La vengeance du dragon

Le regret

Chapitre 3: Le regret

Seule sur son lit, Astrid était en train de pleurer à chaude larme, pendant six jours elle avait lâchée ses émotions et avait repensé à ce qui c'était passé. Elle revoyait le regard empli de haine qu'avait Harold quand elle l'avait abandonnée, sur le moment elle n'avait rien montré mais intérieurement ça l'avait détruite. L'homme dont elle était tombée amoureuse venait de la rejeter et c'était de sa faute, elle n'avait rien fait pour le sauver et maintenant elle l'avait perdu, elle avait tout perdu. Son amour pour Harold la faisait souffrir terriblement, elle n'avait jamais connu ça avant et se demandait souvent si son honneur était plus important que son amour et comment aurait été sa relation avec le jeune viking si elle avait pensée à autre chose que sa petite personne, surtout qu'aurait pu penser les autres, la meilleure guerrière du village qui sortait avec le pire viking qui soit, le boulet du village. Peut-être que sa présence auprès de lui aurait pu faire changer les choses mais elle se rendait compte qu'elle était responsable de sa situation dramatique, toute sa vie il avait été rabaissé par les autres, elle la première et jamais elle n'avait essayé de le comprendre. Si elle voulait alléger sa conscience il fallait qu'elle fasse quelque chose, il fallait qu'elle dise à Stoïck la vérité sur Harold. Sa décision était prise, elle allait tout dire au chef.

Dans sa hutte le chef était en train de fixer le feu, l'intérieur était sombre et morose, rien ne vivait. L'exil de son fils l'avait profondément blessé, il regrettait sa décision mais il était trop tard pour revenir sur cette décision et y penser était encore pire. En observant le feu il pensait au fait que son fils ne serait plus là pour animer la maison, il n'y aurait plus de bruits incessants de pas à l'étage ou des morceaux de parchemins parsemés de ses inventions traînant dans l'entrée. Mais qu'avait-il fait ? Probablement la plus grosse erreur de toute sa vie, il y quinze ans il avait perdu sa femme et maintenant il perdait son fils, que dirait Valka si elle le voyait, il avait honte et rien ne pouvait changer cela. Il allait montrer à l'étage quand quelqu'un tapa à la porte, d'abord intrigué, il se demandait qui pouvait bien venir le voir à cette heure ci mais il se résigna et alla ouvrir. Il saisissa la poignée, prit une grande inspiration et ouvrit lentement la porte, de l'autre côté se trouvait une Astrid timide et renfermée.

-Astrid ?! Fit le chef avec grand étonnement.

-Désolée de vous dérangez à une heure aussi tardive mais il faut que je vous parle. Dit-elle timidement.

-Je crois qu'il vaudrait mieux qu'on ai cette conversation demain quand on sera tous reposé.

-Nan c'est vraiment important, c'est... c'est au sujet d'Harold.

-Quoi !? Tu l'as revus ?

-Nan, c'est autre chose...

-Bien, entre, on sera mieux à l'intérieur.

Le chef referma la porte derrière la jeune fille en veillant à ce que personne ne soit dehors pour les écouter. Astrid marchait calmement vers l'âtre, elle tourna les yeux et scruta la pièce puis elle vit sur la table le carnet d'idées qu'Harold avait laissé chez lui, elle s'en approcha, le caressa du bout des doigts, en repensant au fait qu'elle ne le reverrait plus une larme coula sur le coin de son œil gauche. Elle jeta un coup d'œil derrière elle pour voir où était le chef et quand elle le vit assez loin et dos tourné elle prit une décision, elle attrapa le carnet et le cacha entre sa jupe et son maillot, ainsi dissimulé il fallait un bon coup d'œil pour le remarquer. Au fond de son esprit elle se disait qu'avec elle il ne risquerait pas d'être jeté à la mer par Stoïck qui souhaiterait oublier son fils. Après l'avoir dissimulé, elle se rapprocha du feu où c'était assit Stoïck, elle récupéra un siège et s'assit en face de lui, laissant le feu les séparer.

-Bon, qu'est-ce que tu sais à propos d'Harold ? Fit le chef avec un air plus qu'étonné.

Astrid joignit ses mains entre ses cuisses et prit une grande inspiration.

-Il a dit la vérité...

-Comment ça ? Je ne comprends pas.

-Harold m'a vraiment aidé à tuer un dragon, le cauchemar aller m'attaquer mais Harold l'a immobilisé avec sa machine. Ensuite j'ai essayé de le tuer mais le dragon allait tirer et c'est là qu'Harold m'a sauvé en me poussant.

Stoïck tombait dénu, son fils avait finalement réussi à vaincre un dragon et il ne sera pas là pour le féliciter. Le cœur de Stoïck venait de se mettre à saigner, jamais il n'avait écouté son fils ou essayé de le comprendre.

-Mais pourquoi tu n'as rien dis de cela quand il s'est est défendu ? Interrogea le chef.

-J'a eu peur...

Elle l'avait enfin dit, Astrid Hofferson sans peur l'avait enfin dit, elle avait eu peur. Ce sentiment nouveau qui envahissait son âme a chaque seconde et qui lui faisait dire et penser des choses qu'elle n'aurait jamais imaginée.

-Pour la première fois de ma vie quelqu'un avait osé me sauvé et qui plus est Harold. Le voir aussi sur de lui et prêt à me protéger a déclenché un nouveau sentiment chez moi.

-Attends ! Tu es en train de me dire que tu es...

-Tombée amoureuse de lui ? Oui...

-Mais alors pourquoi tu n'as pas cherché à le protéger quand il avait besoin de toi ?

-Je ne savait plus quoi penser, est-ce que je devais dire la vérité et risqué de perdre mon statut de meilleure guerrière ou nier le tout et rester loin de tout ça. Aujourd'hui je réalise que j'ai commise la plus grosse erreur de toute ma vie.

Le cœur de la jeune viking battait la chamade, elle avait enfin tout avouée mais elle ne se sentait pas mieux pour autant, cette discussion lui avait fait comprendre toutes les erreurs qu'elle avait commise. Tout ce qu'elle voulait à l'instant c'était pleurer sur son lit et rester seule.

-Bon, je vais rentrer il se fait tard.

Elle se leva et prit la direction de la porte mais avant qu'elle ne l'ouvre le chef l'interpella.

-Astrid !

-Euh oui ?

-Merci... Merci de me l'avoir dit...

En guise de réponse elle fit un sourire, elle ouvrit la porte et s'en alla. Après que la viking soit partie Stoïck se tourna vers le feu et continua de le fixer pendant plusieurs heures.