Chapitre 6 : De la réconciliation nationale

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L'élection de 2016 a creusé un fossé au sein de la population gabonaise. Un fossé entre les pro et les anti gouvernements. La violence du coup d'Etat de 2016 mené par le PDG fût si traumatisante qu'elle à divisé des familles et fait voler en éclat des amitiés longues de plusieurs décennies.
Aujourd'hui il ne reste plus que la haine, une haine qui croît, une haine qui grandit et qui risque d'atteindre son paroxysme en 2023 faisant craindre au mieux une sécession d'une partie des gabonais, au pire... une guerre civile. Quelque soit la personne qui fera entrer le Gabon dans l'ère post Bongo, elle devra nécessairement abaisser les tensions et freiner les volontés de revanche, de justice populaire et de chasse aux sorcières afin de maintenir l'unité nationale. Bien du courage à elle tellement cette tâche sera difficile. gouvernants d'hier seront jetés en pâture sur la place publique, la délation et la calomnie règneront et ceux dont le seul crime aura été d'avoir été proche des cercles du pouvoir sans y avoir participé seront lynchés eux aussi. Pour éviter une situation aussi chaotique il faut dès maintenant fixer les conditions la réconciliation nationale.
Primo, pour éviter une chasse aux sorcières désorganisée, il serait souhaitable que tous les gouvernements successifs à partir de l'élection (truquée) d'Ali en 2009 fassent l'objet d'audits pour évaluer les montants de leurs forfaitures et identifier les responsabilités. Secundo, les biens mal acquis du clan Bongo doivent être saisis et vendus ou exploités par l'Etat. Les entreprises ou les parts dans les entreprises acquis par le clan Bongo sous Omar Bongo et par lui doivent également être nationalisées. Ceux dont il est avéré qu'ils se sont rendus coupables de détournements massifs de biens publics doivent être interpellés et dépouillés par l'Etat avant d'être mis en prison dans le respect des lois. Il faudrait aussi organiser une conférence nationale permettant à tous d'exprimer leur frustration, leurs espoirs, leurs rêves, leurs visions pour l'avenir et mettre en place une assemblée constituante qui adopterait une nouvelle Constitution et marquerait ainsi la fin définitive du régime précédent. Des procès devront être intentés contre toute personne s'étant rendue coupable ou complice du coup d'Etat de 2016 et qui l'aurait cautionné par ses actes en disposant de l'autorité publique que lui confère sa fonction. Que chacun lise entre les lignes ce qu'impliquerait une décision comme celle-ci pour lui et ses proches si elle venait à être adoptée.
Le Gabon est notre bien à tous, que nous soyons pédégistes ou pas nous sommes gabonais, nous sommes frères et sœurs même si nous ne l'avons pas voulu. Tous les talents sont à considérer au-delà de nos considérations politiques. Cependant l'union et l'unité nationale nécessitent que justice soit rendue pour que ceux qui l'attendent y trouvent de l'apaisement et surtout pour dissuader tous les futurs acteurs politiques du pays. Les sanctions devront donc être fermes, exemplaires mais justes.

Cet essai aurait pu être bien plus long, mais pour des raisons pratiques je l'ai voulu le plus simple et court possible. Son objectif est de participer à une prise de conscience, un éveil qui est un préalable à l'émergence de discussions de fond qui découleront sur la mise en œuvre d'actions concrètes. Les solutions proposées ici ne sont que des propositions, il existe d'autres voies auxquelles nous avons pensé ou pas mais elles sont un bon début pour centrer les échanges sur le projet inclusif qui doit voir le jour pour sortir le Gabon de la pénombre.

Que Dieu protège le Gabon !

E KEZAH MEKA PASCAL

Penser Le Gabon autrement Où les histoires vivent. Découvrez maintenant