Chapitre 4 : Du système éducatif

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Victor Hugo a écrit : "Celui qui ouvre une porte d'école, ferme une prison."


L'école est le premier lieu où l'on fabrique des citoyens. Les écoliers d'aujourd'hui sont les citoyens de demain, ce sont eux les futurs acteurs de la vie économique, sociale et politique du pays, les futures forces vives de la nation. Un écolier mal ou pas formé est potentiellement un mauvais collégien en puissance, un collégien ,puis lycéen mal formé est potentiellement un mauvais citoyen en puissance. L'école c'est le lieu où on apprend à lire, à écrire et compter.


Mais c'est aussi le lieu où l'on apprend le vivre ensemble. Cet apprentissage se prolonge au secondaire où les enfants acquièrent également des connaissances. Depuis quelques années, l'école gabonaise est en crise. Celle-ci s'illustre de plusieurs manières : manque de salles de classes et classes surchargées, grèves répétées du corps enseignant, décrochages scolaires multiples avant la classe de 3eme, moyenne d'âge trop élevée dans les classes etc...


Cette crise de l'éducation entre en résonance avec un phénomène d'une plus grande gravité : l'augmentation de la délinquance juvénile ( viols, vols à main armée, trafics de drogue, prostitution, meurtres... commis au sein d'établissements scolaires, en dehors des établissements par des élèves en uniforme ou pendant les heures de cours alors que ces jeunes devraient être en classe). Force est donc de constater que l'école gabonaise (primaire et secondaire) a besoin d'une réforme profonde, tant au niveau du contenu de l'enseignement que des méthodes.


Concernant le contenu, il serait opportun pour que nos enfants s'approprient leurs cultures, de rendre obligatoire l'apprentissage des langues vernaculaires dès le CP ou le CE1 et ce jusqu'à la classe de 3eme. Ainsi pendant son cursus primaire et au collège, l'enfant aura la possibilité d'apprendre plusieurs langues du pays.


En outre, il faudrait revoir les programmes d'histoire afin de réhabiliter et valoriser des personnages héroïques ou engagés de notre roman national, des personnages dont nous pourrions transmettre les valeurs à nos enfants. Les cours d'instruction civique dispensés au collège devront l'être dès l'école primaire afin de familiariser les enfants avec ces questions de citoyenneté dès le plus jeune âge...et il faudra leur dire la vérité, Léon Mba et Omar Bongo n'étaient peut-être pas des monstres mais ils étaient loin d'être les grands hommes que l'on a vendu à ma propre génération lorsqu'elle était sur les bancs de l'école. Il nous ont nuit... il faut le dire.


Outre le contenu (sur lequel je n'ai évoqué que quelques pistes), il faudrait revoir le calendrier scolaire de manière à ce que lorsque les écoliers et les collégiens ne sont pas en cours, leur temps soit occupé à pratiquer des activités enrichissantes, de service civique, d'ateliers culturels, d'activités sportives etc... Il serait également très positif que l'Etat participe au financement de vacances scolaires à l'intérieur du pays pour les enfants dont les parents n'ont pas les moyens de les envoyer en vacances. Cela permettrait de leur en offrir, comme pour les autres enfants, et de les enrichir en leur faisant découvrir leur pays. Pays si mal connu par la génération qui précède la leur, la mienne. Nous qui sommes sururbanisés et avons l'habitude de parler du Gabon comme si celui-ci commençait à Akanda (banlieue au nord de Libreville) et s'arrêtait à Owendo (banlieue sud). Or, le Gabon ce n'est pas que la capitale.


Pour conclure, nos enfants méritent une école de qualité et nous la leur devons si nous voulons avoir demain une nation et des citoyens de qualité.


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