Préambule

324 5 1
                                    

« Indépendant » depuis le 17 Août 1960, du moins sur le papier, le Gabon à l’instar de nombreuses anciennes colonies françaises membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (dont il faudrait selon moi sortir) traverse actuellement une grave crise sociale, politique ,économique voire culturelle également qui est en fait la résultante de 5 décennies de gestion désastreuse, d’inaction politique, d’absence de vision et de clairvoyance voire d’intelligence et sans doute d’amour du pays de la part du clan Bongo-PDG qui gouverne encore aujourd’hui le pays. Mais aussi du Président Léon Mba qui tenta de refuser initialement l’indépendance du Pays , voulant faire de nous un département français à l’image de la Guadeloupe ou la Martinique (peut-être cela aurait-il été préférable à 4 décennies de règne stérile d’Omar Bongo). Le même Léon Mba rétablit au pouvoir par l’armée française suite à un coup d’état réussi dans les années 60 par les hommes de celui qui aurait dû être le premier président : Jean Hilaire Aubame. Cet essai n’a pas pour but de refaire l’histoire du Gabon mais de porter une critique de notre modèle politique dont les maux remontent à cette époque. Cette critique s’accompagne d’une solution qui nous semble être le préalable nécessaire et indispensable pour faire évoluer la situation, c’est à dire récupérer et sauvegarder notre souveraineté pleine et entière. Cette solution, c’est bâtir une vraie Nation Gabonaise solide, et non pas une pseudo nation fictive qui ne repose sur rien sinon la culture de la fête, du Kongossa et de la corruption ainsi que de la déviance sexuelle, le toli bangando (argot gabonais) traits dans lesquels une grande partie pour ne pas dire la majorité des gabonais, se reconnaissent ou reconnaissent la majorité de leurs concitoyens. Evidemment nous caricaturons, mais ce n’est que pour mieux mettre l’accent sur l’importance de cette situation grave dans laquelle nous sommes maintenus depuis tant d’années et sur laquelle il faut impérativement réfléchir. Notre nation, que nous peinons tant à définir souffre d’un mal profondément ancré dans sa chair.
De plus, depuis l’élection volée de 2016 il est aisé d'observer une considérable aggravation de la défiance, voire du rejet dont font l'objet les dirigeants de notre pays. Sans nous étaler dans cette introduction sur tout ce qui a été fait (ou pas d’ailleurs) un élément essentiel mérite d’être souligné ici. En effet, depuis son accident cérébral vasculaire survenu en fin 2018 le Président Ali Bongo, si tant est qu’on puisse encore l’appeler ainsi, est absent du paysage politique ce qui laisse planer pas mal de doutes sur son état réel. Or, force est de constater que son directeur de cabinet et son « armée militante » l'AJEV avancent leurs pions et dévoilent peu à peu leur jeu et leur intention, prendre la tête de notre Pays. C’est du moins ce que je pensais quand j’ai commencé la rédaction de ce texte il y a 2 ans. Aujourd’hui, suite à un retournement de situation il semblerait que ce soit le Prince Nourredine qui soit le successeur voulu par son paternel. Mais le Gabon ne mérite  t-il pas mieux que des opportunistes sans vision ni projet sérieux pour lui ? À l'heure où l'endettement est catastrophique, où la situation économique, sociale et politique est délétère, est-il judicieux de laisser les rênes du pays à des gens aux profils similaires à ceux de nos bourreaux ? Ne faut-il pas plutôt dans l’intérêt des générations futures, remettre de l’ordre dans tout ça ? Ne faut-il pas réfléchir en profondeur aux réformes structurelles dont notre pays a besoin et établir un vrai projet pour sortir nos têtes de l'eau ?
Oui, notre Pays mérite mieux, notre jeunesse, nos enfants méritent mieux, bien mieux. C’est pourquoi nous avons décidé d’écrire cet essai. Pour donner des pistes de réflexions à creuser pour améliorer notre pays, pour pérenniser non pas notre avenir personnel, car notre génération a déjà été sacrifié, mais pour pérenniser celui de nos petits frères et sœurs et de nos enfants.

La reprise en main et la sauvegarde des pays Africains et du Gabon en particulier ne peut se faire que si le peuple prend réellement conscience de son pouvoir et se décide à l’assumer et à l’exercer. Cela ne peut se faire en l’absence d’une unité réelle de la population contre ses véritables ennemis aussi bien internes qu’externes. Il est donc primordial d’identifier ces derniers. Pour ce faire, les citoyens gabonais doivent mieux comprendre pour mieux le ressentir, le concept d’intérêt supérieur de la Nation ce qui nécessite une rénovation du sentiment d’appartenance nationale fondée sur des éléments plus solides et essentiels. Cette refonte du sentiment national doit, pour permettre la libération effective du pays, se fondre dans un sentiment supérieur avec lequel elle n’est pas incompatible, l’Africanisme.
La redéfinition des notions de valeurs et de la culture commune doit comporter divers éléments : le patriotisme économique,la promotion d’une idéologie souverainiste, l’attachement à la terre, une vision globale de la direction à suivre pour le pays,la codification de la coutume,la promotion des langues vernaculaires etc…
Le Gabon doit également procéder à une réécriture du roman national mettant en valeur les « héros » souverainistes, progressistes ou pro africains de l’histoire nationale. Il faut donc promouvoir les auteurs, hommes politiques ou membres de la société civile s’inscrivant dans ces philosophies au plan interne.

Penser Le Gabon autrement Où les histoires vivent. Découvrez maintenant