*** Comment osez-vous? ***

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«Je me souviens comme si c’était hier de ce fameux samedi  du 03 mai 2014».
Mon gang et moi faisaient une petite virer en voiture question de séduire les nanas. Quand tout à coup! Sorti de nulle part,  je la voyais! Elle était là, immobile devant ma voiture qui faillit l’écraser. Je descendis à la hâte de la voiture pour m’assurer qu’elle allait bien. Elle portait une jupe grise et un corsage noir. Elle avait une bible et un cahier en main. Elle était si calme, on aurait dit que sa paix n’était pas de ce monde. J’ai jamais vu pareille sérénité sur le visage de quelqu’un, même pas sur ceux de mes gars les mieux armées. Au contraire, ils étaient toujours en alerte avec leurs regards de caméra!!!
Je lui fis mes excuses, choses d’ailleurs qui ne m’étaient pas coutume. Faisant mine de les accepter, elle continua sa route jusqu’à l’église qui est au bout de la ruelle. Je rejoignis les potes dans la voiture et traça ma route. Après avoir déposés les potes, trente minutes plus tard je suis revenu devant l’église. Question de draguer la fille. Je me suis garé en attendant la fin du service pour la revoir. Une vingtaine de minutes s’est écoulé depuis que j’étais là. Je décidais donc de rentrer. Je laissais mon arme dans la voiture et je pénétrai pour la première fois dans pareil endroit. Arrivé à l’église, j’ai vu l’assemblée se mettre debout. Puis, d’une voix mélodieuse celle qui présidait le culte s’est mise à entonné ce cantique «lè jezu mouri sou kalvè, lè Kris mouri sete pou mwen»… A cet instant précis! Violemment un sentiment de culpabilité me poignit l’âme. Je pris la fuite! Pour je ne sais quelle raison, des rivières de larmes jaillissaient de mes yeux. Je passais la nuit entière à pleurer dans la voiture. Je me suis senti si mal, si sale, si méchant… J’ai soudain eu envie de demander pardon aux familles des victimes de ma méchanceté. Ce sentiment m’était si étranger.
Le reste de la semaine se passa dans la routine. Mais, cette douleur n’a pas cessé de me ravager de l’intérieur. Comme si un autre moi, prisonnier de moi, me reprochait mes cruautés. J’ai donc décidé de ne plus retourner dans pareil lieu. Pourtant, l’envie de la revoir était plus forte que moi. Pourquoi devais-je la revoir? Qu’avait-elle que mes habituées n’avaient pas? M’approcher d’elle était la seule façon d’en finir avec ses interrogations. J’étais donc décidé plus que jamais à la revoir afin de satisfaire.
Le samedi suivant aux environs de 3 heures de l’après-midi, j’étais déjà stationné non loin de l’église avec un regard de caméra. Une dizaine de minutes plus tard, la voilà qui arrive par une ruelle à deux mètres de l’église. Cette fois sa tenue était plus décontractée. Elle portait une jupe jeans de couleur noire et un t-shirt blanc avec cette inscription sur le devant : « Jésus peut aussi te sauver». Je descendis de ma caisse pour aller à sa rencontre. A ma vue, elle paraissait effrayée. Peut-être était-ce à cause de mes cheveux grandissant de trois mois ou de mon jeans troué comme un passoir?
-Bonjour! Lui dis-je.
- Bonjour! Fit-elle d’un ton peureux.
- Je voulais m’excuser pour la dernière fois et aussi m’assurer que tout allait bien pour toi. Continuais-je!
-Vous avez failli m’écraser, heureusement qu’IL est toujours là. Répondit-elle !
- Il? C’est qui… IL?
- Mon père!
- Ah bon! Je ne l’avais pourtant pas vu.
- Mais lui Il t’a vu.
- Si tu le dis. Voilà la chance de ta vie : ça te dit de passer la nuit avec moi ma poulette?
- Poulette? Comment osez-vous?
- J’ai de quoi payer si c’est ce qui te passe par la tête. En plus, avec moi dans ton lit, tu seras la meuf la plus respecté en ville. Qu’est-ce que t’en dis?
Elle fut silencieuse pendant 5 secondes avant d’exploser comme une bombe.
- Même si cela me démangeais de passer la nuit avec un homme, vous serez le dernier pour ne pas dire l’inexistant sur la liste. Bref! Je ne fréquente pas les gens de ton espèce. Ta tête ressemble à un bandit. Les gens ont peut-être peur de toi et t’obéissent, mais moi non.
Elle parlait avec une telle assurance qu’on aurait dit qu’elle avait l’armée des États-Unis d’Amérique à sa disposition et qu’en un claquement de doigt, elle pouvait me faire fusiller.
Sans dire mot, d’un air triste et coupable, je parti, Au fond de moi je me disais qu’elle avait raison. Je fais peur aux gens et je ne suis réellement qu’un bandit. Je suis remonté dans ma caisse et décida de reprendre le cours de ma vie

j'espère qu'il n'est pas trop tard! {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant