12

28 1 0
                                    

(Pdv Mira)

Il faisait un peu froid. La nuit appartiendrait bientôt au passé, et j'étais toujours dans ce parc. J'y étais encore, alors que j'avais toujours cette même idée en tête ; avoir une discussion avec Jenny.

Avant que je n'ai cette drôle d'impression. Une étrange sensation qui brûlait l'estomac, compressait mon cœur. Sans doute mes pensées qui me faisaient encore défaut.

Je quittais enfin la verdure, rejoignant la rue que délaissait peu à peu les ténèbres, déjà. Je ne savais pas quelle heure il pouvait bien être.

Peut être aurais je dû ne pas prendre cette décision. J'ai décidé de rendre visite à Jenny. Peut être ne voudrait elle pas me voir, me rejettera t'elle dès mon arrivée. Mais j'avais besoin de mettre les choses au clair. Nous nous étions quittées sur une note bien trop amère à mon goût, et j'avais toujours ce besoin de savoir, ce que, elle, elle en pensait. Sans avoir la pression des autres autour de nous. Rien que nous deux. Ce "nous" trop longtemps nié.

J'avais contourné le parc pour prendre un chemin un peu plus long. Pour temporiser. Il fallait que j'ai le temps de répéter mon discours, les questions que j'allais lui poser, pour être sûre de l'interprétation qu'elle ferait de chacun de mes mots, de chaque mouvements de mes lèvres. N'importe qui agirait ainsi, dans cette situation, non ?

Nez en l'air, je continuais de progresser vers ma destination, les mots se bousculant les uns aux autres dans le silence de mes pensées assourdissantes.

Il ne me fallut qu'une quinzaine de minutes à marcher pour atteindre la façade de la demeure de la famille Storm. Elle était plutôt petite, mais charmante, j'avais déjà eu l'opportunité d'y passer quelques après midi quand leur fille et moi avions délaissé l'herbe fraîche et les réchauffants rayons du Soleil. Ce qui était non-étonnamment rare.

Je repris mes esprits, moins réconfortants, à contrecœur. Je m'approchais du seuil d'entrée, traversant un petit sentier décoré de part et d'autres de magnifiques massifs d'hortensia bleus. Ceux dont nous nous amusions autrefois à récupérer les coccinelles qui s'y hébergeaient temporairement. Ce simple souvenir enfoui remontant à la surface fit émerger un petit sourire sur mon visage. C'est donc avec un air plus convaincant que je me retrouvais face à cette porte de bois sombre. Je resta immobile quelques secondes, me remémorant mon discours, avant de toquer contre le bois de la porte.

A peine quelques secondes ont eu le temps de fuir vers le passé que la porte s'ouvrit brutalement, affichant derrière l'entrée la mère de Jenny avec un sourire dressé jusqu'aux oreilles. Comme soulagée ?

"Jenny ?!"

Son expression semblait virer vers des traits plus renfermés, après qu'elle ait enfin détaillé mon visage. Arya, c'était la femme de Mark, avant, ils étaient tous deux parents de cette fille complexe qui m'avait valu ma venue ici. 

"Non, ce n'est que moi, Mira. Jenny n'est pas rentrée ?"

J'en conclus par son regard fuyant la réponse négative. Je me figea pourtant à la vue de ses prunelles sombres sur les miennes.

"Rentrée d'où ? Me jeta t'elle comme cherchant coupable.

- Et bien. . . De la soirée chez Zoé ? Vous n'étiez pas au courant ?"

Soudain, je me rappelais de ses paroles. Comme nous étions sensée être en cours aujourd'hui, jamais ses parents, même son père désormais absent, n'auraient été d'accords pour la laisser faire la fêtarde hier. Je venais de faire une gaffe en révélant la vérité à sa mère. Pourtant, elle ne semblait pas non plus folle de rage comme elle pourrait l'être.

Non, elle semblait inquiète.

"Mira, tu étais avec elle à cette soirée ?

- Euh. . . Oui, mais. . . nous sommes restées à bonne distance, comme d'habitude.

- Et elle est toujours là haut ?

- Je ne pense pas, mais je suis partie avant elle. . .

- J'ai essayé de la joindre plusieurs fois sur son portable, je tombe constamment sur sa messagerie. . ."

J'attrapais rapidement mon portable et tenta de la joindre par appel.

Plusieurs sonneries eurent le temps de résonner dans nos esprits, mais nous tombâmes sans grande surprise sur sa messagerie vocale. Sa mère me fit alors signe de raccrocher, avant de m'expliquer qu'elle lui avait déjà laissé plusieurs messages aussi bien dans sa boîte téléphonique que par écrit.

"Je pars à sa recherche. Déclara Arya. Ça commence à faire long quand même !

- Non, restez là, je m'en charge ! Quelqu'un devrait rester là au cas où elle reviendrait d'elle même. . . Répondis-je sans grande certitude que cela se produise."

Elle semblait si désespérée, ses prunelles d'argent se perdant sur le parquet clair. Elle n'avait pas une vie facile, avec à sa charge, seule, une adolescente devenue rebelle et vulgaire comme pas deux. J'avais l'impression d'être une privilégiée, rien qu'en repensant à notre enfance bercée par la tendresse mutuelle qui nous réunissait auparavant.

C'était donc sans grande surprise qu'elle me laissa la responsabilité de m'aventurer dans les rues à la recherche de sa fille.

Elle me confiait sa fille, en quelques sortes. . .

Ni une ni deux, je la quitta avec un vague signe de la main puis me retrouvais livrée à moi-même, à sa recherche, avec en tête, une seule chose, un seul mot.

"Jenny."

------------------

NDA :

Hello ! Excusez mon absence :/ mais je pense retrouver un peu d'activité, j'ai quelques idées en tête pour cette histoire !

En espérant que ça vous plaise ! ;3

Ne m'oublie pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant