Le restaurant

18 4 2
                                    

C'est dans une petite rue tranquille que mamie m'annonça que nous étions arrivées. Elle me dit de m'assoir à la table que je voulais. J'en choisis une à l'intérieur vu le mauvais temps de ce mois de Janvier. Et me mis côté fenêtre laissant mamie s'installer. Un serveur arriva et nous donna deux menus et ponctuant ses phrases de "Mademoiselle" et de "Madame". je dus me retenir pour ne pas éclater de rire. mais quand il fut parti je ne pu faire autrement que de me gondoler sur ma chaise. Mamie avait l'air de se retenir mais on voyait bien qu'elle était comme moi, morte de rire. Après cela, je commandais des frites et un steak, mamie une escalope Normande et des pommes de terre sautées. Les plats ne tardèrent pas à arriver et pendant plusieurs minutes il n'y eu aucuns autres bruits que celui de nos mastications, les frites craquaient sous mes dents et la viande était bien tendre.

Arrivé à la fin du repas mamie paya et me proposa d'aller acheter des glaces au parc d'à coté. Ce que je m'empressais d'accepter.

Une fois ma glace en main, mamie aborda un tout autre sujet :

- Ma petite puce, tu es au courant que ton papi est parti non ?

ma réponse fut immédiate :

- Oui maman me l'a dit et je lui ai chanté les Aristochats. Mais tu sais quand est ce qu'il va revenir?

Mamie sourit légèrement et me dit de sa voix douce :

- Ma puce, ton grand père ne reviendra jamais.

Il me fallût un temps pour saisir le sens de sa phrase. C'est alors que je fis quelques chose de totalement inattendu, je me mis à courir à toute vitesse en direction de la maison qui n'était pas loin puis ce que nous venions de passer devant mon école. Je pris la rue des Corneilles et m'engouffrais dans une ruelle en parallèle. L'envie d'être seule, c'est ce qui me hantait depuis que maman avait surgi dans ma chambre en pleurant. Enfin arrivée à la maison, je me faufilait par la porte du garage laissée ouverte et courais dans ma chambre. Attrapant un petit sac-à-dos jaune, j'y fourrais tout ce qui pourrait m'être utile : Mon doudou, mon pyjama, des biscuits et une paire de chaussettes et de chaussons. Après avoir dis au-revoir à Kakao, je ressortis par le même chemin qu'à l' allé. Arrivée dans la rue, j'aperçus la lueur des gyrophares d'une voiture de police. Surement étaient-ils à ma recherche. Mais je ne devais pas me faire attraper avant d'avoir effectué certaines vérifications. Une petite fille de neuf-ans ? Diront certains, et bien figurez-vous je ne suis pas comme tout le monde. J'avais une idée en tête et personne ne me ferait abandonner. A pas feutrés, je me dirigeais vers le centre ville ou mamie m'emmenait souvent acheter des livres. Suivant une avenue bordée de jolies maisons, je parvins enfin à mon but. L'heure étant tardive, le soleil déclinait et les réverbères s'allumaient. Arrivant devant un panneau dont j'arrivais à décrypter l'inscription : autoroute, je bifurquais à gauche comme il l'indiquait. En contrebas, un flot continu de voitures et de véhicules en tout genre filaient à toute vitesse. Voyant un pont d'où je pourrais avoir une vue d'ensemble, je me hâtais d'y arriver. Observant cette circulation intense, je me dis que j'avais avancé bien plus vite que je ne l'imaginais et que mes affaires ne me serviraient donc pas.

Du haut de ce pont, je me mis à réfléchir : Papi, si je suis là, c'est pour toi. Je me demandais si je te rejoindrais un jour. Mais quand mamie m'a dit que tu ne reviendrais jamais. J'ai réfléchis et j'ai compris, compris que tu étais mort et que les adultes me prenaient vraiment pour une idiote. Moi qui pensais que tu nous avais abandonner. Mais rien de tout ça n'est de ta faute alors, moi j'aimerais te rejoindre. Je sais que tu es au ciel mais je ne peux m'envoler sans élan alors peut-être que la hauteur de ce pont me fera planer assez haut pour te toucher du bout des doigts. Si non, je ne sais pas ce qui se passera, en tout cas, ce ne sera pas agréable pour moi.

Alors si tu veux me revoir, attrapes moi, tires moi vers le ciel et fais de moi ton oiseau.

La disparition de PapiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant