Chapitre 1 [2/3] - Olemnia - Dans l'Impasse

12 1 0
                                    


Après quelques heures de marches, Akhiba dut stopper son avancée lorsque son chemin fut barré par un creux d'au moins cinq mètres de profondeur, d'après ses estimations. Il observa en contrebas et il put remarquer ce qui semblait être les ruines d'anciennes huttes en pierre. Curieux, il inspecta le long du creux afin de trouver un passage qu'il pourrait facilement arpenter. À quelques mètres de là, il trouva une pente sur laquelle il glissa avec agilité, envoyant valser au passage le tapis de feuilles rousses et jaunes qui recouvrait le sol terreux de la forêt.

Il se trouvait à présent enfoncé dans cette petite faille, ce qui le rendait mal à l'aise. Cette position désavantageuse le mettait à découvert. En cas d'embuscade, il n'aurait aucun moyen de protection : ce genre de détail était pour lui un élément crucial, le genre de facteurs indispensables qu'il ne fallait jamais négliger.

Tout en restant sur ses gardes, il marcha à pas feutrés, s'assurant de faire le minimum de bruit lorsque ses bottes piétinaient le sol enfeuillé. Il se dirigea vers les vestiges qu'il avait précédemment aperçus. Il comprit alors de quoi il s'agissait. Ces gravats n'étaient pas les bases d'anciennes habitations, mais des piliers de pierres brutes sur lesquels étaient gravés des séries entières de dessins et de signes incompréhensibles. Il prit du recul afin d'avoir une meilleure vue d'ensemble.

Il fronça les sourcils alors qu'il tentait de déchiffrer ces gravures, en vain. Ce n'est pas de l'æsternian primaire. Qu'est-ce qui peut bien être plus ancien que celle langue ? se demanda-t-il tout en observant le travail de gravure plutôt approximatif et partiellement recouvert de mousse.

Tout autour de lui étaient élevés ces sortes d'étranges menhirs. D'en haut, leur emplacement géométrique donnait l'impression qu'ils avaient été érigés pour une bonne raison mais une fois en bas, plus rien n'avait de sens, ce qui rendit Akhiba confus. Il comprit qu'il se trouvait dans un lieu historique et remplit de mystères, ce qui stimulait son esprit. Il appréciait cette sensation.

Alors qu'il continuait son avancée dans le creux, il entendit des bruits lointains venant des hauteurs. Alerté, il se figea sur place, les doigts enroulés autour de la poigne de son cimeterre, prêt à le dégainer à tout instant.

Levant la tête, il observa les bords du dénivelé tout en gardant son calme. Lèvres serrées, narines dilatées, sourcils froncés, il se mit à analyser toutes les possibilités à une vitesse fulgurante. Il décela les bruits de pas de ce qui semblait être un animal : quatre pattes, le pas lourd. Un sanglier ?

Vigilant, Akhiba resta pendant plusieurs minutes ainsi, aussi immobile que les pierres qui l'entouraient, à attendre que le danger fonde sur lui. Il abaissa finalement sa garde après n'avoir entendu que le bruit du vent venu s'engouffrer dans le dénivelé.

Il continua son avancée en longeant les parois de la petite falaise. Bientôt, il entendit le bruit de l'eau ruisselante. Il sourit tout en se dirigeant vers les sons aquatiques. La soif le tiraillait de toute part.

La cavité déboucha sur une plage de galets et plus précisément sur la rive d'un grand cours d'eau. Il n'en doutait plus, il s'agissait bien là d'Alor, qu'il longeait depuis à présent une semaine. Afin d'atteindre son objectif, il devait suivre ce fleuve qui finirait par le mener à Haurn, là où il devait se rendre. Cependant, se contenter de marcher au bord de l'eau était bien trop risqué. Il pourrait de se faire rapidement repérer par les troupes du royaume qui ne devaient plus se trouver très loin de sa position. Akhiba redoubla de vigilance, conscient que la moindre erreur pourrait lui être fatal.

Il s'arrêta au bord de l'eau et observa l'horizon, en s'attardant sur l'autre côté de la rive où le danger serait le plus susceptible de se montrer. Il finit par s'accroupir après s'être persuadé que rien ne pouvait lui arriver. Il décrocha la gourde vide de sa ceinture et la remplit totalement. Après s'être abreuvé avec avidité, il se rinça abondamment le visage. Rafraichit, il attendit que les remous causés par ses actions se dissipent afin d'examiner son visage.

Æsternia - La Chute du GardienWhere stories live. Discover now