J'ai couru. Énormément, mais vraiment énormément pendant une demie heure. Si je n'avais pas envie de m'arracher les jambes et si je n'avais pas plutôt fuis que couru, je pourrais me complimenter d'avoir couru à la Ulsan Bolt, prend ça Mme Gautier, mon ancienne professeur de sport qui critiquer à chaque fois mes soi-disant faux points de cotés. J'ai donc « fuis » le long du jardin, le long de l'hôpital. J'ai couru sans m'arrêter une seconde, sans regarder derrière. Juste couru comme si une créature inconnue aller se jeter sur moi - ce qui n'est pas tellement faux sachant que pendant une bonne dizaine de minutes j'ai entendu Sophie me maudire et me traiter de noms très gracieux pour une femme qui travaille avec des enfants. J'ai couru tellement que maintenant je ne sais plus comment respirer, plus comment marcher.J'ai besoin de m'assoir maintenant, je me sens vraiment pas bien. Le monde tourne et j'ai l'impression qu'à chaque fois que je tousse du sang peut sortir de ma bouche. J'ai chaud, j'ai mal, je veux juste m'asseoir. Je me jette finalement sur un petit rebord le long du mur. Mon dieu, qu'est ce que j'ai fait ? Qu'est ce que je vais dire, qu'elle excuse je vais bien pouvoir trouver, elle m'a vu la reconnaître ou rien que l'entendre et avoir la brillante idée de m'échapper. Je vais me faire séquestrer dans ma chambre, je le savais que c'était une mauvaise idée. Peut-être que je pourrais inventer une excuse, que j'ai eu une hallucination. Ça pourrait marcher si je dis que j'ai entendu une voix qui ressembler étrangement à Gandalf me dire de m'enfuir car Voldemort m'avait retrouvé. Mince c'est pas lui dans le film.
- « Bonjour. »
Je relève d'un coup la tête croyant mettre fait attraper. Cependant mon regard tombe sur un petit garçon, vraiment petit.
- « Tu vas bien ? Je t'ai vu courir. » Il me demande en chuchotant, pensant sûrement que quelqu'un est à mes trousses. Ce qui n'est toujours pas totalement faux.
Il est vraiment mignon, le plus surprenant est sa taille en effet il est vraiment petit. Je retire, je pense que le plus surprenant est son crâne rasé où on peut voir quelques repousses blondes.
- « Tu es muette peut être ? C'est dommage je ne sais pas parler la langue des signes. » Il reprend son ton normal, toujours en souriant. « Je le savais, j'aurais du l'apprendre. Je l'avais dis à mon frère, pour me faire des amis il faut que je sache leur parler, hein ? »
- « Je.. rhm.. je sais parler. » Ma voix déraille un peu, je pense que je vais arrêter de faire des choix instinctifs à partir d'aujourd'hui, ça ne me réussi vraiment pas.
- « Oh c'est super ! » Son sourire s'agrandit -si c'est possible- mon dieu il est si doux. Une sorte de vague lumineuse et chaude remplie chaque coins de mon corps. J'en suis amoureuse de son sourire. Un fin sourire apparaît sur mes lèvres en réponse.
- « Tu souris, c'est super. » Il sautille, tout content. « J'adore, tu veux bien me tenir compagnie c'est pas très amusant ici. Tout le monde est occupé. »
- « Euh.. oui oui bien sûr. » Je me pousse légèrement sur mon rebord de mur pour lui laisser un peu de place. Siège de qualité, voilà ce que j'ai à offrir.
Il s'assoie à côté de moi, tout en laissant un léger souffle de soulagement traverser ses lèvres. Curieux, il tourne la tête de droite à gauche pour vérifier si on est seuls. Personnellement je relève mon regard vers le ciel qu'on arrive à bien voir, les nuages commencent déjà à couvrir le soleil. J'aimerais tellement qu'on reste en été toute l'année. Je vois déjà le mauvais temps venir avec sa froideur, et son silence.
- « Je m'appelle Hélios. » Il reprend enjoué en me tendant sa main. Mes yeux se re-fixent sur sa main que je prends tout doucement dans la mienne. Elle a l'air si fragile. « C'est ma maman qui a trouvé mon prénom. Elle dit que c'est un dieu du soleil. Et elle dit aussi que si elle m'a appelé comme ça, c'est par ce que mon sourire lui rappelle les rayons du soleil. Mais moi je préférerais m'appeler Léo. » Je souris légèrement à son commentaire. « Comme mon copain, lui, il s'appelle comme ça ! Et toi tu t'appelles comment ? »
- « Victoria, mais je t'avoue que je préférais aussi m'appeler autrement. »
Il rit un peu, en mettant sa main devant sa bouche comme si il avait peur qu'on l'entende.
- « Dis.. je peux t'appeler Vic ? » Il répond rapidement, les yeux grands ouverts, pétillants d'intérêt.
Je le regarde, son sourire toujours gravé sur son visage, ses yeux bleus reflétant le soleil. Tu peux m'appeler comme tu veux, me parler pendant des heures, mais s'il te plaît reste près de moi. Laisse moi profiter de quelques moments de bonheur en ta compagnie. Ne le dis pas.
- « Ouais.. ok, pourquoi pas. » Je répond décontenancée en découvrant que mes tensions ont disparu depuis qu'Hélios est apparu.
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Anorexique
Romance- « Identité ? » - « Anorexique, à ce qu'il paraît. » Au plaisir, qu'elle vous plaise. -nouvellterre-