Chapitre 4 Révélations

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Le professeur Biazzi l’informa que le jeune homme qu’ils allaient voir, serait encore présent durant quelques jours. Il lui proposa de faire le suivi et d'assurer elle-même les soins et prise d’examen si nécessaire. Ce qu’il avait vu lui suffisait pour lui donner tous pouvoirs même au premier jour et en plus à une élève. Elle accepta en s’assurant qu’il resterait disponible si elle avait besoin de lui. “- Même de nuit tu peux m’appeler si tu as un doute ou qu’il se passe quoi que ce soit”.
Ils pénétrèrent dans la chambre d’Arkan.
“- Bonjour Madame, bonjour jeune homme, dit le professeur
“- Bonjour Docteur, répondit Arkan sans voir Lydiane derrière lui.
“- Alors dites moi, comment vous sentez-vous ce matin?
“- ça me démange dans la jambe, et j’ai un peu de mal aux côtes.
Le professeur posa ses mains sur le côté douloureux et chercha à savoir s’il s’agissait de côtes cassées ou juste d’un hématome. Puis il se tourna vers Lydiane.
“- Dis-moi ce que tu en penses
Elle posa ses mains fraîches sur le côté d’Arkan qui retint sa respiration. Il leva les yeux vers la  jeune femme qu’il n’avait pas vu entrer et soudain…
“- Madja 
A ce mot, la dame assise derrière dans le fauteuil, se leva.
“- Madja? répéta-t-elle interloquée
Lydiane ne prêta pas attention à ce qu’il se passait, persuadée qu’il s’agissait d’une langue étrangère.
“- Je ne pense pas qu’il ait quelques côtes de cassées. Il n’a pas réagi quand je l’ai palpé.
Soudain Arabella Arkadasim prit les mains de Lydiane.
“- Tu ne me reconnais pas? lui demanda-t-elle
“- Pardonnez-moi, je devrais?
“- Tu m’as été enlevée quand tu avais deux ans. On était au parc, je discutais avec une maman qui était là avec sa fille quand soudain elle est tombée. Je l’ai regardé l'espace de deux minutes pour m’assurer qu’elle ne s’était pas fait de mal et quand j’ai tourné la tête dans ta direction, tu avais disparue.
“- Je suis désolée madame, vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre. Mes parents sont décédés il y aura bientôt deux ans.
“- Non, le coeur d’une maman ne se trompe jamais, même ton frère t’a reconnue.
Le professeur Léo Biazzi observait Lydiane. Elle gérait cette situation de main de maître, elle restait calme devant l’insistance de cette mère. Soudain, il l’a vit blêmir.
“- Tu as une tâche de naissance à l’épaule gauche, dit alors Madame Arkadasim
Comment pouvait-elle savoir cela? Lydiane n’avait pas les épaules dénudées. Elle se ressaisit.
“- Ce n’est pas la première fois que l’on me confond avec quelqu'un d’autre. Je vous assure. Si vous me le permettez, je vais m’occuper des pansements d’Arkan.
Elle se tourna alors vers le jeune homme. Elle se passa des gants et ôta les pansements qui lui cachaient à moitié le visage. Elle nettoya, désinfecta et remis des pansements propres. Puis Léo et elle sortirent de la chambre. Elle resta silencieuse. Elle remplit la fiche de liaison et la remis dans son étui près de la porte. Puis elle suivit Léo dans son bureau. Il lui tendit un fauteuil.
“- ça va?
Elle le regarda, perplexe.
“- Oui, je gère, dit-elle en souriant
“- Est-ce dans l’ordre du possible?
“- Que je sois sa fille? Je n’en sais rien. Mes parents m'ont expliqué qu'ils m’ont adoptée lorsque j’avais trois ans. J’étais dans un orphelinat, l’orphelinat Fabre d’Eglantine.
“- Donc tu as toujours grandi ici.
Elle acquiesça. 
“- Est-ce que ça va poser un souci pour t’occuper du jeune homme?
“- Non aucun.
Il lui sourit, heureux de constater son professionnalisme. Puis ils revinrent sur les différents dossiers. Il lui montra comment les mettre à jour sur son ordinateur. A dix heures, il avait des rendez-vous et il lui proposa de rester pour voir aussi cette facette-là du métier, si un jour elle avait des patients à voir en dehors de l’hôpital. Puis elle retourna au chevet de Maurice lorsqu'il revint de l'IRM. Les résultats n'étaient pas alarmants, la grosseure ressentie était un kist qui allait pouvoir être opéré. C'est le professeur Biazzi qui s'en chargea assisté de Lydiane. Des infirmières en chef jalousaient Lydiane et des rumeurs couraient disant qu'elle couchait avec le professeur Biazzi. 
Les jours passaient mais ne se ressemblaient pas. Myriam rentra chez elle et consentit à mettre en vente sa maison. Puis elle visita plusieurs maison de retraite jusqu'à ce qu'elle en trouve une qui lui convenait. Lydiane continua de  s’occuper d’Arkan tous les jours et bientôt il put rester sans pansement. Au bout de 6 semaines, les plâtres furent retirés. La radiographie révéla une consolidation des os. Des séances de kiné lui fut prescrites. Après deux mois d'hospitalisation, il fut autorisé à sortir. 
Lydiane travaillait 2 jours du matin, 2 jours de l'après-midi et 2 nuits puis avait 2 jours de repos. Le professeur Biazzi s'arrangeait pour qu'elle soit avec lui le plus souvent possible. Il appréciait son professionnalisme. Un jour, alors qu'elle terminait son service à 13h, le professeur Biazzi sortit en courant de son bureau. 
"- J'ai besoin de toi en salle d'op, lui cria-t-il 
"- Mais je...elle ne finit pas sa phrase, 'au diable le doyen, se dit-elle, il ne sera au courant que si les autres élèves le disent ou les infirmières...elle courut vers l'ascenseur que retenait le professeur. 
Arkan ne cessait de vouloir convaincre Lydiane qu'elle était sa soeur. Elle rechercha les coordonnées de l'orphelinat afin de se renseigner. Elle ne pouvait nier qu'il y avait un trou dans son enfance mais elle ne pouvait se résoudre à croire que ses parents avaient fait quelque chose de mal. Malheureusement, l’orphelinat Fabre d’Eglantine se refusait à répondre à ses questions. Elle décida que lors d’un de ses jours de repos, elle se présenterait directement. 

Mercredi 22 Décembre
Elle se présenta vers 12h45, au bureau du professeur. La secrétaire lui déconseilla d'entrer.
"- Quand il parle en italien c'est que ça ne va pas et qu'il vaut mieux ne pas le déranger.” 
Surprise dans un premier temps, elle écouta les mots qu'il prononçait. Elle sourit et frappa à la porte. Sans attendre la réponse, elle pénétra dans le bureau, malgré les vociférations de la secrétaire. . 
"- Ma accidenti, sono stupido (Mais bon sang, que je suis stupide)
"- è stupido chi non fa niente (N’est stupide que celui qui ne fait rien), répondit Lydiane calmement
Il s'arrêta net. 
"- bello, intelligente e che parla italiano. Sei la donna perfetta!” (Belle, intelligente et qui parle italien. Tu es la femme parfaite)
Elle rit à cette déclaration. 
Depuis l’entretien qu’il lui avait fait passé, il était tombé sous son charme. Travailler avec elle était non seulement agréable mais passionnant aussi. Sa connaissance de l’italien eut raison de ses sentiments.
"- Qu'est-ce qui vous agace à ce point, professeur?
"- J'ai perdu un dossier, j'ai du faire une mauvaise manip 
"- Je peux vous montrer comment le récupérer. 
Il l’invita à s’avancer. Elle lui indiqua les manipulations à faire et le dossiers réapparu.

Disparue (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant