Disparue (Terminée)

Chapitre 2 Premiers pas

Septembre

Lydiane avait passé le reste de l'été à réviser et à courir. Fin Août, elle reçut un appel positif de la secrétaire du professeur Biazzi. Elle reprit les cours mi-septembre et entra au CHU début octobre. Lorsqu’elle reçut la convention de stage, les horaires habituels étaient affichés :8h-12h, 13h30-17h30. Elle les signa donc et les remis à la secrétaire du doyen. Les documents furent envoyés directement à la secrétaire du professeur Biazzi qui les renvoya au doyen. La secrétaire fit constater le changement d'horaires. La réaction ne se fit pas attendre. Le doyen était quelqu'un qui n'appréciait pas qu'on discute ses ordres. Il convoqua Lydiane dans son bureau. 
“- Mademoiselle Carmine, vous connaissez le règlement, il n'y a pas de traitement de faveur. 
Lydiane n'était pas au courant. 
“- C'est vous qui avez demandé des horaires différents ? Lui demanda-t-il en lui tendant les feuilles.
“- Non je ne comprends pas, lorsque j'ai signé, c'était les horaires habituels. 
Il décrocha son téléphone. 
“- Muriel, appelez moi le professeur Biazzi, s'il vous plaît. 
Elle s'exécuta et lui passa l'appel. 
“- Bonjour Professeur 
“- Monsieur le doyen, que puis-je pour vous ? 
“- J'ai devant moi les conventions de stage de  mademoiselle Carmine et je constate que vous avez fait changer les horaires. 5h-13h, 13h-21h et 21h-5h. J'aimerais savoir pourquoi?
“- Tout simplement pour permettre à mademoiselle Carmine d'oeuvrer en conditions réelles. Elle n'a jamais travaillé en CHU, ce n'est pas en faisant des horaires de bureau qu'elle va savoir ce que c'est.
“- Vous savez que c'est non conventionnel.
“- Oui, mais je pense que c'est nécessaire. 
“- C'est la seule exception que je vous concède professeur. Elle ne doit pas faire plus de 8h par jour.
“- Je m'en arrangerai 
“- Je compte sur vous. 
Ils raccrochèrent. Il signa ainsi les conventions rappelant à Lydiane les consignes et les conséquences pour non respect de celles-ci. 
Lydiane savait qu’elle risquait de perdre sa chambre sur le campus ainsi que son droit à poursuivre ses études. Elle n’avait pas l’intention de lui donner le plaisir de la virer.

Vendredi 1er Octobre
 Elle se présenta comme prévu à 5h, pour le premier jour de son stage. L’infirmière en chef fut surprise de sa présence, les autres élèves n’arrivant pas avant 8h.
“- Qu’est-ce que vous faites là? Lui demanda-t-elle sèchement
“- Le professeur Biazzi m’a demandé de me présenter à 5h.
“- Je ne suis pas au courant et le professeur n’est pas là. En son absence, c’est moi qui dirige, alors mettez-vous dans un coin et ne me dérangez pas!
Elle obtempéra pour ne pas gêner les patients qui dormaient. Elle s’installa à un endroit stratégique et observa Madame Vidar. Au bout de quelques minutes, cette dernière, agacée de voir Lydiane qui l'observait, l'envoya en réserve faire l'inventaire. À 8h, deux autres élèves infirmiers arrivèrent. Martine Vidar fit une mise au point avec eux et les confia aux bons soins d'infirmières. La petite réunion touchait à sa fin quand le professeur Biazzi entra dans la salle. 
“- Messieurs, mesdames bonjour. 
Il jeta un rapide coup d'oeil. 
“- Je vois que les élèves sont là. Mais il manque...mademoiselle Carmine. 
“- Elle a dû s'endormir, rétorqua Martine 
“- Je ne pense pas que ce soit son style. Elle n'est pas venue à 5h?
“- Ah c'est elle ! Ah oui en effet, je n’étais pas au courant de sa venue matinale, elle est à la réserve, je n'ai pas compris pourquoi elle était là à 5h.
“- C'est moi qui lui ai demandé. Elle ne vous l’a pas dit?
“- Elle me l’a dit en effet, mais j’ai cru qu’elle disait ça pour se faire bien voir
“- Non, elle veut apprendre le métier et ce n'est pas en venant à 8h qu'elle peut vraiment voir comment ça se passe. Je veux que vous  l'intégriiez dans les équipes comme toute infirmière.
“- C'est que...je n'ai pas prévu ce matin…
D'un geste il lui coupa la parole. 
“- Très bien! Vous la mettrez avec moi tous les jours pour la visite des malades. Vous lui montrerez comment vous faites les plannings, sur quoi vous vous basez, etc…
"- Bien professeur.
"- En attendant, je la prends en passant, elle est sur ma route. 
Il sortit de la salle de repos et remonta le couloir. Il frappa à la porte de la réserve et entendit un 'oui' au loin. Il ouvrit la porte. 
"- Mademoiselle Carmine ? 
Elle sortit la tête des étagères. 
"- Oui professeur ? 
Il éclata de rire en la voyant, les cheveux ébouriffés.
"- Mêmes les basses besognes vous les faites avec sérieux. J'en connais plus d'un qui serait resté assis dans son coin en attendant qu'on vienne le chercher."
Il lui tendit la main pour l'aider à sortir de ce labyrinthe de produits.
"- Je demanderai à Madame Vidar d'envoyer quelqu'un terminer
"- Si ça ne vous embête pas professeur, j'aimerais terminer ce que j'ai commencé. 
Il sourit à ses mots. Il était convaincu d'avoir fait le bon choix. La nièce de Madame Vidar avait certes plus d'expérience mais ses motivations laissaient à désirer. Au moins avec Lydiane, il était sûr que le travail serai fait.