeux rouges étincelaient dans la nuit, noyés de larmes cristallines par le premier chagrin de sa vie. Chouinant comme tout bébé, celui ci le faisait avec discrétion, ne faisant pas tant de bruit. Pourtant, un éclair de lumière aveuglante l'éblouis brusquement, le faisant pleurer plus fort. Une grande silhouette masculine descendit lentement du ciel pour se poser sur l'eau, y marchant comme sur un sol de verre. La silhouette se pencha doucement, pour prendre l'enfant dans ses bras lumineux.- « un bébé ? Dans un lotus ? Où est ta mère petit être...? » murmura le Dieu,
Alors que le tout jeune enfant serait son indexe de sa minuscule main, pleurant toujours à chaude larmes. La Divinité poussa un soupir qui fit frémir les arbres alentours, et cala doucement le bébé contre lui, une main le soutenant, l'autre sur sa tête avec protection.
- « peut importe... ne pleur plus... hm... comment te nommer... nous verrons bien... »
Il se redressa, et marcha doucement sur l'eau plate, effrayant quelques poissons dont la couleur orangée éclairait un peu ce sol morose et pourtant insolite. La divinité leva sa tête lumineuse vers le ciel, murmurant un seul prénom.
- « Endricksen. »
D'un éclat de lumière, sorti un homme d'une trentaine d'année, la peau rouge parsemée de symboles blancs à la peinture, les yeux d'un bleu d'eau doux, les cheveux neigeux et mis-long retenus en queue de cheval basse et les oreilles pointues chargées de piercings colorés. Il arborait quatre paires d'ailes, trois dans son dos- une grande et deux moyennes - et une sur les côtés de sa tête, minuscule. Il avait quelque chose de doux, de rassurant, de chaud. Le genre de bras dans lesquelles on aime à ce blottir pour rire, ou pleurer.
- « Seigneur ? Est-ce bien un enfant que je vois en vos bras ? » demanda t il,
Interloqué par cette progéniture dont il n'aurait entendu parlé. La divinité berçait le bébé qui c'était tut, regardant l'être lumineux et l'être ailé de ses grands yeux fait tout ronds.
- « Mon cher Endricksen, toi qui te lamentais de ne point avoir d'avoir de compagnie à ton poste de Gardien des Mots, je te confis cet Enfant Fleurs. Prend en soins, veux tu ? » dit calmement le Dieu,
Lui tendant l'enfant qui babillait, nu comme un vers. L'être ailé parut surpris, mais en voyant l'air excessivement adorable du bébé, il ne put se résoudre qu'à le prendre, et le regarder.
- « Je lui attribuerais sa plante, et toi son nom, cela te va t il ? » continua la divinité.
Endricksen hocha sa tête, faisant cliqueter sa boucle d'oreille, ce qui attira l'attention du bébé, et le fit rire aux éclats. Au moment où sa petite voix s'éleva dans le ciel sombre, une brise douce apporta au nez des deux hommes une délicieuse odeur de lavande.
- « C'est tout trouvé... ce sera la lavande, symbole de tendresse... » murmura l'être de lumière.
Le Gardien des Mots hocha la tête, puis regarda l'enfant avec attention.
- « cadeau de Dieu... ton nom sera Nathanaël... »
Et c'est ainsi que le fil d'un destin sombre venait d'être noué, sur la note du rire d'un nouveau né.
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De pourpre et de mort
ParanormalJamais personne n'est né mauvais. Rugan n'est pas une exception. Mais... peut on dire réellement de cet ange déchu qu'iel est foncièrement mauvais ?