8

52 2 0
                                    

( Mira pdv )

Je n'avais point dormi de toute la nuit, j'étais restée assise à côté de Jenny qui s'était endormie sur le lit. Elle avait sa tête contre ma cuisse et tenais ma jambe telle une peluche. Tandis que de mon côté, je restai aux petits soins de cette fille que je trouvais paradoxalement si belle.
Elle avait beau me vouloir tous les malheurs du monde, j'avais beau essayer d'oublier notre passé, du moins la partie la plus sombre, elle, je ne pouvais pas l'oublier. Mais quand je disais elle, je ne parlais pas que de cette personne, mais également de toutes les émotions et tous les sentiments que je ressentai envers cette magnifique brune.

J'avais donc pris ma décision.

Jenny, j'arrêterai de me mentir, à moi et, j'espérais un jour, à toi aussi.

Et toi ? Tu comptais me renier encore longtemps ?

Je passais toujours inlassablement ce gant de toilette humide et légèrement froid sur son front bien trop chaud à mon goût. Heureusement que j'avais l'habitude, enfin... "Heureusement".

Mon frère n'arrêtait pas de s'envoyer en l'air depuis quelques semaines, et comme les parents étaient rarement présents au domicile, je ne pouvais pas le laisser, proie à ses problèmes. C'était donc moi qui m'occupais de lui quand ce genre de choses se produisaient.

Je devais avouer que je commençais à fatiguer, la nuit était longue malgré le plaisir que je trouvais à rester si proche d'elle.

Quelque part, je me revoyais un peu dans notre passé, j'étais si proche avec elle.

Pourquoi il a fallu que tout dérape en si peu de temps ? Encore aujourd'hui j'ai du mal à l'accepter. Quelques mots et tout s'est éloigné. Elle s'est éloignée de moi. Et aujourd'hui, on savait ce que c'était devenu, on se détestait. En y pensant autant, je commençais à me perdre dans mes pensées, et j'arrêtais même de m'occuper de sa température ou d'elle tout simplement.

Quelques dizaines de minutes supplémentaires plus tard, une main remonta sur ma cuisse et la tâtona. Je sortis alors de mes songes et regardai le visage de Jenny.

Elle commençait à se réveiller, ses paupières remuaient un peu. Pour éviter de la brusquer à son réveil, je commençais à me retirer. Je pris doucement ses mains et les posa sur l'oreiller pour pouvoir m'enlever. J'étais sûre que si elle me voyait contre elle avec les esprits clairs, elle me repousserait et m'harcèlerait de toutes les insultes possibles et imaginables. Comme d'habitude, quoi.

Je me hatais donc de sortir en vitesse. Ce qui s'est passé avant son sommeil devait rester uniquement dans ma mémoire. Elle n'avait pas besoin de savoir la vérité. De toute façon, je me suis juste dis de ne plus me mentir, pas de lui avouer de quelconques sentiments... De toute façon, ça ne pourrait pas marcher. Ça ne pourrait plus jamais fonctionner, même une simple amitié comme avant. C'était impossible.

C'était impossible.

"Ça y est... C'est terminé. C'est du passé tout ça, me forçais à penser.

Si seulement j'avais su avant tout ce qui m'attendait maintenant...

À peine avais je atteint les escaliers pour descendre et voir les autres - que j'avais d'ailleurs partiellement pardonnés - , je croisais Théo dans le couloir, son bras enroulé à la rampe des marches.

Je ne savais pas ce qu'il faisait là, mais aussitôt l'avais je vu, que je me cachais derrière le mur du couloir, qui, par chance, faisait un angle droit parfait pour se cacher.

Ne m'oublie pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant