Violence

Partie I, 2

C'est de cette manière, qu'un mercredi après-midi, il cherchait dans son armoire je ne savais quoi. Et moi, amusée de sa soudaine curiosité, j'étais assise sur le lit de mes parents, face à l'armoire. Et, il a trouvé son bonheur. C'était une sorte d'étui, marron et très long. Alors, curieuse que j'étais, j'ai demandé ce que c'était. Et un sourire étrange se forma sur ses lèvres. Il sortit de son étui l'objet. C'était un grand couteau. Vous savez, ce grand couteau de cuisine qu'il faut manier avec précision. Alors à ce moment, mon expression faciale changea du tout au tout. Je me suis sentie très mal, j'ai ressenti cette douleur dans mon bas ventre, je me suis mise à avoir les mains moites et mon cœur s'est accéléré. La douleur m'est montée dans le cœur et la panique coulait dans mes veines. Une incompréhension mêlée d'une appréhension firent leurs apparitions dans mon être.

Il prit l'arme et l'aiguisa.

L'après-midi passa et maman rentra. S'en suivie la scène familière du vidage de bouteille d'alcool dans l'évier. La cuisine abritait donc cette nouvelle confrontation. Celle-ci prit une tournure tout à fait différente lorsqu'il sortit le couteau fraichement découvert. Il pointa son épouse, et la menaça. Il tremblait d'énervement arborant son célèbre regard noir de sa carrure imposante. Il était énervé. Il s'est avancé. On pouvait lire l'angoisse de ma maman dans ses yeux. Elle tentait de le calmer, mais il était trop tard, la crise de colère était là. Il s'avança et, dans un élan d'adrénaline, je me suis mise entre eux. Le temps s'arrêta. Je pleurais. Maman voulait me mettre derrière elle, mais je ne bougeais pas. Je suppliais mon père de poser l'arme, d'arrêter, de se calmer. À cette époque, j'étais son trésor, sa crevette comme il disait. Il « vivait pour sa fille » disait-il. J'étais tout pour lui. De longues secondes se sont écoulées et il a lâché l'arme. À cet instant, j'avais compris une chose.

Je pouvais et devais la protéger.

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