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― Allô ?
― Al' c'est Sylvain, j'voulais prendre de tes nouvelles ça fait... huit mois déjà ?

Je réglais l'appareil sur haut parleur et le posait sur ma table de chevet. Je pris l'initiative de me lever de mon lit.

― je sais pas, j'ai pas compté.
― tu nous fait quoi Al' ? Ça fait huit mois que tu réponds plus, huit mois qu'on sonne chez toi comme des dingues ! dit mon ami en commençant à crier. On s'est fait un sang d'encre !

J'attrape un tee-shirt ainsi qu'un jogging et m'habille alors qu'il continue de me faire la morale comme une mère à son gosse.

― comment ça « on » ?
― bah Maxenss, Martin, Anli, Rémi et moi quoi.
― Rémi aussi ? lui demandé-je surpris.
― bah bien sûr que oui ! Tout le monde, sans exception. Même Selma s'est inquiétée.
― vous êtes toujours ensemble ?
― évidemment ! Bon tu te ramène ou bien ?

Je prend le chemin pour ma cuisine où je me fait un café, je lance un regard à l'horloge qui indique midi et demi.

― pour ?
― t'as encore oublié ? Al' on étaient censés enregistrer Kintsugi y a plus de deux mois ! Tu vas me dire que t'as rien écrit ?

J'attrape la tasse brûlante et trempe mes lèvres dedans. Quelle question. Bien sûr que je n'ai rien écrit. À part quelques textes sur le suicide. À part cela rien.

― n-non j'ai rien écrit.. J'avais pas d'inspiration.
― bon grouille ta race on se rejoint au studio et puis on te fera voir ce qu'on a déjà écrit et composé avec Rémi et Anli.
― d'accord, à toute de suite.

Il raccroche et je bois mon café puis m'empresse d'aller me laver les dents ainsi que me débarbouiller le visage. Je ferme mon appartement à clefs et prend le chemin du studio.

Je pousse la porte qui était bel et bien ouverte.

― oh putain t'es là enfoiré. s'exclame Sylvain en me prenant dans ses bras. La prochaine fois que tu nous fait un coup comme ça t'es mort.

Il me serrait fort contre lui comme si on ne s'étaient pas vus depuis trente ans.

Lorsqu'il se décolle enfin de moi, je peux apercevoir le visage de Rémi, ses joues toujours marquées avec un long trait noir. Il n'a pas changé. Il prend rapidement dans ses bras. On a jamais été trop tactiles, on se lâche. Je n'ai pas le temps de le détailler plus que trois patates se jettent sur moi me faisant tomber à terre.

Quand je pu enfin ouvrir les yeux, le choc passé je découvris la grosse tête de Maxenss en premier plan ainsi qu'Anli et Martin.

― T'ÉTAIS OÙ SALE FRIPON ? ON T'AS CHERCHÉ DE PARTOUT !

Je n'eût pas le temps de lui dire d'aller se faire foutre que mes trois assaillants me bombardaient de chatouilles sous lesquelles je ne pus résister.

Je riais aux éclats pour la première fois depuis huit mois. Huit putains de mois gaspillés à cause d'une dépression. Huit putains de mois à pleurer, crier, fumer, ne pas dormir et vomir.

― bon les gars, intervint Sylvain, laissez le respirer un peu. On a besoin de lui de toute urgence là.

Ils me lachèrent enfin et je pus respirer et me relever.

― donc on a préparé toutes les chansons avec Rémi.
― et moi ! s'écrit Maxenss.
― et toi aussi, oui. On va te montrer chaque cas et pour le placement des couplets on attendra de voir les tiens. Faudra être très productifs, d'accord ?
― oui oui.

Répondre à son appel était bel et bien une mauvaise idée. Je me sens pas prêt à reprendre le travail, devoir rattraper tout cela.

Il m'expliquait chaque chansons chacune leurs tours, de quoi parlent chaque couplet et puis vient la dernière chanson.

― vous avez prévu des feat ?
― malheureusement pas avec moi. répondit Maxenss.
― et normalement Où on va sera en feat avec la Yegros.

T'es entré dans mon cœur comme dans une faena ~ ALIEXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant