Chapitre 5

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Je m'étire comme un chat après avoir merveilleusement bien dormi et rattrapée mes heures de sommeil. L'odeur de café flotte dans l'air de la maison. Je me lève aussitôt et file à la salle de bain.
Après un brin de toilette, je me rends au salon rejoindre les deux hommes. Je nourris un peu l'espoir de trouver Andrew sous un nouveau jour avec un sourire avenant. Cependant, trêve d'illusion, ce dernier pose sa tasse après l'avoir rincé à côté de l'évier, avant de sortir de l'habitation sans un mot. Charmant.
Steeve, qui semble s'être fait une raison sur l'attitude son fils, se lève de sa place et m'enlace rapidement en m'accueillant chaleureusement avant de se rasseoir à mes côtés.

- Du café ? Me propose-t-il aussitôt avec un doux sourire.
- Avec plaisir, merci.
- Tu as des œufs et du bacon juste ici. Mais je sais aussi qu'en France, les gens dégustent des viennoiseries au petit déjeuner. Cependant, je n'en ai pas. Tu pourras toujours trouver des céréales juste ici, me dit-il en me montrant les fameuses boîtes sur une étagère.
- C'est très gentil, merci, Steeve.
- Je dois aller nourrir les chiens et me rendre à mon poste pour choper du saumon. On est en pleine saison, s'exclame-t-il avec joie. Je te reverrai aux alentours de midi. N'oublie pas le festin qui t'attend, préparé par les femmes de Tanana.
- Il n'y a aucun risque ! Je suis pressée de rencontrer tout le monde, réponds-je dans un sourire tandis qu'il me fait un signe de main avant de sortir à son tour.

Bien. Me voici toute seule pour mon premier petit déj en Alaska. Et ça ne sera pas le dernier. Andrew a dû avoir peur de servir de chaperon et a préféré se tirer plutôt que d'endosser le rôle de ne pas me laisser seule. Pas grave. J'aime tout aussi bien la solitude et découvrir les lieux par moi-même. Si ce n'était pas le cas, je ne serai pas en Alaska.

Après avoir déjeuner pas trop copieusement afin de me réserver pour le repas du midi, je fais mon lit et donne un rapide coup au salon. J'enfile mon sweat à capuche, chausse mes Timberland et sors enfin de la maison.
Je fais le tour de la propriété et découvre l'emplacement des chiens de Steeve avec une multitude de niches. Ils en ont beaucoup. Cette vision me rappelle aussitôt mon chez moi en France.
Je m'approche d'eux et les laisse me sentir les mains afin qu'ils se familiarisent avec mon odeur vu qu'ils vont être amenés à me voir souvent. Je remarque que quelques uns ont pour niche, un tonneau de bois renversé avec un trou suffisant pour leur laisser un passage. L'hiver, il suffit de le fourrer de paille afin de les tenir au chaud. C'est malin.
Dans un hangars à l'écart, je découvre plusieurs véhicules servant à tout types de choses. Comme par exemple, une déneigeuse, un tracteur, un camion avec une nacelle, ainsi que deux motoneiges et trois quads.
Vu le nombre d'outils que recèle ce lieu, cela ne fait aucun doute que Steeve est l'homme de la situation si une tuile tombe. Ce doit être le premier homme à qui font appel les habitants, en cas de pépin. Même, si vivre ici implique d'être débrouillard. Mieux vaut l'être, car sinon dans cette partie du monde, vous ne vous en sortirez pas.
Je retourne à l'extérieur et me dirige vers l'abri à bois. Certaines bûches ont été coupées mais par manque de temps, les deux hommes ne les ont pas encore empilé avec les autres. Sans aucune hésitation, je me mets à la tâche.

Je ne vois pas le temps qui passe. Le bruit d'un moteur qui se gare, me fait lever la tête. C'est le pick-up de Steeve. Ce dernier sort du véhicule et j'en profite pour le rejoindre.

- La pêche a été bonne ?
- Ouais ! S'exclame-t-il plutôt fier de lui en montant sur le plateau arrière.
- Où doit-on poser les caisses ?
- Juste ici, m'indique-t-il. Tu n'es pas obligée de m'aider, Sara. C'est assez lourd, me prévient-il.
- Et moi, je suis costaud, j'insiste en attrapant une première caisse pleine.
- Je vois ça, dit-il en se marrant. Tu n'es pas feignante à ce que je vois, ajoute-t-il en regardant les bois savamment empilés. Tu n'étais pas obligée.
- Je sais. Mais j'ai horreur de rester sans rien faire.
- Merci.
- Pas de quoi, réponds-je en récupérant une énième caisse.

Alaska me voilà! (Sous Contrat D'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant