Le mois suivant fut assez étrange. Nicolas réussit à convaincre la mairie à lui vendre la cabane pour qu'il puisse y vivre. Il la paya deux-cent balles, mais les réparations étaient comprises dans le prix. Ce qui n'était VRAIMENT pas cher. Il y avait pourtant trois raisons à cette gentillesse : premièrement, la mairie ne savait pas comment s'en débarrasser et était soulagée d'avoir trouvé un moyen; deuxièmement, les réparations étaient faites par les copains de beuverie de mon Oncle; et troisièmement, la cabane n'était pas reliée au système d'électricité de la ville. Elle ressemblait plus à une maison délabrée qu'une cabane, étant donné qu'elle comportait quatre pièce et un deuxième étage. On installa une douche, des toilettes et un lavabo sommaires, et on posa deux matelas, chacun dans une chambre différente. J'appris à vivre seule et avec de l'espace. Dans la pièce qui restait, une petite table en bois offerte gracieusement par la mère de Steven -dont j'avais fait la connaissance et qui m'avait directement adoptée- et une vieille cuisinière à gaz prirent place. Pour le reste, on se débrouillerait jusqu'à ce que nos réserves d'argent nous permette d'acheter un peu plus de meubles.
A propos d'argent, je travaillait maintenant dans le supermarché du père de Steven, ce qui nous permettait de vivre moins modestement ( par exemple, je découvrit la joie des douches chaudes ) et en même temps de me faire mon premier vrai ami. Je mangeait une fois par semaine chez lui, pendant que mon oncle exerçait le métier le métier de jardinier municipal -ce qui ne demandait pas beaucoup de travail à cette période de l'année, vu la sécheresse-. Le matin je suivait les cours que mon oncle me donnait et certains après-midi je faisait de la photographie, ou je dessinait en écoutant de la musique chez Steven. Il en écoutait beaucoup et m'avait passé sa passion. Par contre, quand je dessinait, lui lisait.
Nicolas, pendant ce temps, tricotait. C'est comme ça qu'il réussissait à nous nourrir. Il avait décidé de se livrer à sa passion et il vendait des pulls, chaussettes, écharpes et plein d'autres choses en laine, dans des marchés, ce qui lui permettait de voyager régulièrement. Comme on était en pleine canicule, les gens n'en achetait pas trop au début, mais après quelques mois, quand les journées devinrent fraiches, le commerce de mon oncle décolla. A la même période, je devint sûre de ce que je voulais faire plus tard : à la rentrée prochaine, j'irai dans une école d'art.
J'aimais beaucoup vivre comme ça : on vivait autant simplement qu'avant, on voyageait souvent et j'avais maintenant un lieu fixe, avec des amis ( j'aavais rencontré deux autre personnes : Sarah et Joan, qui sont jumeaux ). La seule chose qui m'énervait , c'était de ne pas avoir de vacances en même temps que mes amis : je travaillait chaque jour, même pendant les vacances scolaires, mais mes après-midis étaient libres, ce qui ne correspondait pas aux horaires de Steven, Sarah et Joan. A part ça, je menais une vie de rêve.
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Arrêt sur image
Short StorySoah est une jeune fille sans attache qui parcourt les routes avec son oncle. Elle est contente de sa vie, pourtant l'envie de se poser quelque part, de trouver son nid et s'y installer s'impose peu-à-peu. Alors, quand elle découvre que son oncle re...